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CLIMAT – Les caprices d’El Niño font mentir les experts de la météo

Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 août 2014

Les météorologues chiliens corrigent leurs pronostics initiaux : le courant El Niño ne s'est pas manifesté, et contrairement à ce qu'ils avaient annoncé, 2014 sera une année de sècheresse de plus pour le pays

"En avril et en mai de cette année, les projections prévoyaient un réchauffement de 0,5 °C ou plus [des eaux du Pacifique Central]", mais ce réchauffement ne s'est pas produit, reconnaît Juan Quintana, climatologue de la Dirección Meteorológica de Chile. Or la température de l'Océan Pacifique est l'un des seuls éléments annonçant l'arrivée de l'imprévisible El Niño ce courant chaud qui balaie les eaux au large du Pérou et de l'Equateur et qui apporte souvent la pluie avec lui. En effet, ce phénomène météorologique – qui tire son nom, "courant de l'Enfant Jésus" du fait qu'il intervient généralement après Noël – est relativement peu compris par les spécialistes du climat.

Il y a deux mois on annonçait donc, dans tout le centre du Chili, de Copiapo à Puerto Montt, des pluies plus élevées que la moyenne. Juin, juillet et août devaient être des mois particulièrement pluvieux. La réalité et tout autre, et au cours de la période, la plupart des villes de cette zone ont connu un déficit pluviométrique d'environ 50% par rapport à la normale. Dans le cas de Santiago, on attendait depuis le début de l'année 245,7mm de pluie ; il n'en est tombé que 131,6mm jusqu'à présent. Et même si le courant El Niño finissait par apparaître cette année, comme l'avait initialement prévu les météorologues, cela ne rattraperait pas les déficits pluviométriques affirme Juan Quintana.

Et en plus il fait chaud !

Par ailleurs la vague de chaleur que connaît le centre du pays –lundi dernier, le mercure a dépassé la barre des 30 °C dans les rues de la capitale- serait sans rapport avec l'absence inattendue d'El Niño. Selon Roberto Rondanelli, professeur au département de géophysique de l'Université du Chili, ces températures anormalement élevées sont la conséquence directe du vent d'est qui balaie Santiago. L'un dans l'autre, ces phénomènes font perdurer ce que le spécialiste n'a pas hésité à qualifier de "mégasècheresse".

Fabien Leboucq (www.lepetitjournal.com/santiago) mercredi 20 août 2014

logofbsantiago
Publié le 20 août 2014, mis à jour le 21 août 2014
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