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SOCIETE - Le Chili, terre promise palestinienne

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 28 novembre 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

Les Palestiniens sont environ 300 000 dans tout le Chili - ce qui en fait le pays accueillant la plus grande communauté palestinienne hors du Proche-Orient. Installés notamment dans la commune de Recoleta à Santiago, ces immigrés ont globalement su s'intégrer

Si les personnes d'origine arabes sont généralement appelées « turcos » au Chili, c'est que les premières d'entre elles, des Syriens, des Libanais ou des Palestiniens, sont arrivées au Chili en possession d'un passeport turc : elles quittaient leur terre natale, au XIXe siècle, pour échapper à l'enrôlement dans l'armée de l'Empire Ottoman. C'est à 13.000 kilomètres de chez eux que plusieurs milliers de Palestiniens ont donc décidé d'immigrer depuis cette période et au fil du XXe siècle, fuyant la guerre ou la pauvreté.

Chrétiens orthodoxes dans leur grande majorité, originaires pour la plupart des villes de Belén et de Beit Jala, les Palestiniens du Chili, soit environ 300 000 personnes, formeraient selon la Fondation Konrad Adenauer la première communauté palestinienne hors du Moyen Orient. Les Palestiniens, qui seraient environ dix millions hors de Palestine, seraient plus nombreux au Chili qu'en Egypte ou qu'au Liban d'après la BBC.

De l'intégration des Palestiniens à la reconnaissance de la Palestine

Débarqué en 1976 à Recoleta, Salem déclare au micro de RFI que « le climat, les fruits, la nature, ici tout ressemble à la Palestine ». A leur arrivée au Chili, les Palestiniens se sont initialement lancés dans le commerce et le textile, notamment dans le quartier de Recoleta : cette commune est d'ailleurs aujourd'hui dirigée par Daniel Jadue, lui-même d'origine palestinienne. Profitant de leur enrichissement dans un pays en plein essor, les premiers immigrés ont aussi créé le club de foot « Deportivo Palestino » en 1920, et par la suite plusieurs associations caritatives pour aider les victimes de la guerre au Proche-Orient.

Plus récemment, le gouvernement chilien a offert l'asile à des réfugiés palestiniens, par le biais du programme « Chili, terre d'accueil ». Selon Ali, également interviewé par RFI, les représentants chiliens qu'il a rencontré en 2007 dans un camp de réfugiés en Palestine cherchaient « des gens qui travaillaient dans la restauration » ; l'année dernière, Ali a pu ouvrir sa pâtisserie à Santiago.

Alors que le débat sur la reconnaissance de l'Etat palestinien a récemment repris de plus belle en Europe ? et que cette reconnaissance devrait prochainement être discutée à l'Assemblée Nationale Française -, le Chili a de l'avance en la matière. En janvier 2011, le gouvernement de Sebastian Piñera affirmait que la Palestine était un « Etat libre, indépendant et souverain ». L'alternance n'a pas remis en cause cette politique puisque de son côté, Michelle Bachelet, qui avait reçu à la Moneda en 2008 une centaine de réfugiés palestiniens, a débloqué en juillet 150.000 dollars d'aide à la Palestine.

Fabien Leboucq (www.lepetitjournal.com/santiago) vendredi 28 novembre 2014

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Publié le 28 novembre 2014, mis à jour le 6 janvier 2018

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