Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

CULTURE - Visite de l'appartement d'Astrid Lindgren

Écrit par
Publié le 7 avril 2017, mis à jour le 7 avril 2017

 

 

C'est à deux pas du parc Vasaparken, au numéro 46 de la rue Dalagatan que la maman de Pippi Långstrump ( alias Fifi Brindacier en français), d'Emil, de Ronja et de Karlsson, héros légendaires de la littérature enfantine, a vécu de 1941 jusqu'à sa mort en 2002. Lepetitjournal.com/Stockholm a eu la chance de rencontrer Johan, arrière petit fils de l'icône suédoise pour une visite de ce lieu un peu magique. Suivez-nous, on vous y emmène !

 

 

 Une maison d'auteur ouverte, un lieu intact qui préserve l'univers d'Astrid Lindgren

Ce spacieux cinq pièces situé à Vasastan, au dessus du restaurant Wasahof, a été la demeure d'Astrid Lindgren pendant plus de 60 ans. C'est un lieu chargé de souvenirs de sa vie personnelle et professionnelle, une vie remarquablement remplie.
Depuis qu'elle s'y est éteinte en 2002 à l'âge de 94 ans, l'appartement a été laissé presque intact par sa famille. En 2015, il est devenu une ?maison d'auteur ouverte? (et non pas un musée officiel) où le visiteur, admis seulement par petit groupe, peut découvrir ce à quoi ressemblait exactement l'intérieur d'Astrid lorsqu'elle était en vie. 

Petit tour du propriétaire

C'est par une porte presque comme les autres ornée d'une plaque au nom très familier -- et équipée d'un système de sécurité avancé -- qu'on entre dans un hall d'entrée typiquement suédois qui s'ouvre sur une petite pièce où la famille Lindgren prenait ses repas au quotidien.


Derrière cette pièce se trouve le bureau d'Astrid qui avant de devenir le lieu de travail de l'auteur avait rempli plusieurs autres fonctions (chambre de son fils Lars, puis de sa fille Karin lorsque Lars avait quitté le nid familial). C'est dans cette étude qu'Astrid Lindgren tapait à la machine, répondait à sa correspondance, écoutait de la musique, regardait la télévision. Y sont rassemblés différents objets et figurines des personnages principaux de ses livres, lithographies et livres. Lors de ses débuts, Astrid a été sténographe et secrétaire, tous ses manuscrits sont sténographiés, ce qui rend le déchiffrage plus difficile. 

Elle publie ses premiers livres dans les années 1940 et remporte rapidement un franc succès, qui lui vaudra de nombreux prix littéraires.C'est dans le salon à la vue sur le parc de Vasaparken qu'Astrid aimait passer le plus de temps : à lire, recevoir et prendre son café.

Elle a écrit les romans Karlsson på taket (Karlsson sur le toit), qui se déroulent justement dans son quartier à Vasastan, en plein centre de Stockholm pendant les années 1950. 

Le roman adapté en série a eu un succès tout particulier en Russie où elle a d'ailleurs été reçue par le président Boris Eltsine, qui lui a remis l'objet que vous pouvez voir sur cette photo. 




Astrid Lindgren a grandi à Näs, près de Vimmerby, dans la région de Småland, dans le sud de la Suède, avec ses parents Samuel August Ericsson et Hanna Jonsson, son frère, Gunnar Ericsson et ses deux s?urs, Stina et Ingegerd. Dans sa chambre à coucher, des peintures de sa maison d'enfance sont accrochées tout près de son lit, au sol, le tapis est abîmé à l'endroit où elle posait ses pieds pour se lever.
« C'est d'ailleurs de son lit qu'elle écrivait le plus, et cela, de très bonne heure le matin, » raconte Johan. Ce même lit est celui où il a d'ailleurs pu dire au revoir à son arrière grand-mère, décédée paisiblement entourée de ses proches à l'âge de 94 ans. Il s'en souvient tout comme des après-midis où il venait lui rendre visite et manger des « kannellbullar » lorsqu'il suivait des cours de pianos dans le même quartier avec son frère.

Sur la table à chevet de cette grande dame, ce sont des portraits de ses enfants, petits-enfants, et arrières petits enfants, qui trônent comme les plus beaux trophées de tous grand-parents. Astrid Lindgren avait l'habitude de raconter des histoires à ses enfants, et c'est ainsi que sont nés beaucoup de ses personnages.

Lorsque sa fille Karin, atteinte d'une pneumonie est clouée au lit, elle crée le personnage de Pippi Långstrump (littéralement « Pippi longues-chaussettes », mais nommée Fifi Brindacier en français). Elle en tire un roman qui sera publié en 1945. De l'entrée à la chambre à coucher, du salon à l'étude et la cuisine, on trouve des prix littéraires et pour les droits des enfants, et une multitude de livres, les siens certes mais aussi beaucoup d'autres.

 

Pour une visite de l'appartement et des réactions de visiteurs, n'hésitez pas à cliquer ici.

Un succès international plus timide auprès du public français

Astrid Lindgren a vendu plus de 145 millions de livres, dans 95 langues.
Mais les héros favoris des Suédois ont moins conquis le public français, la faute peut-être aux libertés prises dans les traductions françaises.
Le personnage de Pippi considéré comme irrévérencieux a été beaucoup adouci et des chapitres entier supprimés, idem pour celui de Karlsson, appellé Vic en français, ou celui d'Emil, que les Français ont fait zozoter et nommé Zozo dans les premières traductions. Paru dans de nouvelles traductions françaises depuis 2008, plus fidèles à l'original, Zozo s'appelle dorénavant Emil aussi en français et Vic est redevenu Karlsson. En revanche pour Pippi, cela reste délicat !

----
Les visites guidées, d'une durée d'environ 45 minutes, sont gérées bénévolement par l'association Astrid Lindgren (Astrid Lindgren sällskapet). Pour l'instant uniquement en suédois, elles se méritent et restent rares (environ quatre par mois) et il faut réserver ses billets (160 SEK par personne) en avance. Réserver ici.
Les groupes peuvent atteindre un maximum de douze personnes et il faut avoir au moins 15 ans.
Pour les enfants plus jeunes qui souhaiteraient découvrir le monde d'Astrid Lindgren, nous vous recommandons vivement Junibacken sur Djurgården plus adapté à leur âge. Voir notre article sur Junibacken ici.
Il est également possible de visiter virtuellement l'appartement en ligne. On peut se promener de pièce en pièce et cliquer sur plusieurs objets dont nous apprenons de nombreux détails (disponible en anglais, allemand et suédois).

Noémie Altschul, lepetitjournal.com/stockholm  Vendredi 7 avril 2017.

Crédit photos: Noémie Altschul

 

 

Flash infos