Pour la première fois, des microplastiques découverts chez l'homme

En Europe, des microplastiques ont été découverts chez l'homme pour la première fois, faisant craindre qu'ils ne causent de nombreux problèmes de santé et de fertilité.

Bien que de précédentes études estimaient que les Européens pourraient ingérer jusqu'à 11 000 minuscules morceaux de plastique par an, en consommant des fruits de mer ou en mangeant accidentellement des morceaux d'emballage, cela n'avait jamais été prouvé jusqu'à présent.

Des scientifiques de l'Agence Autrichienne de l'Environnement et de l'Université de Vienne ont analysé des échantillons de selles provenant de huit pays et ont découvert que tous contenaient des microplastiques.

Dans certains cas, neuf types de plastique différents ont été trouvés dans un seul échantillon. 

« Il s'agit de la première étude de ce type et qui confirme ... que les plastiques atteignent finalement l'intestin », a déclaré le docteur Philipp Schwabl, chercheur principal qui a présenté les résultats lors de la conférence du United European Gastroenterology. « Bien que les plus hautes concentrations de plastique étudiées chez l'animal aient été trouvées dans l'intestin, les plus petites particules microplastiques sont capables de pénétrer dans le sang, le système lymphatique et peuvent même atteindre le foie. Nous avons besoin de recherches supplémentaires pour comprendre ce que cela signifie pour la santé humaine » 

Les microplastiques sont des particules de plastique de moins de 5 millimètres et sont utilisés dans divers produits. Des études montrent que les microplastiques - produits courants allant des vêtements synthétiques aux peintures routières - sont présents dans 83% des échantillons d’eau du robinet, toutes les bières allemandes et même dans les eaux pluviales européennes.

Les experts craignent que les microplastiques présents dans le corps puissent endommager le système immunitaire, déclencher une inflammation et aider des toxines telles que le mercure ou les pesticides à se déplacer dans l'organisme. Chez les mammifères marins, les plastiques nuiseraient à la fertilité.

L'étude a porté sur huit personnes originaires de Finlande, d'Italie, du Japon, des Pays-Bas, de Pologne, de Russie, du Royaume-Uni et d'Autriche. Leurs habitudes alimentaires ont montré que tous avaient été exposés au plastique au cours de la semaine, soit en consommant des aliments emballés dans du plastique, soit en buvant dans des bouteilles en plastique. Six d’entre eux ont consommé du poisson qui lui-même consomme souvent des microplastiques. 

Le Dr Stephanie Wright, chercheuse au King's College de Londres, a déclaré : "le fait que tant de polymères différents aient été constatés, ouvre un large éventail de possibles sources de contamination. Ce qui est préoccupant, c'est de savoir si ces différences de tailles reflètent notre exposition réelle, ou si les plus petites sont conservées dans l’organisme ou encore si ils sont capables de traverser la paroi intestinale.
"Ce qui est peut-être plus préoccupant pour ces grands microplastiques, est de savoir si les contaminants chimiques associés s’échappent par lixiviation pendant le passage du tube digestif et s’accumulent dans les tissus…".