Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 2
  • 0

CARNAVAL D’IVREA – La bataille des oranges entre tradition et rébellion

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 10 février 2015, mis à jour le 7 novembre 2023

C'est sans aucun doute le carnaval le plus célèbre du Piémont, et pour cause. L'espace de quelques jours, la ville d'Ivrea devient le théâtre de la traditionnelle bataille des oranges qui attire tous les ans de nombreux touristes. La reconstruction d'une page d'histoire se transforme ainsi en prétexte pour vivre le carnaval de manière insolite entre traditions festives et belliqueuses.

La bella Mugnaia et les Tuchini del Borghetto (photo M. Gjivovich)

Avis aux touristes : à Ivrea, pendant le carnaval, on ne plaisante pas. Gare à celui qui oublierait de porter le traditionnel berretto frigio, le bonnet phrygien symbole de la liberté : il serait immédiatement considéré comme un ennemi, devenant ainsi une cible potentielle lors de la célèbre bataille des oranges qui anime à cette période de l'année la ville piémontaise. Car à Ivrea le carnaval est avant tout une allégorie, celle d'une révolte contre la tyrannie. En l'occurrence de la révolte du personnage héroïque de Violetta, fille de meunier (on la surnomme la Bella Mugnaia) qui, au XIIe siècle, refusa les avances du seigneur du lieu qui réclamait son droit de cuissage sur toute jeune mariée et n'hésita pas à tuer le despote, donnant ainsi le signal d'une émeute populaire. L'épisode est devenu au fil des siècles le fil conducteur d'un rituel codifié qui commence le 6 janvier pour se terminer le mercredi des Cendres. La ville tout entière y participe, notamment pendant la semaine du carnaval.

(photo M. Gjivovich)

La bataille des oranges
Le moment culminant du spectacle est sans aucun doute la bataille des oranges qui aura lieu cette année dimanche 15 février à 14h15 (elle recommence également les 16 et 17 février).  Il s'agit d'un véritable duel qui oppose les équipes du tyran et le peuple et au cours duquel pas moins de quelques centaines de tonnes d'oranges seront lancées. Sur les chars tirés par des chevaux élégamment harnachés se trouvent donc les gardes, protégés par des casques et des masques en cuir. Disposées le long du parcours, neuf équipes de tireurs symbolisant les quartiers de la ville les attendent, sans protection : la participation à cette manifestation insolite est ouverte à tous, après inscription et à condition d'avoir pris connaissance du règlement. La remise des prix pour les différentes équipes se tiendra le mardi gras, qui est aussi le dernier jour de la bataille, à 17h30.

Le scarlo et la marche funèbre
Les réjouissances touchent à leur fin, il est temps de marquer la fin de la tyrannie et la victoire du peuple, enfin libéré : le feu purificateur doit dévorer le scarlo, un poteau recouvert de bruyère et de genièvre ainsi que le drapeau fixé à son sommet pendant que la Bella Mugnaia, l'épée en l'air, regarde les flammes s'élever. A la fin de ce rituel de bon augure, une marche funèbre se déroule en guise de salut au Carnaval : en silence, au son des tambours et des flûtes, la foule défile jusqu'à la place Ottinetti. Le lendemain, le mercredi des Cendres, des assiettes de polenta e merluzzo (merlan) seront distribuées sur la piazza Lamarmora. Et rendez-vous à l'année prochaine.
Luisa Gerini (www.lepetitjournal.com/Turin) mercredi 11 février 2015

Pratique


  Une navette gratuite (10h00-20h00) est à la disposition des touristes ayant laissé leur voiture dans les parkings Area Palazzo Uffici 1 et 2, plus éloignés du centre ville, dans lesquels il est également possible d'acheter les billets d'entrée pour participer aux manifestations du Carnaval.

 

Entrée 8? (de 9h00 à 16h30), gratuit pour les moins de 12 ans.

Publié le 10 février 2015, mis à jour le 7 novembre 2023

Flash infos