Édition internationale

L'HUMEUR DE MAELYS - Chauffeur si t'es champion...

Écrit par Lepetitjournal Sydney
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 24 février 2016

 

Depuis mon arrivée, tout roule à Sydney... sauf les bus. Dans une ville qui va à 100 à l'heure, je m'attendais à un service de transport irréprochable?Quelle naïveté. Attachez vos ceintures et embarquez dans une des mes aventures bus-lesques.


13, 26, 38, 47, 60 ! ... Non je n'énumère pas les chiffres gagnants de l'Euromillion mais bien les minutes passées à attendre mon bus ce dimanche. Je revenais de Bondi Beach, détendue d'une journée farniente à la plage. Autant vous dire que ma zénitude s'est vite évaporée et a laissé place à un sentiment de frustration intense en ne voyant aucun bus se pointer au bout d'une heure.... Comment expliquer ce retard? Une grève générale des chauffeurs? Une crevaison? Un accident avec un kangourou? Une attaque d'aliens? Impossible d'élucider ce mystère. Ce qui est sûr c'est que les bus à Sydney ne tournent pas rond. 

A l'arrêt 202512, j'ai passé les 60 minutes les plus longues de ma vie. Une attente interminable partagée avec d'innombrables inconnus tout aussi frustrés que moi de ne pas pouvoir rentrer rapidement pour enlever tout le sable et le sel marin collés sur leur maillot. Une situation dont peu sont sortis indemnes.

Les premières minutes sont un cap assez facile à passer. Les gens sont encore relax, sourire aux lèvres, en étant persuadés que le bus ne va plus tarder.

A la 10ème minute, chacun scrute l'heure d'arrivée du bus qui a déjà 5 bonnes minutes de retard, ce qui engendre les premières grimaces. 

 A la 16ème, une chorale de soupirs se fait entendre. On regarde sa montre, on regarde au loin, on regarde le ciel pour qu'il nous vienne en aide et réponde à cette question « Pourquoi ça tombe toujours sur moi? » . 

A là 21ème minute, MIRACLE ! Un bus apparaît au loin, redonnant le sourire à tout le monde jusqu'a ce qu'il s'approche assez pour que l'on voit l'inscription « NOT IN SERVICE » et nous passe sous le nez en continuant son chemin. Un gros bras d'honneur ambulant en somme. 

A la 28ème minute la tension est palpable, les gens, exaspérés, tapent du pied et froncent les sourcils avec aplomb. Encore un faux espoir lorsqu'un bus approche de nouveau à la 33ème minute mais trop bondé (par d'autres inconnus plus malins qui attendaient à l'arrêt d'avant) il ne s'arrêtera pas. Cet ascenseur émotionnel engendre les premiers pleurs. 

A la 42ème minute rien ne va plus. Des troubles psychologiques se manifestent. Hyperactivité, va-et-vient incessants, regard dans le vide la bouche ouverte. Certains se cognent la tête contre l'abri bus. D'autres appellent un Uber en secours.  

A la 50ème minute, la nuit est tombée, les derniers rescapés ont encore l'espoir de voir un bus apparaître comme des croyants qui attendraient l'apparition de la vierge Marie. Alors je vous laisse imaginer la vague de bonheur qui a traversé mon corps lorsqu'un bus s'est ENFIN manifesté. Un sentiment indescriptible. En s'arrêtant juste devant moi, le bus m'ouvrait les portes du paradis. Amen (moi vite à la maison).  

Paradis ou presque. Avec plus de 50 personnes qui attendaient dans la douleur, le bus s'est vite transformé en partie de Tetris ou chacun devait s'emboîter les uns sur les autres. Chanceuse par nature, je me suis retrouvée debout, juste à la hauteur de l'aisselle de mon voisin. J'ai battu mon record d'apnée ce jour là. Au fil des arrêts, le bus se vide et je guette les places qui se libèrent. Mais par politesse, je laisse ma place à des petites mamies sorties de nulle part. Ma gentillesse me tuera. 

Une fois rentrée, je m'effondre dans mon lit. Je me fais la réflexion qu'il m'a fallu plus d'1h45 pour retourner chez moi alors qu'en voiture 15 minutes auraient suffit...  Cette nuit là, je me souviens avoir rêvé que je me faisais écraser par un bus. Bonjour le traumatisme.

Alors oui vous me direz que cette mauvaise expérience n'était qu'un cas isolé. Et bien détrompez vous. C'est au quotidien que les transports se mettent en commun à Sydney pour nous pousser à bout. A nous faire perdre patience, ils développent des troubles inquiétants de la personnalité et du comportement chez les personnes dépendantes de leurs services. Je ne suis plus la même depuis je vous le dis ! D'ailleurs je vous laisse vu que je n'ai pas de chute à ma chronique, je vais prétendre avoir un bus à prendre! 

A la semaine prochaine ! 

Maëlys Vésir lepetitjournal.com/Sydney mercredi 23 février 2016

Le Petit Journal Sydney
Publié le 23 février 2016, mis à jour le 24 février 2016
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