Jeudi, la Cour Internationale de Justice (CIJ) de La Haye doit annoncer si elle est compétente pour mettre un terme au différend territorial centenaire entre la Bolivie et le Chili.
La Guerre du Pacifique, ou guerre du salpêtre, de 1879 à 1883 s'est soldée par une victoire du Chili sur la Bolivie et le Pérou.
Cette guerre a été initiée par le Chili en contestation de la hausse d'impôts imposée à la concession anglaise d'exploitation du salpêtre, « Melbourne, Clark and Co », financée par des intérêts chiliens. L'entreprise et l'Etat chilien contestent les arguments boliviens et dénoncent le manque de respect des traités antérieurs.
Le Chili attaque alors le port bolivien d'Antofagasta. Et la Bolivie s'allie au Pérou afin d'assurer sa défense navale. Le Chili remporte rapidement de nombreuses batailles et gagne des centaines de kilomètres de territoire à ses voisins. En 1904, le Chili et la Bolivie signe un traité « de paix et d'amitié ». La Bolivie acte et signe la perte de son territoire maritime de 400 km.
Depuis, la Bolivie commémore annuellement, le 23 mars, El dia del mar, la perte de son accès à l'océan Pacifique.
En janvier 2014 grâce à un arbitrage de la CIJ, le Pérou récupère au Chili 26 000 km² de son territoire maritime (mais pas littoral). En effet, au moment de la signature du Traité de paix de 1883, le Chili avait acquis une partie des eaux péruviennes en traçant une frontière maritime perpendiculaire (depuis la frontière terrestre) à la ligne de l'Equateur et non perpendiculairement à la côte comme il se doit.
La Bolivie motivée par ce verdict a repris son combat juridique afin d'obtenir cette perte qu'elle estime être la cause de son enclavement, de sa stagnation économique (limitation de ses exportations) et de sa pauvreté.
Le Traité américain de règlement pacifique que la Bolivie et le Chili ont signé informe que si les Etats ne trouvent pas de conciliation, le tout dans une démarche pacifique, une demande peut être soumise à la Cour Internationale de Justice. Toutefois, le traité stipule que si un accord ou un traité ont été signés par le passé, la CIJ ne pourra pas être compétente et se prononcer sur le sujet.
Cependant, une demande préliminaire a été déposée par la Bolivie et aujourd'hui la CIJ doit se positionner. Evo Morales, le Président bolivien, a déclaré que « cette semaine sera cruciale, nous espérons qu'elle sera inédite pour les Boliviens ». Evo Morales a demandé de hisser le drapeau de revendication maritime sur tous les édifices publiques et demande à tous les Boliviens d'en faire autant.
La CIJ pourrait difficilement imposé au Chili de redonner une partie de territoire qui a été acté par un traité et signé par les deux Etats concernés.
Patricio Walker, le Président du Sénat, déclare qu' « il ne se passera rien » quel que soit le verdict. Le gouvernement du Chili affirme que jamais il ne cèdera de territoire littoral à la Bolivie et que la question est "fermée à jamais" et même, s'il le faut, un recours par la force pourra être envisagé.
Jennifer Roux (www.lepetitjournal.com/santiago) - Mercredi 23 septembre 2015
Écrit par Lepetitjournal Santiago
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 23 septembre 2015
Publié le 22 septembre 2015, mis à jour le 23 septembre 2015
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