Il n’y a pas de mauvais temps, il n’y a que des mauvais vêtements, dit-on très (trop ?) souvent en Suède. Cette maxime est appliquée à la lettre par tous les Suédois.
Il est vrai que, dans le grand nord, la qualité d’un habit est cruciale lorsque l'on décide de mettre le nez dehors, passé le 15 août.
La garde-robe en cause
Après avoir tenté de résister tout un hiver en manteau élégant mais absolument pas prévu pour ces contrées, n’importe quel nouvel arrivant en Suède abandonne le chic parisien pour un style vestimentaire qui, à défaut de répondre aux normes de la distinction et de la coquetterie habituelles, a l’énorme avantage de le tenir au sec et au chaud. Le vêtement prend alors tout son sens, ce n’est plus un élément d’apparat, mais bel et bien un composant empilable en sous-couche, couche et sur-couche, un kit de survie à superposer à l’envi.
S’habiller tout seul comme un grand
Ce qui est évident pour un adulte l’est peut être moins pour un enfant. Les enfants, ce qu’ils comprennent du concept de l’habillement hivernal en Suède, c’est qu’on a le droit de se promener en collants et T-shirt toute la journée lorsqu'on est à l’intérieur sans être ridicule.
Et quand il s’agit de sortir, on revêt la sur-couche ultime, ces ravissants ensembles de pluie qui apparaissent dans les dagis dès qu’octobre se pointe, à savoir les galonisar.
Les vêtements de pluie favoris des petits Suédois
Ces vêtements portent un bien drôle de nom intraduisible qui puise son origine dans l’histoire : “Galon” est la contraction de GAmlestadens Konstläderfabrik, une usine de fabrication de simili-cuir, fusionné avec LON, emprunté à la matière, le nylon. On les appelle également regnställ, regnkläder ou skalkläder, les vêtements de pluie ou “coquille”.
A quoi ça ressemble ?
Les galonisar sont composés d’un pantalon à bretelles ample resserré aux chevilles et d’un blouson élastiqué à la taille et aux poignets, le tout totalement étanche, à l’épreuve de n’importe quelle flaque d’eau dont l’enfant suédois se délecte, lui qui passe la quasi totalité de sa journée assis dedans.
De couleur généralement vive avec bandes réfléchissantes, les galonisar s’accompagnent également d’accessoires : des moufles, regnvantar, et un chapeau à larges bords, regnhatt, achèvent de transformer votre lutin en grand briscard de la tempête en mer, style Captain Igloo sans ses poissons panés, ou en chef de chantier, c’est selon votre imagination.
De l’eau dehors… de la sueur dedans
Toile de coton ou encore de nylon enduite de PVC, c’est LE roi du vêtement de pluie pour enfant suédois : totalement imperméable, il ne laisse passer ni l’eau, ni l’air - n’est pas gore-tex qui veut - ni dans un sens, ni dans l’autre. Autrement dit, l’enfant habillé de galonisar bénéficie d’un effet sauna surpuissant. Si au sortir des galonisar, l’enfant est trempé, c’est de transpiration uniquement. Alors bien sûr, il y a d’autres matériaux que le Galon, mais pas aussi efficaces. Et surtout, observez bien l'accoutrement de l’ensemble des enfants d’une crèche : pas un ne dépareille ! Les galonisar constituent un véritable uniforme chez les moins de 6 ans. Impossible d’y échapper !
On les trouve partout, de toutes les marques et dans tous les magasins suédois qui se respectent (Polarn och Pyret, Didriksons, H&M, Kappahl...) afin que nos petits soient bien au sec, quelle que soit la météo.
Rappelons tout de même que celle-ci n’est jamais mauvaise, ce sont juste les vêtements que vous choisissez qui sont en cause !
Anne Donguy, (wwwlepetitjournal.com/stockholm), 17 octobre 2017
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