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CULTURE - Le mimikaki: entre relaxation et pratique érotique

Écrit par Lepetitjournal Tokyo
Publié le 18 août 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

Dans l'univers sucré et kawaii des maids cafés du quartier d'Akihabara, une pratique étrange rencontre un franc succès : le mimikaki, ou nettoyage d'oreilles. C'est lorsque ce soin n'a plus été considéré comme un acte médical par le gouvernement japonais que les salons se sont multipliés dans l'Archipel, rendant ainsi licences médicales inutiles pour les nettoyeurs d'oreilles

Dans ces salons qui se comptent désormais par centaines au Japon, des hommes en quête de soins affectueux y viennent toujours plus nombreux Le service de base proposé par le "mimikaki shop" dans lequel travaille Aiko, une jolie nettoyeuse d'oreilles de 20 ans, dure 30 minutes et coûte 2700 ¥. Le service se veut souvent ludique et ne se limite pas qu'à ce "massage" du conduit auditif : le client a également la possibilité de demander à la jeune nettoyeuse de revêtir une des tenues cosplay proposées par le salon. Pourtant, pas question d'aller plus loin. Armée d'un mimikaki, un pic en bois légèrement recourbé, Aiko explique que ses clients viennent principalement pour "un moment de détente": "c'est tellement relaxant que nombreux sont mes clients, qui sont principalement des hommes, s'endorment pendant la séance", précise-t-elle. Après avoir servi le thé à son client, elle place sa tête sur ses genoux. Lui couvrant délicatement le visage avec un mouchoir, elle ajoute que ce sont le stress et le manque de proximité tactile dans la société japonaise qui sont les raisons principales de leur venue. Ainsi, le profil "type" de ses clients est des "hommes âgés de plus de 30 ans, souvent des otakus isolés en manque de contact physique et d'affection".

Un acte érotique rattaché à l'enfance
Nobuto, 38 ans, fait partie des clients réguliers d'Aiko. La tête posée sur ses genoux, il confie : "je suis célibataire depuis déjà cinq ans et j'aime qu'une femme s'occupe de moi de cette manière". Sur cette pratique qu'il juge "affectueuse", il admet qu'elle lui rappelle les doux souvenirs de sa maman. En effet, au Japon le mimikaki est traditionnellement pratiqué entre une mère et son enfant. Mais pour beaucoup d'hommes japonais, poser sa tête sur les genoux d'une femme s'avère surtout être un puissant aphrodisiaque. Nobuto n'hésite d'ailleurs pas à faire le parallèle entre le mimikaki et l'allaitement, deux pratiques rattachées à la douceur maternelle qui le font encore "fondre de plaisir". Certains Japonais ont la chance de pratiquer ce plaisir à la maison. C'est le cas de Miki qui s'occupe amoureusement des oreilles d'Hiroshi, 35 ans, à peu près deux fois par mois. "Hiroshi adore nos séances de mimikaki. Pour apprécier cela, je crois qu'il faut avoir sincèrement confiance en son partenaire, car l'introduction du mimikaki si près du tympan peut être dangereuse si la technique n'est pas maîtrisée", précise-t-elle. C'est pourquoi, lors de ses relations amoureuses précédentes, Hiroshi n'avait pas "suffisamment confiance et refusait de s'adonner à cette pratique très délicate".
Agnès de Jode (http://www.lepetitjournal.com/tokyo) mercredi 19 août 2015

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Publié le 18 août 2015, mis à jour le 6 janvier 2018

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