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D’anciens sites aborigènes immergés retrouvés en Australie

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« Des artefacts aborigènes sur le plateau continental révèlent d'anciens paysages culturels noyés dans le nord-ouest de l'Australie. » (Capture d’écran et citation Youtube Flinders University Maritime Archaeology Program, Deep History of Sea Country)
Écrit par Madeleine Goujon
Publié le 14 juillet 2020, mis à jour le 15 juillet 2020

Des chercheurs ont décelé deux sites aborigènes sous-marins sur la côte nord-ouest de l’Australie et des centaines d’artefacts de plus de 7 000 ans. La découverte permet d’enrichir les connaissances sur les peuples autochtones qui vivaient en Australie.

 

 

Une équipe de chercheurs interdisciplinaires, menée par le Professeur Jonathan Benjamin, a dévoilé mercredi 1er juillet les résultats du projet Deep History of Sea Country, présentant « les premiers sites archéologiques sous-marins confirmés d’Australie, situés au large de la côte de Murujuga dans le nord-ouest de l'Australie ».

Nos résultats représentent la première étape d’un voyage de découvertes pour explorer le potentiel de l’archéologie sur les plateaux continentaux, qui pourrait combler une lacune majeure dans l’histoire humaine du continent, a déclaré le Professeur Jonathan Benjamin.

L’étude sur quatre ans, publiée dans la revue PLOS ONE, en collaboration avec le Murujuga Aboriginal Corporation Council of Elders et la Murujuga Land and Sea Rangers Unit, a permis la découverte de deux anciens sites aborigènes immergés, au canal du Cap Bruguieres et à Flying Foam Passage, dans la région de Murujuga sur la péninsule Burrup. Les chercheurs ont trouvé dans le premier site 269 artefacts en faible profondeur, dont des broyeurs et meules, et un artefact ainsi qu’une source d’eau douce submergée à 14 mètres de profondeur dans le second site. La datation au radiocarbone et l’étude des données environnementales laissent à penser que les outils découverts auraient plus de 7 000 ans pour le premier site, et plus de 8 500 pour le second.

 

 

« L’Australie est un continent immense, mais peu de gens réalisent que plus de 30 % de sa masse terrestre a été noyée par l’élévation du niveau de la mer après la dernière période glaciaire… cela signifie qu’une grande quantité des preuves archéologiques documentant la vie des peuples autochtones est maintenant sous l’eau », a expliqué le Professeur Jonathan Benjamin. La fonte des calottes glaciaires, à la suite de la dernière période glaciaire il y a 20 000 ans, aurait en effet inondé près de 2,12 millions de kilomètres carrés de terres sur le plateau continental australien, engloutissant des zones de peuplement humain. Après une étude des cartes de navigation, des cartes géologiques et des sites archéologiques déjà découverts sur terre (notamment avec de l’art rupestre), l’équipe a pu rétrécir les zones potentielles de recherche sous-marine.

 

 

Les résultats, obtenus par le biais de télédétection par laser sur des avions, sonars sur des bateaux, et grâce aux plongeurs dans la phase finale, offrent d’importantes informations sur la vie des autochtones il y a plusieurs milliers d’années. La découverte de ces deux sites laisse à présupposer que d’autres sites auraient également été immergés. Or la péninsule est aujourd’hui particulièrement menacée par les activités humaines, notamment par les installations pétrolières et gazières. Les chercheurs exhortent ainsi le Gouvernement à réviser sa législation en matière de protection du patrimoine.

 

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