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DICTATURE – Verdict rendu

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 3 janvier 2018

Quatre ans après la mort de l'ex-dictateur chilien, le système Pinochet est sur le banc des accusés en France. Aujourd'hui a pris fin le procès des quatorze hauts responsables de la dictature, accusés de la disparition de quatre français sous le régime d'Augusto Pinochet. Il y a quelques jours, le Petitjournal.com a consacré un article à Roger Claudet, fils de l'un des disparus. Les familles des victimes attendaient ce procès depuis plus de douze ans. Les accusés ont finalement été condamnés à des peines allant de quinze ans de réclusion à la prison à perpétuité

 

Le procès historique, instruit à Paris, des responsables de la dictature chilienne a pris fin ce vendredi

Peu après l'arrestation de Pinochet à Londres en 1998, la justice française a ouvert une information judiciaire contre le dictateur pour la disparition de quatre franco-chiliens pendant la dictature : Jean-Yves Claudet, Alfonso Chanfreau, Etienne Pesle et Georges Klein. Après 12 années d'instruction et de report, le procès des acteurs principaux de la sanglante dictature chilienne a pris fin aujourd'hui. En effet, les accusés ont été  jugés, du 8 au 17 décembre, par la Cour d'Assise de Paris. Des peines de 15 à 20 ans de réclusion ont été requises vendredi à Paris contre eux. L'avocat général, Pierre Kramer, a réclamé la plus forte peine de 20 ans de réclusion contre Manuel Contreras, 81 ans, actuellement incarcéré au Chili et ancien chef de la police secrète la DINA. Il a réclamé la même peine contre Pedro Espinosa Bravo, autre chef de la DINA. Les deux hommes ont finalement été condamnés à la prison à perpétuité et les autres accusés à des peines allant de 15 à 30 ans d'enfermement. Les amis et les membres des familles des quatre disparus ont accueilli le verdict par des applaudissements.  

Un procès historique

La dictature d'Augusto Pinochet a fait plus de 3.000 morts et disparus entre 1973 et 1990 et selon William Bourdon, l'avocat des familles Chanfreau, Klein et Pesle: "Ce procès a une valeur symbolique historique considérable. Il va permettre d'établir une photo globale de l'appareil répressif d'Augusto Pinochet ». Depuis plus de trente ans, les familles et amis des disparus attendent que justice leur soit rendue. Dans une interview accordée à Courrier International, Jacqueline Claudet, l'une des s?urs de Jean-Yves Claudet, victime du Plan Condor, témoigne : « On ne va pas pouvoir enterrer nos disparus demain et les accusés ne seront pas là. Mais beaucoup de familles en Amérique Latine n'ont pas eu ce petit bout de justice. Ce procès est très important pour nous ». Les familles espèrent que ce procès aura un retentissement international. Les audiences du Procès de Paris ont pu être filmées, les débats constituant un témoignage inédit. Pour Sophie Thonon, avocate de la famille Claudet, ce procès est « exceptionnel ». En effet : « il constitue une tribune tout en rendant compte juridiquement des faits. C'est le procès post-mortem de Pinochet". Au cours des audiences, de grandes personnalités sont venues témoigner. Parmi elles se trouvent: Stéphane Hessel, ancien déporté, membre du Conseil national de la Résistance et corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l'homme en 1948, Louis Joinet, rapporteur spécial des Nations Unies sur la question de l'impunité, Martín Almada, avocat qui à découvert les archives du Plan Condor au Paraguay ou encore l'avocat chilien Roberto Garretón.

L.G (www.lepetitjournal.com) vendredi 17 décembre

logofbsantiago
Publié le 17 décembre 2010, mis à jour le 3 janvier 2018

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