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REPORTAGE - Avoir un bébé au Chili

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 9 janvier 2018

Thibaut a deux jours, une maman française, un papa chilien, et il vient de naître àla clinique Indisa de Santiago. Accoucher au Chili, en quoi est-ce différent? C'est ce que nous avons demandéàsa maman

Bienvenue àThibaut (Photo LPJ)

Le petit "franchute", avec ses 3,5kg coiffés d'épais cheveux noirs et sa superbe mine hâlée, a tout àfait l'air du coin, dans cette clinique de Providencia. Tout le portrait de son papa, un brun originaire du nord du Chili et de son grand frère, Vicente, craquante miniature de son père, néen France, il y a deux ans et demi.  
"Du début àla fin, la sage-femme ne m'a pas lâchée, me demandant même la permission d'aller prendre un café! J'ai trouvécet accompagnement formidable. Et puis au moment de l'accouchement, tout le monde était là: le médecin; en France dans l'hôpital oùj'ai accouché, je ne l'ai jamais vu, l'anesthésiste pour la péridurale; par contre je ne l'avais pas rencontréavant comme c'est l'usage là-bas, le pédiatre aussi était présent. Bref, une vraie équipe àma disposition un jour fériéen plus! Mais très discrète", raconte la maman. Clinique de luxe? Agnès affirme que Indisa fait en effet partie des cinq ou six cliniques privées qui lui ont étérecommandées, dans un pays "oùla médecine publique est un peu limitée". Mais elle est loin de faire partie des plus luxueuses. Une fois déduit l'apport de son assurance santé(Isapre), elle a calculéqu'elle devra débourser, tout de même près de 400.000 pesos (environ 600 euros);et encore, elle n'a pas eu une césarienne, comme 70 % des femmes, dans le secteur privé.
Ici, on ne se complique pas
L'autre jour, j'avais mal au ventre, elle m'ont fait porter une tisane. "Je trouve le personnel plus que gentil: maternel, proche". Sur ces mots arrive une puéricultrice venue chercher le bébé, elle doit récolter une petite goutte de son sang pour tester sa "jaunisse". Elle le prend tout doucement, en expliquant àla maman qu'elle le ramène très vite. Son ton affectueux ponctuéde "Mi amor"est mieux que professionnel: affectueux et rassurant, ce qui certainement compte beaucoup quand on accouche si loin de sa famille. La nourriture, choisie avec une nutritionniste participe aussi de cette ambiance "cariñosa".
Cependant dans cette ambiance familiale, les affaires sont les affaires: on a proposéàAgnès de faire un test àson bébé(programme IVX, aller-retour du prélèvement aux Etats-Unis en 3 jours) pour détecter, dit le dépliant publicitaire scandaleusement alarmiste, 50 maladies métaboliques (dont une maman courante n'a jamais entendu parler). Pragmatique, elle a dit oui. A la clinica Indisa, le mois de juin etant décrété"mois des bébés"il était offert. Par contre, il ne lui a étéproposéni cours d'accouchement -serait-ce pour ne pas faire baisser le pourcentage d'anesthésie péridurale?- et il n'existe pas non plus de séances de rééducation post-natale, qui en France sont offertes (10) depuis 20 ans, par la SécuritéSociale.
Sophie Rouchon (LPJ-Santiago) 20 juin.

logofbsantiago
Publié le 20 juin 2006, mis à jour le 9 janvier 2018

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