Il y a cent ans, la mine de Chuquicamata commençait sa production industrielle. Située à 15km de Calama dans le désert d'Atacama, à 1500km au nord de Santiago, elle allait devenir la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde. Après 100 ans de forage, Codelco cherche à prolonger la durée de vie de sa première source de revenus
Le 18 mai 1915, après deux années de travaux d'ouverture de la mine, la première barre de cuivre sortait de la mine de Chuquicamata. Située à 15 km de la ville de Calama dans le désert d'Atacama, la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde fêtait aujourd'hui ses cent ans de production industrielle. La présidente Michelle Bachelet et sa ministre des Mines, Aurora Williams, étaient présentes hier sur place pour célébrer l'événement avec l'ensemble des quelques 6000 employés de la mine.
Une mine ancestrale
Bien que la production industrielle n'ait que cent ans, la mine est bien plus ancienne. Les indiens Aymara qui sont arrivés les premiers dans le désert d'Atacama l'ont exploité pendant des siècles. Chuquicamata signifie d'ailleurs « Limite de la terre des Chucos (autre peuple indien) » en Aymara. Il faut attendre la Guerre du Pacifique (1879-1884) pour que la mine, qui se trouve en plein milieu des territoires gagnés à l'époque, ne passe de bolivien à chilien. Bien que certaines veines étaient déjà exploitées à la fin du XIXème siècle, aucune exploitation globale ne paraissait possible avant l'achat en 1911 des terrains de la mine par l'entreprise nord-américaine Guggenheim Bros. Le nouveau propriétaire demande à la Chile Exploration Company de commencer des travaux d'ouverture un an plus tard, et les réserves de minerai sont alors estimées à au moins 154 millions de tonnes dont seulement 2,5% de cuivre.
Cent ans plus tard
En réalité, le gisement s'est avéré bien plus important, permettant ainsi cent ans de production. On estime aujourd'hui que la mine recèle d'environ 13 % des réserves de cuivre mondiales. Elle appartient désormais à l'entreprise Codelco, détenue à 100% par l'Etat chilien. Pour prendre conscience de l'importance de la mine, il faut savoir que depuis qu'elle appartient à Codelco, elle a rapporté plus de 21 milliards à l'Etat, et a donné un emploi à près de 70 000 personnes au cours des deux dernières décennies.
Mais après cent ans, l'exploitation de la mine s'avère de plus en plus difficile. Toujours plus grand, le site oblige l'ensemble des camions qui transportent les minerais à parcourir au total 35 000 km par jour ce qui représente une dépense en pétrole extrêmement importante. D'autres part, la proportion dans l'extraction de matière stérile ne cesse de grandir. En 2013, moins d'un tiers de l'extraction était utilisable.
Pour remédier à cela, Codelco a annoncé en décembre 2014 son projet de transformer Chuquicamata en mine souterraine pour un peu plus de 4 milliards de dollars. L'entreprise espère ainsi prolonger la durée de vie de sa mine d'une quarantaine d'année, sachant notamment qu'en souterrain, seul le minerai exploitable peut être extrait, sans aucune matière non-utilisable.
Benjamin Delille (lepetitjournal.com) Mardi 19 mai 2015
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