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FIAT-CHRYSLER - Quel repositionnement stratégique après la fusion ?

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 17 janvier 2014

 

Le Salon de l'Auto de Detroit qui a ouvert ses portes le 13 janvier a été l'occasion pour Sergio Marchionne de revenir sur la fusion Fiat-Chrysler et de présenter les grandes lignes de la stratégie de la nouvelle société dont le nom sera annoncé fin janvier. Entre patriotisme économique et enjeux de la mondialisation, quel sera le rôle réservé à Fiat ? Un repositionnement des marques du groupe est à l'étude


"Ne pas s'enfermer chez soi, surtout quand la tempête fait rage tout autour" (Non chiudersi in casa, soprattutto quando intorno c'è tempesta). C'est par ces mots que Sergio Marchionne a expliqué la stratégie qui a conduit Fiat à la fusion avec Chrysler lors d'une interview au quotidien La Repubblica qui a précédé de quelques jours l'ouverture du Salon de l'automobile de Detroit, le North American International Auto Show. Il faut reconnaître que 2014 a démarré sur les chapeaux de roues pour le PDG italo-canadien : l'accord enfin trouvé concernant l'acquisition totale de Chrysler par Fiat vient de donner naissance au septième constructeur automobile mondial, fort d'une capacité de production de 4,4 millions de véhicules. Si ces premières semaines de l'année ont été le moment des annonces, les prochains mois seront cruciaux non seulement pour accélérer la mise en place de synergies entre les deux constructeurs italien et américain, mais également pour définir les nouveaux modèles et les objectifs stratégiques. Car le marché, notamment en Europe, est en difficulté, et au niveau mondial la concurrence est de plus en plus rude. 

La présentation de la Chrysler 200C au NAIAS 2014

Quelle sera la nouvelle identité de Fiat-Chrysler ?

La question s'impose avec une force sans cesse accrue. A l'occasion de la conférence de presse d'ouverture du Salon de Detroit (du 13 au 26 janvier), Sergio Marchionne a déclaré qu'il faudra attendre le prochain Conseil d'administration du 29 janvier pour connaître le nom de la société née de la fusion entre Fiat et Chrysler et qui engagera une procédure d'entrée en Bourse pendant le deuxième semestre 2014, fort probablement à Wall Street. Un nouveau nom, le choix du siège, l'ambition de projeter la nouvelle société dans une dimension mondiale : autant de décisions qui pourraient remettre en cause la place centrale de Fiat et du siège historique du groupe à Turin. Et bien que les Italiens éprouvent depuis toujours un sentiment ambivalent envers Fiat, ce changement de taille qui est dans l'air a rouvert le débat sur la notion de patriotisme économique pour un constructeur automobile qui se veut global, ainsi que sur la politique industrielle en Italie. L'inquiétude que l'on respire chez les ouvriers de Fiat est bien réelle : si l'accord avec Chrysler a permis de résister à cette fameuse "tempête", à savoir la crise qui a frappé les marchés au plan national et européen, quel avenir attend les usines italiennes du groupe ?

Le siège de Fiat à Turin

Une nouvelle stratégie, se repositionner sur le marché

Traditionnellement positionnée sur le segment économique et moyen du marché automobile, depuis quelque temps la marque Fiat est en train de redéfinir son ADN. D'importants changements sont en vue. Ils concernent notamment la valorisation de l'image haut de gamme de Maserati et d'Alfa Romeo. Le positionnement sur le segment Premium, garantissant une meilleure rentabilité, est donc au c?ur de la future stratégie de Sergio Marchionne qui entend ainsi exploiter le savoir-faire italien dans le domaine des voitures de luxe, pour aller au-delà de l'aura mythique liée à certains modèles, tout en utilisant le réseau de distribution de Chrysler. En ce qui concerne les usines italiennes du groupe, il est prévu que des modèles Maserati sortent du pôle de production de Mirafiori et de Grugliasco (Turin) ; la 500X et la Jeep de Melfi (Basilicate) ; la Panda de Pomigliano (près de Naples) ; pour finir, la relance d'Alfa Romeo passera par le site de Cassino. Il faudra néanmoins attendre fin avril pour connaître en détail le plan industriel qui devrait permettre de mettre fin au chômage technique dans les usines italiennes. Une chose au moins est sûre : John Elkann, Président de Fiat, a confirmé que Sergio Marchionne restera PDG du groupe pour les trois prochaines années. Un nouveau défi à relever pour ce négociateur habile qui devra cette fois jouer sur un autre terrain, en proposant un modèle de développement industriel susceptible de suivre ou d'anticiper les innovations du marché automobile du futur.

Luisa Gerini (www.lepetitjournal.com/Turin)  vendredi 17 janvier 2014

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Publié le 16 janvier 2014, mis à jour le 17 janvier 2014

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