Du 25 au 27 mai a eu lieu la quatrième édition du Spring Beast Festival à Stockholm. De nombreux artistes ont eu l’occasion de repeindre les murs de la zone industrielle de Rågsved, à Snösätra Gränd. 4 500 mètres carré de surface qui ont servi de galerie extérieure pour représenter l’art du graffiti. La rédaction s’est rendue sur place pour découvrir toutes les curiosités et mystères de cette zone franche au sud de la capitale.
La plus grande exposition de graffiti en Europe
Des grapheur.euse.s venant du monde entier, se sont déplacé.es pour venir participer à cette quatrième édition du Spring Beast Festival. Les États-Unis, l’Espagne ou encore le Canada étaient représentés cette année, l’occasion de découvrir le travail de nombreux.ses artistes. Tou.te.s les amateur.es d’art du dessin étaient invité.es à participer et ajouter leur touche personnelle sur les murs de l’immense galerie extérieure, vitrine de la culture urbaine. L’objectif de cette saison est de promouvoir le street art, la liberté d’expression et de permettre à de nouveaux.elles grapheur.euses , encore inconnu.es du grand public, de se faire connaître. Environ 150 artistes étaient présent.es cette année !
Un festival inclusif pour découvrir la culture urbaine
Le Spring Beast Festival se veut inclusif et intergénérationnel : "C’est un festival pour tout le monde, qu’importe l’âge, le genre, l’ethnicité ou la taille de chaussure" ont déclaré les organisateur.trices dans la présentation de l’événement. Son entrée est gratuite et de nombreuses activités sont organisées sur place (concerts, danse, cours de yoga et de Qi Gong, etc.). L’ensemble de l’organisation souhaiterait faire de Snösätra Gränd un centre culturel afin de rendre la culture accessible à toutes et à tous. Cependant, les autorités locales ne semblent pas partager le même point de vue, mais ce ne serait pas la première fois que l’élite politique s’oppose aux alternatives. La culture urbaine vit et se nourrit de ces oppositions.
Une zone franche artistique
L’artiste aux multiples facettes Raphaël Gray déclarait dans une interview à propos du graffiti : "[…] Le graffiti est une écriture, c'est un acte complètement gratuit. C'est un peu pour se promouvoir mais on oublie cela quand on le fait. En atelier on peut s'arrêter, on peut regarder, mais là dans la rue, il y a une peur qui fait faire cela. Ce n'est pas pour plaire. C'est fait pour dialoguer avec les gens". Le street art suédois pourrait sembler plus réservé que celui de la scène new-yorkaise des années 80. Au Spring Beast Festival, il n’y a pas la crainte des violences policières ni la contrainte qui s’exprime dans l’action précipitée. Pourtant, dans une société du consensus prônant l’individualisme, apparaît au détour d’un mur le message : "Humans you are fucked". Le dialogue s’installe, l’esprit est libéré des normes sociales, ou du moins, il prend le temps de s’en détacher et de les exprimer avec un pinceau, un marqueur ou une bombe de peinture. Parmi les œuvres exposées, les artistes ne cessent de nous interpeller, de nous questionner sur le monde et ses représentations. Un acte militant fort, parfois purement esthétique, mais qui transgresse les codes et est éminemment politique.
"Come as you are, leave as you be,
Do what you want, Set your mind free"
Spring Beast Festival
Informations complémentaires :
- Pour se rendre sur place : Snösätra Gränd (station de métro Rågsved)
- Date : L’exposition restera disponible jusqu’à l’édition suivante, l’année prochaine (entrée gratuite)
- la page Facebook : https://www.facebook.com/SnosatraHallofFame/
Louisa Karmoudi, 31 mai 2018.