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LIRE - Stéphane Fière, la promesse de Shanghai

Écrit par Lepetitjournal Singapour
Publié le 30 octobre 2013, mis à jour le 8 février 2018

 

Poussés par la misère à quitter leur campagne natale et rejoindre Shanghai pour tenter d'y survivre, un jeune paysan et son père viennent comme des millions de « Mingongs », paysans déracinés, travailler sur des chantiers shanghaiens pour de riches entrepreneurs chinois qui suivent à la lettre le slogan de Deng Xiaoping « enrichissez-vous ». Une phrase bien belle dans une Chine « Post Mao » mais qui si elle n'est pas expliquée ni cadrée, tourne très vite à la domination de certains êtres humains sur d'autres.

La promesse de Shanghai
Quand j'ai acheté « la promesse de Shanghai » la première chose qui m'est venue à l'esprit est "Comment un Français même si il a vécu en Chine pendant des années peut-il imaginer se mettre dans la peau d'un Mingong ?". Je me trompais... Car très vite on s'aperçoit que l'auteur arrive de façon remarquable à retranscrire le quotidien de ces travailleurs, et grâce à une connaissance pointue de la société chinoise nous montrer à quel point ces hommes sont complètements broyés par le développement économique. L'histoire retrace la construction du quartier de Xintiandi dans les années 90. Quand on fréquente un peu ce quartier aujourd'hui et que l'on côtoie les gardiens d'immeubles, les coiffeuses du soir, les ayis (femmes de ménage)… Souvent des déracinés venus de leur campagne, on a du mal à s'imaginer ce qu'ils ont vécu. Grâce au livre, on arrive à toucher de près ou de loin leur ressenti.

Qui sont ces Mingongs ?
Ce sont des paysans déracinés, venus de la campagne et qui forment depuis le milieu des années 90 une population flottante, employée en masse sur les grands chantiers de construction des grandes villes en développement. Le destin de ces personnes est particulier car il met parfaitement en image la citation de Plaute qui dit « l'homme est un loup pour homme » il n'y a pas meilleure illustration de cette citation que le roman de Stephane Fière. Les Mingongs sont exploités, marginalisés et humiliés au quotidien. Ils vivent dans des abris de fortune, travaillent durement 7 jours sur 7 sans jamais avoir de jour férié, gagnent juste de quoi se nourrir . Victimes d'une absence de reconnaissance totale (ils n'ont pas droit au fameux « hukou » qui leur donnerait accès à l'école ou à l'hôpital public) ils deviennent des « immigrés » à l'intérieur même de leur pays d'origine. Leur condition est déplorable et très rares sont ceux qui pourront s'en sortir. Malgré toute cette misère, leur qualité de vie est bien meilleure que dans leur campagne natale, on n'ose même pas imaginer leurs vies là-bas.

» Voir la suite de l'article de Axel Amouyal sur l'édition du Petitjournal de Shanghai

logofbsingapour
Publié le 30 octobre 2013, mis à jour le 8 février 2018

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