En marge des journées du Droit Environnemental, la ministre chilienne de l'Environnement, Ana Lya Uriarte, a présenté le projet de loi sur la réforme de son ministère, créé il y a tout juste un an. Conscient de ses faiblesses législatives en droit environnemental, le gouvernement place de nombreux espoirs dans cette réforme
Ana Lya Uriarte, lors des Journées du Droit Environnemental, (Photo LPJ)
"Nous avons une possibilité historique de changer les choses." Devant un parterre d'étudiants en droit et d'expert écologistes, la ministre Ana Lya Uriarte plante le décor de sa nouvelle réforme. Ce projet de loi, réalisé conjointement avec la présidente Michelle Bachelet, a pour but de restructurer le ministère de l'environnement, afin de faciliter la mise en place de projets écologiques. Pour Michelle Bachelet, il y avait urgence, "en tant que pays, nous avons l'obligation d'avancer vers une nouvelle politique environnementale qui se base sur l'axe de l'équité" avait-elle déclaré en juin dernier. L'égalité de tous face aux problèmes environnementaux semble être le cheval de bataille du gouvernement, puisque Ana Lya Uriarte rejoint la présidente sur ce point, "c'est une réforme qui se veut basée sur la nécessité d'avancer sur le chemin de l'équité environnementale, autrement dit, notre pays doit aspirer à ce que toutes les personnes vivent dans des conditions de qualité environnementale adéquates, et avec moins de risques". Et les risques sont nombreux, selon une récente étude, publiée par la Commission Nationale de l'environnement (Conama), le smog, ce nuage noir qui flotte au dessus de Santiago depuis une dizaine de jours, tuerait plus de 520 personnes par an dans la capitale. Un chiffre qui atteindrait les 720 en 2010.
Une réforme de fond
Devant l'urgence de la situation, accentuée par le phénomène du réchauffement climatique, la réaction du gouvernement était très attendue. Le projet de loi présenté par Ana Lya Uriarte devrait aller dans ce sens puisque selon ses propres mots, il s'agit de "la réforme environnementale la plus importante de ces 14 dernières années". La réforme suivra quatre grandes lignes de conduite : la rationalisation des compétences, l'identification claire des responsables environnementaux, la création d'une intégrité environnementale et d'un contrôle approprié, et enfin la création d'une idéologie publique citoyenne.
Pour cela, Ana Lya Uriarte propose de remodeler le ministère, en redéfinissant les rôles de chacun. La transparence permettra de garantir les résultats et d'obtenir une autonomie de gestion. Une entité indépendante, le "Super"Conseil de contrôle de l'environnement tentera quant à lui de regrouper les facultés nécessaires à la gestion d'un système de contrôle, et ce, afin de résoudre les carences du modèle actuel. La Conama se transformera en un service d'évaluation, pour faciliter les autorisations et démarches administratives des zones protégées, mais aussi pour développer l'aspect citoyen de l'évaluation. Le nouveau ministère sera divisé en cinq bureaux : Régulation environnementale, Information et économie environnementale, Education, participation et gestion locale, Ressources naturelles et biodiversité, et Changement climatique et conventions internationales. La mise en place de ce nouveau système sera marquée par le lancement d'une campagne publicitaire préventive, pour sensibiliser les Chiliens à l'urgence écologique.
M.C. (www.lepetitjournal.com - Santiago) lundi 7 juillet 2008
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Michèle Bachelet annonce la création d'un Centre d'étude sur les énergies renouvelables.-
Le chef de l'Etat chilien a annoncé mercredi 3 juillet, la création d'un Centre d'étude et de transferts des énergies renouvelables non conventionnelles. Elle a expliqué que l'objectif de cette entité était de "pouvoir travailler avec les autres pays sur une politique et des programmes de développement, d'innovation et d'investigation dans ce secteur, ainsi que de canaliser, d'adapter et de diffuser les innovations et les avancées technologiques qui ont lieu ailleurs dans le monde."