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Pierre-André Divisia: "Je fais le vœu d’accessibilité et de proximité"

Pierre-André Divisia tête de liste pour Alliance Solidaire des Français de Corée du Sud et Taïwan, lors des élections consulaires 2021 en Corée du Sud et à TaïwanPierre-André Divisia tête de liste pour Alliance Solidaire des Français de Corée du Sud et Taïwan, lors des élections consulaires 2021 en Corée du Sud et à Taïwan
Écrit par Damien Bouhours
Publié le 19 mai 2021, mis à jour le 28 juin 2022

Pierre-André Divisia est tête de liste pour Alliance Solidaire des Français de Corée du Sud et Taïwan, lors des élections consulaires 2021 en Corée du Sud et à Taïwan. Il est revenu avec nous sur son programme pour ces élections. 

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ? 

Je m’appelle Pierre-André Divisia, expatrié et fils d’expatrié, Français du monde, grand voyageur depuis 1972 enfin sédentarisé à Taipei depuis près de 10 ans. J’ai travaillé une vingtaine d’années dans l’informatique et les télécoms ce qui m’a ramené à Taïwan après l’Indonésie, la Chine, les Etats-Unis, l’Allemagne, le Japon et l’Angleterre. En 1993, alors en dernière année d’échange universitaire à Taïwan, j’ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse. Nous avons aujourd’hui 5 enfants (et tous sont passés par les écoles de l’AEFE). Lorsque les circonstances ont voulu que ma mission professionnelle cesse, j’ai décidé de poser mes valises à Taipei où ma meilleure moitié avait ses racines et où j’avais moi-même déjà de nombreux amis. Depuis, je travaille en indépendant dans le commerce en ligne.

 

Comment avez-vous constitué votre liste ?

A dire vrai, j’avais été plusieurs fois approché par divers mouvements politiques sans que je songe vraiment à y donner suite. Pourtant, en 2007 puis en 2008, j’ai eu à faire avec le conseiller consulaire de notre ambassade en Chine. Nous n’arrivions pas à trouver un hôpital sur Pékin acceptant un accouchement à risque - c’était l’année du cochon d’or, et alors que la politique de l’enfant unique était toujours en place, ce signe auspicieux du calendrier Chinois avait à lui seul significativement augmenté les prévisions de naissance, et les hôpitaux ne souhaitaient nullement s’encombrer d’une patiente Franco-Taïwanaise nécessitant une chirurgie importante car ayant déjà eu plusieurs enfants. Ce conseiller a fait intervenir notre Consul puis notre Ambassadeur, et a tout fait pour qu’enfin l’hôpital universitaire de Pékin nous accepte. Il nous a aidé de bout en bout. Un an plus tard, c’est à cause d’une petite brouille entre états que j’ai dû de nouveau faire appel à lui. Notre président de l’époque, Mr Sarkozy, avait rencontré le Dalai-Lama à Paris. Hasard absolu, mon passeport qui était alors aux mains des autorités chinoises pour un renouvellement de visa s’est soudainement trouvé en procédure suspendue. Une semaine, deux, un mois, deux... où je ne pouvais voyager alors que mon travail l’exigeait. C’est aussi le conseiller consulaire qui a pu faire débloquer la chose. Pensez que voyant son engagement en soutien des Français de l’étranger, lorsqu’il m’a appelé à Taipei pour me proposer de rejoindre la liste de l’Alliance Solidaire (ASFE), c’est d’abord en confiance personnelle que j’ai accepté. C’est ainsi lui qui m’a présenté Florie Dewaziere qui conduisait la liste à l’époque et qui est aujourd’hui mon second. Editrice, c’est une femme particulièrement dynamique, très bien connectée en Corée et à qui je dois la cohérence et l’équilibre du projet de notre liste. Nos co-listiers ont ainsi été recrutés. A Taipei, je voulais au moins quelqu’un de bien implanté dans la French Tech, ce sera Pascal Winter. De son côté, Florie a recruté Amélie Brissaud, une reporter freelance pour une radio coréenne et blogueuse. Nous avons Guillaume Léonard qui a été importateur de vins et spiritueux et qui a monté un bar-restaurant à Seoul. Enfin, Mélusine Blanchet qui est directrice des opérations chez un voyagiste coréen. Des gens de tous horizons, bien intégrés. Aucun d’entre nous n’a d’affiliation politique, cela nous semble sans objet dans cette élection. Que ce soit en Corée ou à Taiwan, notre communauté fait face à des défis qui n'ont pas d’étiquette, tels l’éducation, la retraite ou les conséquences de la pandémie...

