Les ministres de la Défense de la Suède et de la Finlande – Peter Hulqvist et Jussi Niinistö - ont signé mardi 8 mai au Pentagone un accord de coopération militaire avec les Etats-unis de Donald Trump.
"La Suède, la Finlande et les États-Unis d'Amérique ont l'intention d’entériner et de renforcer leurs relations de défense en officialisant et en renforçant la coopération de défense via des exercices militaires conjoints et une interopérabilité accrue", précise le gouvernement suédois. Les ministres de la Défense des trois pays se sont rencontrés au Pentagone afin d’entériner cette coopération militaire à travers la signature d’un "Statement of Intent" (SOI), traduisez une "Déclaration d'intention trilatérale". Sans valeur juridique contraignante, cette déclaration prévoit et rationalise les procédures des exercices militaires conjoints et prescrit l’organisation de réunions trilatérales visant à échanger des informations et accroître la coopération et la communication.
Une coopération militaire préexistante
Cette "Déclaration d'intention trilatérale" entérine une coopération militaire déjà existante. En septembre dernier, la Suède avait en effet accueilli le programme de manœuvres militaires Aurora 17, le plus grand exercice militaire suédois depuis plus de 20 ans, associant plus de 20 000 militaires parmi lesquels des soldats américains (1400), français, danois, estoniens, lituaniens et finlandais. En parallèle, l’armée américaine a également pris part à un certain nombre d'exercices s’étant récemment déroulés en Finlande.
Une riposte à la menace russe ?
Sans être membre de l’OTAN, la Suède a récemment considérablement renforcé ses forces et ses alliances militaires. Certains y voient une réponse directe à la menace russe. Ces accords seraient alors interprétés comme un moyen de dissuasion face aux potentielles tendances belliqueuses du pays des Tsars. Une hypothèse que le ministre de la Défense suédois, Peter Hultqvist, ne réfute pas totalement : "Nous n'avons pas distingué un pays en particulier de cette façon, nous notons seulement qu'au fil du temps la situation politique de sécurité dans la partie est de l'Europe s'est fragilisée", argumente-t-il "cela nous pousse à accroître nos propres capacités militaires et à approfondir notre coopération avec d'autres pays. Telle est la stratégie".
Kristen Collie, 21 mai 2018