L'Aixoise Anne-Sophie Rodet est partie d'Ushuaia, en monocycle, le 27 janvier dernier. Elle est arrivée tout sourire à Santiago, 4.500 km plus tard, ce dimanche 14 juillet. Jolie manière pour cette Française qui vit à Vancouver de célébrer la fête nationale
Une tente, un sac de couchage, un pantalon, deux tee-shirts et un mini kit pharmacie, voilà de quoi est fait le bagage d'Anne-Sophie Rodet. Cette jeune Française d'une trentaine d'années, originaire d'Aix-en-Provence, s'est lancée, le 27 janvier dernier, dans une aventure "hautement" sportive : parcourir 4.500 kilomètres, seule, d'Ushuaia à Santiago, en monocycle ! Oui, il s'agit bien de cet étrange vélo, à une seule roue sans guidon, que l'on a plus généralement l'habitude de voir au cirque plutôt que dans la montagne, la pampa ou sur le littoral de la Patagonie.
Ce dimanche 14 juillet vers 18 heures, avec sa meilleure amie, qui l'a rejointe en vélo pour les trois dernières semaines du périple, elle est arrivée à Santiago. Des cyclistes et des sportifs de la communauté internationale de monocycle ayant entendu parler du voyage d'Anne-Sophie, sont venus les escorter depuis l'entrée dans Santiago, jusqu'à la Plaza Italia, terminus du périple.
Au rythme des rencontres
Peu soucieuse de la vitesse ou de la distance parcourue chaque jour, elle confesse : "voyager davantage au rythme des rencontres et des magnifiques paysages". Elle retiendra de son périple en Argentine, les grands espaces de la Pampa de la Patagonie. "L'arrivée dans le Sud du Chili a été un peu plus difficile, du fait notamment que les routes n'étaient pas goudronnées, cela demande beaucoup d'efforts physiques", nous a t-elle confié. Néanmoins le parc national Villarica et le littoral à partir de Concepción lui ont particulièrement plus. Durant ces six mois, chaque soir elle montait sa tente ou dormait chez l'habitant. Rencontrer et vivre quelques heures, voire quelques jours, avec des locaux, c'est ce qui l'a sans doute le plus marquée : "Etre invitée chez des gens qui ne vivent que de bric et de broc et qui, en plus du couvert et d'un toit, vous offrent leur sympathie, est une expérience humaine extraordinaire" nous explique Anne-Sophie avant d'ajouter : "les mamans me voyaient comme leur propre fille et me maternaient délicieusement".
Son parcours a varié également en fonction du temps et de l'état de la chaussée : en moyenne, elle parcourait 50 kilomètres par jour en 5 heures. Elle nous explique, "évidemment il y a eu des moments plus difficiles que d'autres, où l'envie de tout arrêter me rongeait".
Affronter les vents de plus de 100 km/h en Terre de Feu, la pluie au Chili, les profonds dénivelés du Sud, les chemins impraticables en monocycle, ont été autant d'obstacles que des challenges, à la fois physiques et mentaux. Plus qu'un défi sportif ou un échange culturel, ce voyage lui a également permis de se connaitre mieux et de se dépasser continuellement. Aujourd'hui elle confie ne pas encore savoir ce qu'elle va faire en rentrant à Vancouver fin juillet. Elle est néanmoins sure d'une chose, ce sera le premier d'une longue série de voyages en monocycle, sur des grandes distances !
Carole Sauvage (www.lepetitjournal.com Santiago) Lundi 15 juillet 2013
Lire son blog