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Alberto Marchetti – Profession : maître-glacier

Écrit par Lepetitjournal Turin
Publié le 3 juillet 2013, mis à jour le 4 juillet 2013

Notre enquête de l'été consacrée aux meilleurs glaciers de la ville se poursuit. Cette semaine, nous vous proposons de rentrer dans l'univers d'Alberto Marchetti qui a ouvert son premier point de vente à Turin en 2007. Nous l'avons rencontré dans sa toute nouvelle boutique de Via Po : sa gentillesse, sa disponibilité et sa simplicité nous ont tout de suite conquis. Sa passion pour son métier et ses glaces ont fait le reste?

Si c'était un artiste, ce serait un auteur-compositeur-interprète. Si c'était un cinéaste, il donnerait toute sa mesure dans le cinéma d'essai. Des spécialités pour lesquelles la langue italienne offre une formule d'une précision extrême, puisqu'elle parle de cantautore dans le premier cas et de cinema d'autore dans le second. Mais il est glacier, un domaine dans lequel il exerce sa créativité pour donner naissance à ce qu'il appelle  des glaces? d'autore, qu'on pourrait traduire en français par des glaces ? ou plutôt des saveurs ? créatives. Il faut dire qu'il a les glaces dans le sang : véritable enfant de la balle, il s'est formé en regardant son père. "Mon père était pâtissier et glacier à Nichelino, il possédait ce que j'appelle une crèmerie, c'est-à-dire un endroit où l'on pouvait s'asseoir pour déguster, à la différence des points de vente à emporter. J'ai passé mon enfance dans son laboratoire." A l'âge adulte, c'est donc tout naturellement qu'il a ensuite ouvert sa propre gelateria à Nichelino avant de se lancer dans une nouvelle aventure : l'ouverture en 2007 d'un magasin à Turin et la décision de ne pas se cacher sous un nom d'emprunt. Ainsi naissait le glacier Alberto Marchetti de corso Vittorio Emanuele. "Tout comme la cuisine a ses chefs, les glaces ont leurs maîtres glaciers : pour moi, il était important que mon nom apparaisse car je m'engage personnellement dans ce que je fais."

La passion de la glace

Chez Alberto Marchetti, la glace est une passion. Une passion qu'il sait transmettre, à l'instar de tous ceux qui aiment leur métier ? ou leur art. C'est elle qui le pousse à expérimenter sans cesse, comme dans son aventure avec le chef Igor Macchia qui a donné naissance au sandwich glacé et à de nombreuses spécialités, mais il s'agit d'une autre histoire que nous vous raconterons un autre jour? C'est elle qui dicte ses choix, sa recherche de nouveaux parfums, de nouvelles saveurs, et même son humilité. Membre depuis 2008 de l'association Maestri della Gelateria italiana, arrivé au sommet de son art, Alberto admet cependant son besoin constant de se former et d'apprendre. "Il est important d'être sans cesse à l'écoute des autres car ce qui pour certains est une évidence peut constituer une véritable révélation pour quelqu'un d'autre : c'est ce qui permet de toujours progresser." Il apprécie la diversité et, pourquoi pas, la concurrence car pour lui chaque glacier est unique : "c'est tout simple, un risotto fait par tel grand chef ne sera jamais identique à la création de tel autre, même si tous deux ont suivi la même recette. Il en va de même pour les glaces." Il possède deux mots d'ordre. La qualité, obtenue grâce à l'excellence des matières premières : "pour moi, il n'est pas nécessaire de préciser partout et en gros l'origine de mes produits. C'est une évidence et mes clients me font confiance, ils savent que les glaces Alberto Marchetti sont synonymes de qualité." Inutile de dire que cette confiance repose sur de solides références? Et la fraîcheur : tant pis si en fin de soirée certains parfums sont épuisés, ces derniers sont préparés en magasin à partir des produits de base mis au point dans la journée dans le laboratoire de la ferme de Fontanacervo, il n'y a pas de stocks.

L'opinion du petitjournal.com

Est-il encore besoin de le dire ? Si ce n'est pas déjà fait, notez le plus vite possible cette adresse (ou plutôt ces adresses, car après celui de corso Vittorio Emanuele II 24 bis un deuxième magasin vient d'ouvrir dans un endroit stratégique de Turin, au numéro 35/b de via Po) dans vos carnets. Les prix sont modestes (2 ? le cornet de deux boules), le choix des parfums est particulièrement intéressant. Aux amateurs de nouveauté, nous conseillons de goûter le parfum farina bona, une heureuse trouvaille à base de farine de maïs faite à partir de grains torréfiés qui rappelle à chacun des saveurs oubliées. Et surtout, si le magasin de corso Vittorio Emanuele répond au concept très italien de la glace à emporter, qu'on ne consomme pas sur place, celui de via Po risque d'être particulièrement apprécié par la clientèle française : grand, clair, il offre aux familles un espace jeux pour les enfants et de nombreuses tables où il fait bon s'installer pour savourer des glaces et des sorbets réellement crémeux et savoureux. Alberto et sa femme qui s'affairent souvent derrière le comptoir ont voulu recréer une ambiance familiale : "cet endroit doit être un peu comme une maison. La table en face du comptoir vient d'ailleurs directement de chez moi? Et comme dans toute maison il y a des photos, j'ai voulu installer au mur les photos de tous les producteurs qui participent à cette aventure et qui, tous, sont devenus mes amis." Bienvenue donc dans le règne d'Alberto Marchetti, l'homme qui signait ses glaces?
Christine Correale (www.lepetitjournal.com/Turin) jeudi 4 juillet 2013

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