Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Rencontre avec Chun-Mee Chaline, Consule de France au Chili

chun-mee-chaline-consule-france-chilichun-mee-chaline-consule-france-chili
Crédit : Mickaël SZYMANSKI
Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 7 juin 2018, mis à jour le 25 septembre 2018

De son VIE au Mexique à sa nomination au Consulat de France au Chili en 2016, Madame Chun-Mee Chaline revient sur son audacieux parcours d'expatriée, entre envies personnelles et opportunités professionnelles. Rencontre.

 

De votre enfance à votre nomination au Consulat, votre vie a été faite d'une série d'expatriations et de retours en France. Comment avez-vous vécu ces expériences ? 

 

Mon parcours a été fait d’envies et d’opportunités. J’ai effectivement été enfant d’expatriés jusqu’à la Terminale et puis j'ai suivi un parcours classique en France : prépa HEC, école de commerce à Reims et, pour terminer, un MBA à Boston où j’ai commencé à travailler. J’y suis restée 4 ans. Mais depuis très longtemps, j’avais envie de faire un VIA pour passer, par exemple, deux ans dans une Alliance Française ou le service culturel d’une Ambassade. Mais cela a été plus compliqué que prévu à trouver, c’était très concurrentiel. Je me suis donc orientée vers un VIE au Mexique, au sein d’une usine Valéo. C’est là-bas que j’ai rencontré mon mari, que j’ai suivi notamment dans le Michigan. Après quelques années,  nous sommes rentrés en France car je voulais passer les concours pour intégrer le Ministère des Affaires Étrangères. Un rêve que j’avais depuis quelques temps...

 

Quels souvenirs gardez-vous de votre VIE ?

 

C’était une expérience professionnelle et humaine incroyable. Ça a vraiment été l’occasion d'exercer, pendant deux ans, à l’étranger, un vrai poste à responsabilités, avec le confort d’une prise en charge structurée au sein d’une entreprise française. C’est aussi la garantie, si on travaille bien, de recevoir une offre d’emploi à la fin du VIE, sur place ou en France. La seule contrepartie est que c’est effectivement très compétitif. À l'époque, j’avais candidaté énormément sur le site officiel, sans succès. J’ai donc activé mon réseau. J'étais également l'une des rares candidates à avoir déjà eu une expérience professionnelle. Beaucoup de reçus sont aussi des anciens stagiaires de l’entreprise demandée. C’est donc un peu difficile à obtenir, mais c’est un vrai propulseur de carrière. J’avais d’ailleurs reçu trois propositions d'emploi à la suite de mon VIE, l’une pour prolonger mon emploi sur place, deux pour travailler en France dans la même entreprise, mais j’ai effectivement préféré suivre mon mari.

 

Comment expliquez-vous que le statut de “conjoint suiveur” fasse encore l’objet de stéréotypes en 2018, notamment du côté des "femmes d'expat'"? 

 

Je pense que la tendance est en train de s’inverser, avec beaucoup d’hommes également qui suivent leurs femmes à l’étranger. Les choses changent doucement, mais sûrement. De manière générale, je pense que l’expatriation est une chance formidable pour celui qui suit. Je n’ai pas eu d’activité professionnelle pendant 3 ans mais ça m’a permis de faire une pause, de passer du temps avec mon premier enfant, de prendre du temps pour moi. Après, c’est vrai que c’était pour moi quelque chose de temporaire, une période qui serait suivie d’un retour à l’emploi. Ce qui est compliqué pour tous les conjoints d’expatriés, c’est finalement cette incertitude de "l’après" et la difficulté à retrouver une place par la suite. On se fragilise d’une certaine manière. C’est propre à toute expatriation, qu’elle soit dans le secteur public ou privé.

 

Quels conseils donneriez-vous à ces expatrié(e)s qui accompagnent leurs conjoints dans cette aventure ? 

 

C’est difficile à dire, car tout dépend des cas. Personnellement, ce qui m’a aidé, c’est de ne pas rester inactive. Après avoir suivi mon conjoint, au bout de 3 mois, j’ai repris une activité sportive, j’ai fait du bénévolat dans un orphelinat en faisant du soutien scolaire, j’ai donné des cours d’anglais à temps partiel chez Berlitz pour avoir un certain contact avec l'extérieur. L’important, c’est de se faire plaisir. Et pour celles qui veulent reprendre un travail, on peut cultiver ses réseaux, faire des activités en lien avec son projet, préparer ses points de rechute. Les entreprises prennent également aujourd’hui beaucoup de dispositions pour favoriser l’insertion du conjoint dans cette nouvelle vie d’expatrié, pour leur permettre de reprendre des études ou pour obtenir des autorisations de travail par exemple. En réalité, tout est une question d'attitude et de tempérament !

 


Auteur : Alexandra Pizzuto

logofbsantiago
Publié le 7 juin 2018, mis à jour le 25 septembre 2018

Flash infos