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TOP 5 – Les mets suédois les plus étranges

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Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 mai 2016

Du poisson fermenté, du fromage sucré, des boules de farines et d'eau ou de la mousse de poumon... une toute autre image de la gastronomie suédoise en un top déjanté !

 #1 Le roi de la fermentation

La médaille d'or revient sans conteste à cette spécialité du nord, vendue à l'automne dans des boites de conserve colorées aux nomsévocateurs comme Erik le Rouge ou Le prince d'Ulvö. L'ouverture de la boîte naturellement bombée, et la dégustation de son contenu, doivent impérativement avoir lieu à l'extérieur, pour supporter l'odeur pestilentielle du poisson qui a fermenté pendant une dizaine de semaines. Le surströmming, ce hareng faisandé et fermenté s'apprécie en filet accompagné de pommes de terres (mandelpotatis, cousine suédoise de notre ratte du Touquet) cuites et coupées en rondelles, d'oignons frais, de knäckebröd et d'un bon verre d'aquavit. Selon la tradition, le surströmming se déguste à la fin de l'été, le troisième jeudi d'août. Son goût salé, acidulé, et légèrement amer représenterait pour les Japonais ? qui en sont friands ? le fameux goût « umami »... À tester !

#2 Le poisson à la lessive

Le poisson qui prend la deuxième place du podium tremblotait sous sa couche de sauce blanche à côté du jambon sur la table de Noël. Cette composition gélatineuse connue sous le nom de lutfisk, poisson à la lessive, était servi à tous les repas pendant la semaine des festivités de mariage en Scanie, au XIXe siècle. On raconte que Gustaf III, Roi de Suède, commençait à en manger à Noël et poursuivait jusqu'au début de l'été... Le lutfisk est cuisiné à partir d'un poisson de la famille du cabillaud. Ses filets sont mis à sécher puis à tremper dans une solution d'eau et de soude. La production est encore artisanale et les Suédois, fiers de leur contribution à la gastronomie mondiale, ont consacré un musée à ce plat, situé à Mollösund Orust, sur la côte ouest. Dans les magasins d'alimentation, on le trouve sous forme de pavé jaune et blanc sous plastique, au rayon frais, surtout pendant les fêtes de fin d'année.

Pour en savoir plus, site du musée du lutfisk. 

Photo issue du site vnp

#3 Un véritable coupe-faim

En troisième position arrive le palt. Grisâtre et de la taille d'une balle de tennis, il est confectionné à partir de seigle, d'orge, et d'eau, puis, suivant les régions, de sang, de morceaux de viande ou de foie. Cuisinés depuis les temps anciens, comme en témoignent les restes trouvés dans une tombe de l'âge de fer du comté de Halland, les palt, pitepalt ou kams calment les estomacs des plus affamés et des moins gastronomes depuis des générations. Cuites dans un bouillon, ces boules de pâte se servent avec du beurre fondu et de la confiture d'airelles. Elles ont été revisitées dans une version moins rustique : les kroppkakor, élaborés à partir de pommes de terre et fourrés de lardons grillés. Sur l'île d'Öland, ils sont proposés en grande distribution.

Photo issue du blog kaffekokarkokboken


#4 Un fromage au goût sucré

La quatrième place de ce top est attribuée à une autre spécialité du nord de la Suède : le mesost. Élaboré à partir du petit-lait (lactosérum) récupéré après la fabrication du fromage, c'est un concentré de sels minéraux, de protéines, de fer et de lactose, caramélisé par les nombreuses heures de cuisson. Ce fromage rectangulaire brun au goût beurre-caramel et légèrement acidulé se déguste à la suédoise : découpé en tranches fines, le matin ou au goûter, sur une tartine. C'est le régal des enfants et des nostalgiques du lait concentré sucré... Dans le commerce, la marque Fjällbrynt propose le mesost à base de petit-lait de vache, tandis que la laiterie norvégienne Gudbrandsdalen vend celui fabriqué à partir du petit-lait de chèvre. Au même rayon frais, se trouve également le messmör, l'équivalent en pâte à tartiner.

Photo issue du site cheesewine          

#5 Du c?ur, de la rate et du poumon haché


Pas très glamour, la pölsa contient tous les viscères comestibles des animaux et décroche la cinquième place du classement. Ce met tout en finesse culinaire est préparé à partir des abats hachés et cuits avec de l'orge en grain, des oignons et des épices. La masse grumeleuse et grisâtre de la pölsa peut provoquer des associations visuelles et olfactives peu encourageantes mais le goût rappelle celui de la célèbre tête de veau ou des tripoux auvergnats. Ceux qui ont eu l'audace de goûter et d'apprécier le célèbre haggis écossais devraient se régaler avec la pölsa. À noter, chez nos voisins danois et norvégien, pölsa signifie « saucisse ».

Et bon appétit bien sûr !

Photos : VisitSweden

Sylvie HERMODSSON lepetitjournal.com/stockholm Samedi 30 janvier 2016

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