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HOMMAGE – Gabriela Mistral et son empire poétique

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 1 décembre 2015, mis à jour le 2 décembre 2015

 

Le 7 avril 1889, une figure de la poésie chilienne naissait à Vicuña, petit village dans la Vallée de l'Elqui, à 600km au Nord de Santiago.  Un hommage international a été rendu à la première femme latino-américaine à avoir reçu le Prix Nobel de Littérature, en 1945. Portrait d'un symbole national

En avril dernier, les médias ont honoré le 126ème anniversaire de naissance de Lucila de María Godoy Alcayaga, connue sous le pseudonyme de Gabriela Mistral. La poètesse chilienne, née d'une famille très pauvre, est une autodidacte. Elle se dirige dès le plus jeune âge vers une carrière d'institutrice. Ses premiers poèmes qui surgissent du choc du suicide inexpliqué de son premier amour, faisaient déjà polémique lors de son entrée à l'Ecole Normale de Professeurs à 17 ans. Les poèmes étaient critiqués pour leurs caractères socialistes et païens. Mais elle fait la rencontre de Pablo Neruda avec qui elle échange ses réflexions révolutionnaires.

Une poésie féministe et engagée

C'est en 1914 qu'elle se fait connaître en gagnant le concours de littérature des « Jeux Floraux » de Santiago, avec les célèbres « Sonetos de la Muerte » (Les Sonnets de la Mort), recueil de ses premiers poèmes. Elles utilisent des mots très simples, témoigne un passage de poème :  « Toujours elle, silencieuse, ainsi que le vaste regard de Dieu sur moi, toujours ses jasmins sur mon toit ; toujours, tel le destin égal, présent, elle viendra me couvrir, terrible, extasié » (Extrait de « Désolation »). Son succès l'amène à voyager, d'abord au Mexique où elle publie un recueil de poèmes « Lecturas para Mujeres »(Lectures pour femmes), qui révèle son engagement avant-gardiste pour le droit et la reconnaissance des femmes, évoquant la maternité et la vie quotidienne féminine. Elle a voyagé également en France et en Espagne où elle s'est engagée dans la lutte antifasciste. Elle finit sa vie à New York où elle noue une relation amoureuse et épistolaire avec Doris Dana, sa secrétaire. Mais son homosexualité n'a jamais été publique, laissant les poèmes parler d'eux-mêmes. Encore jeune, elle meurt d'un cancer du pancréas à 64 ans.

Une reconnaissance mondiale

En 1945, elle reçoit le Prix Nobel de Littérature. Six ans, ce sera son propre pays qui la reconnaîtra en lui décernant le Prix National.  Elle parvient alors à l'apogée de sa carrière, tout le monde lisait ses poèmes : de Neruda en passant par Octavia Paz, sans compter des poètes européens comme Paul Valéry qui lui consacre une partie de son recueil. En guise d'hommage posthume, Maria Elena Wood a réalisé un film « Locas Mujeres », basé sur les archives que Doris Dana avait confiées, dévoilant la suite et fin de l'?uvre de son amante.

Son pseudonyme faisait référence à Frédéric Mistral, écrivain français dont elle s'est beaucoup inspirée. Un clin d'?il au mistral et à la culture provençale. Deux auteurs qui ont fait du terroir la raison de leur succès. 

Le gouvernement chilien met à l'honneur les 70 ans du Prix Nobel de la poétesse et propose un grand nombre de documents en ligne ainsi qu'un programme d'activités.

Claire GOSSART (lepetitjournal.com/santiago) Reprise du jeudi 9 avril 2015

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Publié le 1 décembre 2015, mis à jour le 2 décembre 2015

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