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Camp de réfugiés à Nauru : la pression monte sur Canberra

La médecin-chef chargée par l'Australie de soigner les demandeurs d'asile et réfugiés de Nauru, dans le Pacifique, a été limogée alors que Canberra tentait de faire face aux critiques suite à la controverse de ses camps de rétention.La médecin-chef chargée par l'Australie de soigner les demandeurs d'asile et réfugiés de Nauru, dans le Pacifique, a été limogée alors que Canberra tentait de faire face aux critiques suite à la controverse de ses camps de rétention.
Écrit par AFP
Publié le 19 octobre 2018, mis à jour le 19 octobre 2018

La médecin-chef chargée par l'Australie de soigner les demandeurs d'asile et réfugiés de Nauru, dans le Pacifique, a été limogée alors que Canberra tentait de faire face aux critiques suite à la controverse de ses camps de rétention.

La compagnie, International Health and Medical Services (IHMS) a déclaré à l’AFP « la médecin-chef de l'IHMS a été démise de ses fonctions (mardi) pour avoir violé le règlement du Centre régional de rétention ». 
D'après le groupe de médias Australian Broadcasting Corporation, il s'agit de Nicole Montana. Elle a été arrêtée par la police mardi soir après avoir pris la photo d'un enfant qu'elle était en train de soigner, ce qui est interdit par le règlement.

Les ONG ne cessent de dénoncer la politique d'immigration draconienne de l'Australie. Depuis 2013, Canberra, qui dément tout mauvais traitement, refoule systématiquement en mer tous les bateaux de clandestins, originaires pour beaucoup d'Afghanistan, du Sri Lanka et du Moyen-Orient.

Ceux qui parviennent à passer à travers les mailles du filet sont envoyés dans des îles reculées du Pacifique. La défense de Canberra est qu’ils sauvent ainsi des vies en dissuadant les migrants d'entreprendre un périlleux voyage. Les arrivées de bateaux, qui étaient quasiment quotidiennes, sont aujourd'hui rarissimes.

Un journaliste de l'AFP est parvenu récemment à rentrer dans les camps de rétention éparpillés sur l'île, constatant que de nombreuses personnes étaient désespérées, témoignant de tentatives de suicide, y compris d'enfants.

L'ONG Médecins sans frontières a récemment reçu l'ordre du gouvernement de Nauru de cesser les soins dispensés à ceux souffrant de problèmes psychiatriques. « La situation mentale des réfugiés détenus indéfiniment à Nauru est  épouvantable », avait expliqué le docteur Beth O'Connor, psychiatre de MSF. « Ces 11 derniers mois à Nauru, j'ai vu un nombre alarmant de tentatives de suicide et de cas d'automutilation parmi les réfugiés et demandeurs d'asile, hommes, femmes et enfants, que nous avons traités. Nous avons été particulièrement choqués par le nombre d'enfants souffrant du syndrome de résignation, une détérioration de leur état au point où ils sont incapables de manger, boire ou même aller aux toilettes ».

Ainsi, Nauru a traité les membres de Médecins Sans Frontières « de militants politiques ». Ces critiques internationales s'ajoutent à celles d'Australiens qui demandent au Premier ministre conservateur, Scott Morrison, de transférer les enfants malades dans leur pays. Trois parlementaires de son propre parti ont réclamé publiquement l'évacuation des enfants et de leur famille. M. Morrison a laissé entendre qu'il recherchait un pays tiers pour les accueillir, comme la Nouvelle-Zélande voisine.  D'après Médecins Sans Frontières, près de 900 migrants vivent sur Nauru depuis plus de cinq ans, dont 115 enfants.
   

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