Édition internationale

UN AN EN ITALIE - 2014 de A à Z

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 4 janvier 2015

 

Les années passent et ne se ressemblent pas ? Cette brève rétrospective de l'année qui vient de s'écouler semblerait prouver le contraire tant elle montre, au milieu de faits nouveaux, certains aspects récurrents de la vie publique italienne. Pour y voir plus clair, voici un petit rappel des faits marquants de l'année 2014. 

A comme automobile, un secteur qui a vu la fin d'une époque avec la naissance du groupe FCA, Fiat Chrysler Automobiles, une société de droit néerlandais née des cendres du groupe Fiat. Mais aussi A comme la compagnie aérienne Alitalia, qui devient Alitalia Sai (Società Aerea Italiana) avec l'entrée au capital de Etihad Airways. 

B comme banlieues ou le malaise qui éclate au cours du mois de novembre à la périphérie d'un certain nombre de villes italiennes. A Milan et à Rome en particulier, on assiste à une véritable guerre des pauvres. Délinquance et insécurité, misère sociale et abandon, les Italiens découvrent un mal qui couvait depuis de nombreuses années.

C comme calcio et la Coupe du monde de juin 2014, avec son lot de défaites et de déception (l'Italie, éliminée au premier tour, n'a pas été à la hauteur de sa réputation). Mais aussi C comme le prénom de Ciro Esposito, jeune supporter de l'équipe de Naples décédé en juin dernier des blessures reçues le 3 mai 2014 lors d'un affrontement avec des tifosi de la Roma.  

D comme divorce et la petite révolution annoncée en mai avec une simplification de la procédure et une réduction de trois ans à un an des délais nécessaires pour obtenir la sentence définitive. Des délais qui pourraient même arriver à six mois lors d'un divorce à l'amiable pour un couple sans enfants. 

E comme Europe. En mai, les élections européennes sont un triomphe pour le Parti démocrate de Matteo Renzi. Pour ses adversaires, elles lui donnent la légitimité issue des urnes qui lui manquait jusqu'alors. De juillet à décembre 2014, l'Italie a également présidé l'Union européenne. 

F comme Fabrizio, le médecin italien qui travaillait en Sierra Leone pour l'ONG Emergency. Atteint par le virus Ebola, il a été hospitalisé à Rome le 25 novembre. La nouvelle de sa guérison complète a été publiée le 2 janvier 2015, en même temps que son nom de famille (Fabrizio Pulverenti), caché jusque-là pour protéger la vie privée du malade. 

G comme Beppe Grillo qui a peu à peu perdu son emprise sur la société italienne tandis que les divisions internes au Mouvement 5 Stelle se multipliaient. Critique interdite, expulsions à répétition, l'ancien comique n'a plus bonne presse en Italie.

H comme le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Depuis le 1er novembre, ce rôle échoit à l'Italienne Federica Mogherini, 41 ans, fidèle lieutenant de Matteo Renzi.

I comme les intempéries qui ont durement frappé l'Italie en octobre. Pluies, inondations, coulées de boue, une longue liste de victimes et des dégâts qui se comptent en millions d'euros. Un scénario déjà vu, tout comme la colère et les polémiques qui ont suivi, face à des tragédies qui se répètent et qui auraient pu être évitées. 

J comme justice, dont la réforme a été annoncée et qui laisse parfois un goût amer comme dans le cas du verdict prononcé le 19 novembre par la Cour de cassation, acquittant l'industriel Stephan Schmidheiny dans le cadre du procès Eternit. L'émotion a été telle que le gouvernement a affirmé la nécessité de changer la loi sur la prescription à l'origine de la sentence. 

K comme les kilomètres parcourus, sur terre comme sur mer, par les immigrés (138.795 personnes du 1er janvier au 1er octobre 2014) qui débarquent sur les côtes italiennes, en particulier sur la petite île sicilienne de Lampedusa. 1.977 d'entre elles ont perdu la vie lors de la traversée du canal de Sicile.

