Selon les statistiques 2015 publiées le 15 février 2016 par le Central Narcotics Bureau (CNB) le nombre de personnes arrêtées pour consommation de drogue à Singapour serait en hausse de 6% par rapport à l'année précédente, avec une forte augmentation parmi les « nouveaux consommateurs » du nombre des moins de 20 ans.
Le Central Narcotics bureau indique dans son rapport annuel que 3338 personnes ont été arrêtées pour possession de drogue à Singapour en 2015. Parmi les personnes arrêtées, le nombre des récidivistes serait en légère baisse (2%). Celui des « nouveaux consommateurs » (1311) serait en revanche en hausse sensible par rapport à l'année précédente. Parmi ces derniers, la proportion des moins de 30 ans ( 901) serait de 70 %. Le nombre des moins de 20 ans ( 283 personnes) marquerait une augmentation de 50% par rapport à 2014.
Les drogues les plus consommées sont la métamphétamine et l'héroine. 93% des personnes arrêtées aurait consommé l'une ou l'autre. Pour les nouveaux consommateurs, les métamphétamines représenteraient 77% de la consommation et le Cannabis 12%. La Métamphétamine (ou chrystal), est une drogue de synthèse qui fut, un temps, utilisée comme un médicament aux Etats Unis pour une variété de traitements allant de l'obésité à la dépression, avant d'être classée en 1970 parmi les stupéfiants. .
Le CNB indique que 49 opérations ont été menées en 2015, parmi lesquelles 18 couvraient l'ensemble de l'ile, ciblées sur les intermédiaires, les rabatteurs et les consommateurs. La valeur estimée des drogues saisies en 2015 représenterait 8,56 millions S$.
Dans un article publié en novembre 2015, le Sunday times, abordait à ce sujet une difficulté particulière à laquelle se trouvent confrontés à Singapour les jeunes tombant sous l'emprise de la drogue : celui de se soigner, dans un contexte où les intéressés peuvent craindre d'être automatiquement signalés à la police.
Le quotidien singapourien rapportait en particulier l'information selon laquelle le nombre de patients se rendant en Malaisie, en Thailande, en Indonésie ou aux Philippines pour suivre un traitement de désintoxication aurait augmenté et que la durée moyenne des séjours dépasserait 2 mois, pour un coût pouvant aller jusqu'à 15000 US$, ce qui les réserverait de fait aux seules personnes qui en ont les moyens financiers. Sur les sites internet des centres proposant des traitements de désintoxication, l'un des arguments de vente mis en avant auprès des Singapouriens est celui de l'anonymat, les sites en question avertissant les intéressés du fait que les médecins à Singapour seraient tenus de déclarer aux autorités les soupçons d'utilisation de drogue et mettant en avant la dureté de la législation.
Bertrand Fouquoire (www.lepetitjournal.com/singapour) vendredi 26 février
Sources:
CNB Press release
More Singaporeans going overseas to kick the drug habit
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