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Aviation chinoise : HNA dans le viseur

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Écrit par Le Vent de la Chine
Publié le 19 mars 2018, mis à jour le 19 mars 2018

HNA, le consortium de Hainan est en pleine turbulence. Hainan Airlines, la 1ère compagnie aérienne privée, naissait en 1993, rejointe en 1995 par George Soros qui en prenait 35%. HNA émergeait en 2000. A présent, le groupe compte 7 filiales, 410.000 employés et gère 180 milliards de $ d’actifs, dont 50 milliards depuis 2015 en participations dans des groupes mondiaux tels Deutsche Bank, Hilton…

Aujourd’hui, cette boulimie d’achats se paie cher : pour se renflouer, HNA doit d’ici juin se séparer de 16 milliards de $ de parts de groupes tels Park Hotels, Hilton et Gategroup, sa filiale suisse (à 65%) de « catering » aérien.

Depuis octobre 2017, Hainan Airlines ne paie plus son kérosène et doit 400 millions de $ à South China Bluesky Aviation Oil, qui lui a intimé de payer avant le 16 mars, sous peine de lui couper la pompe. Les aéroports aussi réclament le paiement des taxes d’atterrissage-décollage, d’utilisation des sas d’embarquement, de stationnement. La tutelle de l’aviation civile chinoise (CAAC), à son tour, a ostensiblement contacté la direction de HNA pour l’inciter à régulariser cette situation, sous peine d’immobiliser ses appareils, voire retirer ses licences…

Chen Feng, président de HNA, l’affirme : Hainan Airlines avait la faveur de l’Etat en tant que seule aile chinoise privée d’importance nationale. Mais Pékin apprécie de moins en moins la tentation chez HNA de s’internationaliser trop vite, tout en s’éloignant de son métier de base.

Depuis 2016, comme Wanda (immobilier) de Wang Jianlin, et Anbang (assurances) de Wu Xiaohui, HNA, pris d’une fièvre d’investissements hors frontières, déstabilise le marché financier et compromet le crédit local en exportant massivement (et illégalement) ses ressources…

Aussi dès août 2017, Xi Jinping ordonnait aux banques de cesser tout prêt à ces groupes, qui dès lors se retrouvaient incapables de renouveler leurs emprunts et achever leurs projets à l’étranger, obligés d’en céder une part, souvent à perte… En effet, Xi part en croisade contre les consortia privés, pour leur imposer une gestion prudentielle, respectant lois et normes financières.

Reste à voir comment l’Etat va gérer cette crise chez HNA. Une mise sous tutelle (comme Anbang en ce moment) reste improbable, vu la visibilité du groupe à l’international. La faillite est également exclue : « too big to fail » ! Mais l’Etat sera moins enclin à faire du sentiment, vu sa priorité absolue d’enrayer l’hémorragie de finances hors frontières.

 

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