 

Quel est selon vous le plus grand défi auquel font face les Français de Corée du Sud et de Taïwan?

Cette élection a été reportée d’un an. Il y a un an, je vous aurais d’abord parlé d’éducation, de communication, de solidarité... mais la Covid est depuis passée par là. La Corée comme Taïwan font partie de ces pays que l’on nomme en exemple de bonne gestion de la pandémie à l’échelle mondiale. Certes, nous avons échappé aux vrais confinements, malgré quelques frayeurs en février 2020 en Corée par exemple, suite à l’épisode de l'église Shincheonji, ou lors de la deuxième vague d’Août dernier. Taïwan a aussi jusque là échappé à cette expérience, seules les écoles ayant dû fermer un temps, autour du Nouvel An Chinois de l’année dernière. Oui, nous avons eu une chance extraordinaire dans nos deux pays et les conséquences y sont relativement moindres si l’on se compare à la métropole ou d’autres pays plus durement touchés. Néanmoins, nombre de nos compatriotes ont soudainement dû faire face à cette situation inédite avec des problèmes difficiles, parce que leurs familles sont loin, parce que des difficultés économiques sont soudainement apparues, parce que leur emploi se trouvait en jeu, il se profile aujourd’hui toute une gestion non seulement de l’urgence mais de l’après-coup où les besoins de soutien vont être importants. A l’étranger, il s’agit de savoir comment compter sur son pays d'accueil, mais aussi de savoir quels programmes d’aide existent coordonnés pour notre communauté.

 

Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ? 

La définition du rôle est très claire. Il s’agit d’être un interlocuteur privilégié auprès de nos représentants (principalement l’ambassadeur et le consul) sur toutes les questions d’intérêt général, culturelles, éducatives (bourses scolaires), économiques (emploi, implantation et activité des entreprises françaises) ou sociales (aide sociale, formation) ainsi que sur les questions de sécurité. D’expérience personnelle, je la vois comme une mission d’écoute et autant que possible de suivi et de coordination auprès des gens et se faire l’écho de leurs challenges. Pour le public, un diplomate professionnel est formé et est en mission à durée déterminée. Ils sont peut-être moins accessibles que d’autres locaux qui partagent leurs expériences, leurs défis et souvent leurs questions au jour le jour. 

 

Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?

Outre la Solidarité, L'Éducation est l’un de nos axes majeurs. A Taiwan, je suis l’un des co-fondateurs des associations AEFECET (Association pour une Éducation Française et une Culture Européenne à Taipei) et UPLIFT qui depuis plus de deux ans déjà travaillent d’arrache-pied au projet d’ouverture du Lycée International Français de Taipei (LIFT). Il n’existe qu’une seule école homologuée AEFE à Taiwan aujourd’hui, mais la demande des familles binationales et les conditions de la section française de l’école actuelle montrent une attente forte pour un projet différent. Originellement prévue pour l’été 2021, l’ouverture a dû être décalée d’un an, temps que nous comptons mettre à profit pour renforcer les soutiens politiques et financiers au projet. En Corée, nous proposerons un projet de développement d’association de type FLAM (Français Langue Maternelle), afin de permettre aux enfants français et binationaux l’accès à des activités extra-scolaires autour de la pratique du français. Autre volet de notre programme, l’accessibilité et le partage d’information autour des Arts et de la Culture. Nous aimerions proposer la création collaborative avec la communauté et les groupes existants d’une interface pour permettre un accès à la programmation des différents événements artistiques et culturels qui se déroulent dans nos pays d'adoption. Des contacts ont déjà été pris avec les gestionnaires de ces pages sur les réseaux sociaux, officiels et officieux, ils font vivre la présence artistique et culturelle Française tout en informant (en Français) de ce qui se passe localement par ailleurs. Autre axe toujours, parce que nous sommes des citoyens responsables et pas seulement parce qu’il est de bon ton de parler sensibilisation écologique, nous désirons ardemment travailler à la promotion des actions éco-responsables dans nos pays. Un dernier axe, ou précision, s’il en était besoin, nous nous engageons à être disponibles. Je fais le vœu d’accessibilité et de proximité, et à travailler pour une représentation solidaire de notre communauté.

 

Alliance Solidaire des Français de Corée du Sud et Taïwan

Pierre-André Divisia

Florie Deswaziere

Guillaume Leonard

Mélusine Blanchet

Pascal Winter

Amélie Brissaud

 

Pour en savoir plus sur les élections consulaires et les autres listes : Elections consulaires : modalités de vote et candidats à Séoul

damien bouhours
Publié le 19 mai 2021, mis à jour le 28 juin 2022

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