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Le poète Pablo Neruda ne serait pas mort d’un cancer

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Pablo Neruda, prix Nobel de littérature en 1971.
Écrit par Vincent Villemer
Publié le 24 octobre 2017, mis à jour le 25 octobre 2017

34 ans après, l’origine du décès du poète Pablo Neruda refait surface et contredit le certificat attestant qu’un cancer avait provoqué sa mort. Une révélation qui pourrait attester la thèse de l’empoisonnement.

Un document falsifié

Vendredi dernier, seize experts internationaux se sont réunis pour déduire que la mort du prix Nobel de littérature Pablo Neruda n’était pas due à un cancer, ce qui est pourtant indiqué officiellement sur son certificat de décès. Dans le doute, la justice chilienne a décidé il y a quelques temps de mandater ces experts pour déterminer si le poète, proche de Salvador Allende et mort quelques jours après le coup d’État de Pinochet en 1973, a été assassiné. Si les spécialistes ont eu du mal à cerner exactement les raisons du décès de Neruda, leur certitude est que la version officielle communiquée au gouvernement et au grand public n’est pas la vraie, comme l’a déclaré l’un d’entre eux, le docteur Aurelio Luna : « Ce qui est sûr à 100%, c’est que le certificat ne reflète pas la réalité du décès. »

 

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Le fameux certificat de décès qui fait débat pour sa non-authenticité.

La thèse de l’assassinat, piste la plus probable

En revanche, il est plus compliqué pour les experts de déterminer la cause exacte du décès de Neruda. Lors de la dernière expertise, une nouvelle bactérie non cancéreuse a été découverte et est actuellement traitée dans des laboratoires au Canada et au Danemark. On devrait donc en savoir plus dans les jours et semaines à venir. En attendant, la thèse de la mort par empoisonnement est loin d’être éludée. Une piste soutenue par la famille du poète, car effectivement, les différents éléments allant dans ce sens sont nombreux… En 2011, le chauffeur personnel du poète, Manuel Araya, a assuré que la mort de son employeur était due à une injection reçue la veille de son départ pour le Mexique, alors qu’il comptait fuir la dictature du général Pinochet. Deux ans plus tard, Manuel va plus loin, et déclare ouvertement : « il a été assassiné, c’est un fait. »

Une prise de parole non négligeable qui a amené l’ouverture d’une enquête judiciaire. En 2014, un autre élément s’ajoute à l’enquête lorsqu’une équipe de chercheurs espagnols découvre l’omniprésence de bactéries nocives, qui auraient pu être injectées par des agents de la dictature. Enfin, un autre élément intervenu beaucoup plus tôt crédibilise la thèse de l’assassinat. En 1982, neuf ans après le décès de Neruda, l’ex-président Eduardo Frei se rend dans la clinique, dans laquelle Neruda a vécu ses derniers instants, pour une opération de routine et se retrouve empoisonné quelques temps après. Un fait qui renforce sensiblement la thèse du meurtre du poète.

En attendant sûrement de nouveaux éléments qui feront avancer l’enquête, le corps de Pablo Neruda repose toujours dans le jardin de sa villa à Isla Negra, bien loin de toutes ces interrogations.

vincent villemer
Publié le 24 octobre 2017, mis à jour le 25 octobre 2017

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