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POLITIQUE – Le ministre de l’Economie démissionne à propos de Fukushima

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Le ministre japonais de l' Economie a démissionné samedi pour avoir parlé de "ville morte" à propos des environs désertés de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima. Un coup dur pour le nouveau chef du gouvernement de centre gauche, Yoshihiko Noda, aux commandes depuis le 2 septembre dernier d'un pays meurtri par les catastrophes

A la Diète, ou Parlement japonais, le nouveau gouvernement de Yoshihiko Noda fait face à ses premières difficultés (Photo d'illustration DR)

Nommé il y a à peine une semaine par le nouveau Premier ministre de centre-gauche Yoshihiko Noda, le ministre de l'Economie, Yoshio Hachiro, a dû démissionner samedi pour avoir tenu des propos jugés offensants à l'issue d'une visite dans la région de Fukushima. "Aujourd'hui, j'ai rencontré le Premier ministre et lui ai offert ma démission. Il l'a acceptée", a annoncé Yoshio Hachiro au cours d'une conférence de presse.

Plusieurs remarques douteuses
La veille, au cours de commentaires sur une visite faite jeudi à Fukushima en compagnie du chef du gouvernement, M. Hachiro avait déclaré: "Malheureusement, il n'y avait pas âme qui vive dans les rues des agglomérations voisines de la centrale. Cela faisait penser à une ville morte". Après sa visite de la centrale, il avait en outre fait mine de frotter sa veste contre un journaliste, lui disant que cela allait "le contaminer à la radioactivité". Cette remarque et cette plaisanterie ont été dénoncées comme des preuves d'insensibilité et de mauvais goût par l'opposition qui avait immédiatement demandé à M. Noda de limoger leur auteur. "Je m'excuse du fond du coeur pour ces déclarations qui ont suscité l'incompréhension chez les Japonais, notamment parmi les habitants de la préfecture de Fukushima", où se trouve la centrale accidentée Fukushima Daiichi, a déclaré M. Hachiro après sa démission.
Six mois après le séisme et le tsunami du 11 mars qui ont fait près de 20.000 morts et provoqué l'accident nucléaire, le sujet reste très sensible au Japon. Quelque 80.000 personnes ont été évacuées autour de Fukushima Daiichi, et les autorités ont laissé entendre qu'elles ne pourraient pas rentrer chez elles avant des années, en raison de la contamination des environs du site.

Premier coup dur pour le nouveau Premier ministre
Ce départ prématuré constitue un rude coup pour M. Noda, sixième Premier ministre en cinq ans d'un pays en proie à l'instabilité politique. Ancien ministre des Finances, M. Noda vient de remplacer comme chef du gouvernement et comme président du Parti Démocrate du Japon (centre gauche) Naoto Kan, dont la gestion des conséquences du tsunami et de l'accident nucléaire a soulevé de vives critiques. Sa tâche est ardue: il doit redonner confiance à une population traumatisée par la série de catastrophes du 11 mars et lassée des joutes politiciennes, orchestrer la reconstruction du Nord-Est et lancer une réforme fiscale pour la financer, sortir le pays de la récession tout en contenant sa dette publique colossale.

Une équipe qui crée la surprise
Lors de la présentation de son équipe au début du mois, M. Noda a créé la surprise en nommant à des postes clés des quadragénaires et des hommes sans expérience gouvernementale, comme M. Hachiro. Agronome de formation, il s'était vu attribuer le puissant ministère de l' Economie, du Commerce et de l'Industrie (Meti), et devait notamment s'attaquer au défi de la politique énergétique du Japon, bouleversée par l'accident de Fukushima, à la suite duquel la plupart des 54 réacteurs nucléaires du Japon ont été arrêtés par précaution. M. Noda a reconnu qu'il serait difficile de construire de nouvelles centrales nucléaires dans l'archipel après Fukushima. Un autre membre de l'équipe de M. Noda, le ministre de la Défense, Yasuo Ichikawa, a aussi fait pousser de hauts cris à l'opposition en se qualifiant lui même d'"amateur concernant les questions de sécurité"
(http://www.lepetitjournal.com/tokyo.html avec AFP) lundi 12 septembre 2011

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Publié le 12 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012

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