

Le lycée Jean Mermoz de Curicó, né en 1951 s'est vu retirer son accréditation de "Lycée français"il y a deux ans. Les parents se mobilisent pour la récupérer
Le lycée Jean Mermoz, qui a perdu son accréditation de lycée français il y a deux ans, a connu des débuts pour le moins romanesques. Durant la Seconde Guerre Mondiale, la lutte des Français Libres réunis par le Général de Gaulle suscite la solidarité de ce côté-ci du monde. Un groupe d'habitants de Curicó réalise une collecte pour l'envoyer aux résistants. Celle-ci met plusieurs mois à arriver par la mer, et la guerre est déjà gagnée quand le Général reçoit l'argent. Il le renvoie à Curicó, disant que le meilleur emploi possible de cette somme serait la construction d'un lycée français, finalement ouvert en 1951.
Un lycée qui n'avait de français que le nom
Il y a deux ans, le lycée, qui comportait des classes jusqu'au CM2, s'est vu retirer son accréditation par l'Agence pour l'Enseignement du Français à l'Etranger (AEFE), car il ne remplissait pas correctement les critères d'exigence. « Dans les réunions parents/professeurs, c'est bien simple, on ne disait pas un mot en français, preuve que l'enseignement du français était passé en second », se rappelle Pedro Grand, qui fut longtemps directeur de l'école.
Le retrait de l'accréditation pour cet établissement de la 7ème région (Il y en a quatre autres au Chili, à: Santiago, Osorno, Concepción et Viña del mar) a des conséquences importantes pour les familles qui ont scolarisé leurs enfants dans l'établissement uniquement pour l'apprentissage du français. « Nous avons déménagé exprès avec ma famille, acheté un terrain à Curicó, pour que les enfants puissent avoir les équivalences françaises », dit José Luis Martin-Bouquillard, français et directeur de Clos Andino .
La croisade gauloise pour l'accréditation
Les habitants, et particulièrement la communauté d'expatriés français à Curicó, forte d'une cinquantaine de personnes, enfants compris, se mobilisent maintenant pour réformer le lycée. « Les Gaulois de Curicó », association formée suite au retrait de l'accréditation, a, par le biais de l'établissement, déposé une demande pour récupérer l'accréditation, dans un premier temps jusqu'au CM2. Un nouveau directeur a été nommé par l'école primaire privée il y a un an, le Français Christian Jacquemont, qui a restructuré l'enseignement du français, et affirme maintenant : «nous remplissons tous les critères requis. En maternelle, de 50% à 80% des heures de classe sont en français, et ce sont 100% des cours qui sont dispensés dans la langue française dès le CP. Nous n'attendons plus que la réponse de l?AEFE, en février. »
Mathilde Nicolaï (www.lepetitjournal.com Santiago) jeudi 3 décembre{mxc}





