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Rouverture des frontières : un espoir pour les couples binationaux

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Pablo Heimplatz - Source : unsplash.com
Écrit par Naïla Derroisné
Publié le 6 novembre 2020

Les couples binationaux franco-chilien "non officiels", c’est-à-dire sans documents pour attester de leur relation, ont vécu des semaines d’angoisse et d’incertitude, séparés à cause de la pandémie. Entre laissez-passer vers la France et possible rouverture des frontières chiliennes pour les touristes, l'espoir ressuscite. 

Cinq mois sans se voir, à s’appeler tous les jours pour maintenir le lien, "c’était peut-être trop à la fin", plaisante Manon en couple avec un Chilien depuis un peu plus d’an un. "On s’est rencontrés à l’été 2019, en France. Je travaillais dans une salle d’escalade. Martín, mon copain, est grimpeur", raconte-t-elle. Martín, muni d’un Passeport Vacances Travail (PVT), était en France pour une durée d’un an. Tous les deux avaient prévu de voyager au Chili en avril 2020 mais la pandémie les a contraint à rester sur le territoire français. Après un mois de confinement, Martín est tout de même rentré au Chili pour des raisons familiales.

"C’était horrible, on ne savait pas quand est-ce qu’on pourrait se revoir", se remémore Manon. Pour Martín le confinement au Chili a été difficile et très traumatisant. "Nous avons été enfermés pendant des mois. Heureusement que Manon était là, même à distance. On a réussi à maintenir notre relation. Elle a été adorable et très présente pour moi. Ça m’a aidé", explique-t-il.

Manon a cherché par tous les moyens à rejoindre son petit-ami au Chili, mais "ça a été impossible", raconte-t-elle. Et de poursuivre, "j’ai contacté plusieurs ambassades, les consulats en France comme au Chili. Souvent je devais faire face à des réponses automatiques. Et quand je réussissais à parler avec de vraies personnes, toutes me disaient qu’il fallait attendre, que c’était trop compliqué à cause de la fermeture des frontières. Ça a été une situation très angoissante."

Traverser les frontières, le parcours du combattant

Pour les couples "non officiels", qui ne sont ni pacsés, ni mariés, se rejoindre dans un contexte de pandémie a relevé du parcours du combattant. C’est le cas de Claire, elle a rencontré son amoureux chilien il y a 3 ans, lors d'un échange Erasmus en Écosse. En septembre 2019, elle est arrivée sur le territoire andin mais elle s’est vu obligée de rentrer en France en août 2020 à cause, entre autres, du coronavirus. Tout comme Manon, Claire a fait de nombreuses recherches sur internet afin de trouver une solution. Elle a envisagé revenir au Chili mais n’ayant ni visa, ni documents officiels attestant de sa relation avec un Chilien "c’était trop compliqué", souffle-t-elle. Persévérante, elle tombe un jour sur un article relatant la lutte de couples binationaux pour traverser les frontières. Elle apprend ainsi qu’il existe un laissez-passer vers la France pour les personnes dans leur situation.

"Nous avons immédiatement envoyé un mail à l’ambassade de France au Chili qui m’a confirmé que ce dispositif existait. J’ai dû envoyer toute une série de documents pour prouver que notre relation était antérieure à la crise sanitaire. Mon copain a également dû démontré qu’il avait déjà séjourné en France", explique-t-elle. Après avoir remis le nez dans les papiers, Claire a réussi à mettre la main sur des billets d’avion, des billets SNCF, des réservations d’hôtel, des commandes communes, tout cela pour prouver leur amour.

Après quelques semaines d’attente, la bonne nouvelle est arrivée. Le laissez-passer pour son petit-ami leur a été autorisé. Il atterrira en France le 21 décembre. "Ça n’a vraiment pas été facile, il faut se renseigner en permanence, s’actualiser car les informations changent tout le temps. Mais bon, heureusement on a trouvé cette solution. Finalement on ne se séparera pas", conclut-elle en plaisantant.

Réouverture des frontières pour les touristes dans les semaines qui viennent

Pour Manon et son petit ami escaladeur, les retrouvailles se sont faites au Brésil, dans la région de Bahia, chez une amie. "C'était impossible pour moi d'entrer au Chili et compliqué pour lui de venir en France, alors on s'est retrouvés à mi-chemin. Quel soulagement de se retrouver après 5 mois de séparation", confie-t-elle. Nous avons acheté un billet d’avion modifiable pour Santiago, en espérant pouvoir entrer dans le pays début décembre." Mais les frontières pourraient rouvrir avant cette date. Le gouvernement chilien a annoncé qu’il travaillait sur un protocole d’entrée dans le pays pour les touristes. Il devrait être mis en place d’ici les prochaines semaines a expliqué Paula Daza, la sous-secrétaire au Ministère de la Santé. 

Pour Manon, la rencontre avec la belle famille pourrait alors se faire plus tôt que prévu. 

naïla Derroisné
Publié le 6 novembre 2020, mis à jour le 6 novembre 2020

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