L comme la Ligue du Nord, le parti qui monte grâce à l'habileté de son chef Matteo Salvini, présenté comme le "meilleur ennemi" de Matteo Renzi. Grande première, la Ligue du Nord a abandonné ses slogans sécessionnistes et anti méridionaux au profit de thèmes liés à la crise économique, au rejet de l'Europe et à la lutte contre l'immigration. Objectif : recueillir des voix dans le Sud de l'Italie. 

M comme la ville de Matera, choisie en octobre parmi de dangereuses rivales (Sienne, Pérouse, Ravenne, Cagliari, Lecce) pour représenter l'Italie et devenir la Capitale Européenne de la Culture en 2019. Un défi pour cette petite ville de la Basilicata connue pour ses "sassi".

N comme Giorgio Napolitano dont la démission, souvent évoquée mais jamais confirmée, a été annoncée en décembre par le président de la République. Giorgio Napolitano, et après ?

O comme l'Oscar du meilleur film étranger qui a couronné le film La grande bellezza de Paolo Sorrentino. C'était avant la révélation du scandale de Rome Capitale? (Voir plus bas à la lettre S). 

P comme Pompéi qui, comme tous les sites archéologiques et les musées nationaux italiens, a adopté de nouveaux horaires (avec notamment un jour hebdomadaire d'ouverture jusqu'à 22h) et un nouveau système de tarifs. 

Q comme les quote rosa. Si les quotas ne sont pas en vigueur en Italie, le plafond de verre qui empêche les femmes d'accéder aux postes clés de la vie politique, économique et sociale semble sur le point de céder. C'est la politique, où la représentation des femmes s'accentue, qui donne l'exemple. Mais des femmes comme l'astronaute Samantha Cristoforetti ou la physicienne Fabiola Gianotti montrent que les Italiennes sont prêtes à partir à la conquête du monde ? et de l'espace.

R comme Matteo Renzi qui a pris la place d'Enrico Letta à la tête du gouvernement, fort du soutien d'un grand nombre d'Italiens avides de changement. Après le temps des promesses, 2015 devrait être celui de l'action, à commencer par la réforme électorale maintes fois annoncée (photo Presidenza del Consiglio - Palazzo Chigi)

S comme scandale, celui de la corruption révélée aussi bien à Milan à l'occasion des affaires juteuses liées à l'Expo 2015 qu'à Rome, où les tentacules d'un réseau criminel ont pénétré au c?ur de la vie politique, des collectivités locales, des administrations.

T comme la Terra dei fuochi. Comment oublier le combat des habitants de la zone comprise entre Naples et Caserte, vaste décharge souterraine utilisée par la Camorra pour ensevelir des déchets toxiques, où les maladies comme les infections, les tumeurs, les cancers, se multiplient ?

U comme Unesco : l'Italie compte un nouveau site classé au patrimoine mondial de l'humanité. Il s'agit des paysages viticoles des Langhe et du Roero, situés au Piémont.  

V comme l'envie de vacances, un rêve d'évasion qu'un nombre croissant d'Italiens a réussi à transformer en réalité au cours de l'été 2014. Même si la durée de ces vacances a considérablement diminué (11 jours de vacances en moyenne). Un timide signal positif. 

W comme les deux sites web sur lesquels le gouvernement a décidé de publier d'une part les données relatives aux dépenses publiques (soldipubblici.gov.it), d'autre part l'état des lieux des réformes promises ou engagées (passodopopasso.italia.it).

X et Y, les deux inconnues pour l'année 2015 : un climat politique plus serein et une reprise économique très attendue ?

Z comme zen, l'attitude qu'il convient d'avoir pour affronter l'année qui s'annonce !

Christine Correale et Luisa Gerini (www.lepetitjournal.com/Turin) lundi 5 janvier 2015 

Publié le 4 janvier 2015, mis à jour le 4 janvier 2015
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