

A quelque heures de l'ultime match des qualifications pour la Coupe du Monde, Chili/Equateur, lepetitjournal.com est allé à la rencontre du plus grand joueur chilien de l'Histoire, Iván Zamorano. Cette gloire des années 90, passée par l'Inter de Milan et le Réal Madrid nous livre ses pronostics pour le mondial et fait le point sur le football chilien aujourd'hui.
Dernière minute: en gagnant contre l'Equateur 2-1, le Chili est qualifié pour le mondial du Brésil 2014
Le Chili est en passe de se qualifier pour sa deuxième Coupe du Monde d'affilée, en juin prochain au Brésil. Pour cela, il faut battre l'Equateur ce soir*, coriace adversaire, pour éviter les matchs de barrages (En Amérique du Sud, les 4 premiers de la poule sont qualifiés, le 5 ème va aux barrages; à ce jour, un match nul suffit au Chili pour se qualifier directement, mais en cas de défaite chilienne et de victoire de l'Uruguay, la roja de todos pourrait finir barragiste). Au match aller, en octobre 2012, le Chili était allé perdre 3 à 1 à Quito. Pour Iván Zamorano, les choses ont bien changé depuis cette première confrontation: « on a perdu avec un autre entraîneur, une autre philosophie de jeu. Ce soir c'est une finale, cela doit transcender les joueurs, l'entraîneur mais aussi le Chili en général. Ils ont la responsabilité de ne pas laisser passer cette occasion ».
Qu'est ce qui a alors réellement changé au sein de la roja? « Les joueurs ont gagné en maturité. La plupart d'entre eux sont en ce moment en pleine euphorie, et ont un niveau de jeu très élevé. Il y a un noyau dur de joueurs comme Sanchez, Vidal, Vargas ou Bravo qui doivent transmettre leur expérience, et plus important que tout: montrer l'exemple ». Pour lui l'entraîneur est très important: « Sampaoli (ndlr: entraineur argentin du Chili) a une vision offensive du football et j'aime ça. Pas étonnant qu'on ait la deuxième meilleure attaque et la troisième plus mauvaise défense. Ce football porté vers l'avant est fantastique ».
Vendredi dernier contre la Colombie, le Chili menait 3 à 0 à la mi-temps, avant d'être remonté au score au terme d'un match époustouflant. Pour Zamorano, ce match doit servir d'exemple. « Pour moi, la première mi-temps fut la plus belle jamais vue dans l'histoire du football chilien. Le match nul doit être pris comme un accident, une erreur ponctuelle ».
Son pronostic pour ce soir? « 1 à 0, avec un but de Valvidia (qui joue actuellement à Palmeiras, au Brésil). Cela suffit, c'est comme un match de coupe, seule la victoire compte ».
Pour ce qui est des chances du Chili à la Coupe du Monde, Iván Zamorano est on ne peut plus confiant, voire carrément très optimiste. Quand on lui demande quelle équipe lui fait peur, il répond simplement (qu'en) « en football, on ne peut pas parler de peur. Seulement de respect. Aujourd'hui, la sélection chilienne a montré qu'elle était capable de rivaliser avec n'importe qui. Le match de septembre contre l'Espagne, qui a fini à deux partout en est la preuve ».
Zamorano a tiré sa révérence avec la sélection nationale le 1er septembre 2001 sur une victoire 2 à 1 contre ? La France en match amical, alors auréolée des titres de champion du Monde et d'Europe. Il se souvient d'une émotion énorme, et d'une fierté intense d'avoir gagné contre « une telle équipe, où cohabitaient Zidane, Trézéguet, Barthez ». Il avait réalisé lors de ce match une passe décisive, après un « petit pont » magistral sur Marcel Desailly (en espagnol « un tùnel » ).
De la France il se souvient aussi de la coupe du Monde 98 et du premier match à Bordeaux, où le Chili était attendu par 20.000 supporters chiliens. « On était une partie du Chili, très loin de chez nous, on s'est senti très proches de ces gens, mais aussi très émus ». Le Chili avait alors perdu en huitièmes de finale contre le Brésil (comme en 2010), sa "bestia negra"
Zamorano altruiste
Aujourd'hui, Iván Zamorano s'est reconverti en homme d'affaires. Il a créé depuis 12 ans la ciudad deportiva, centre sportif sur les contreforts de la Cordillière dans la commune de Las Condes (à Santiago), un complexe assez géant avec des gymnases, terrains de football, de tennis, etc ? En parallèle, il a mis en place la fundacìon Ivan Zamorano, pour aider les jeunes défavorisés qui connaissent des problèmes de drogues, d'alcool, de délinquance. « Je dois tout au Chili et au sport, il me semble normal de le lui rendre. L'éducation, le sport, la santé, c'est la clé de tout. C'est pour cela que j'ai créé tout ça ».
Adrien BERIA (lepetitjournal.com/Santiago) Mardi 15 octobre 2013
*Le match aura lieu à 20H30 au Stade National de Santiago, et sera retransmis à la télévision sur TVN.





