Sous un ciel éternellement bleu, le désert d'Atacama au Chili offre un paysage d'une variété inouïe où se succèdent forteresses précolombiennes en ruine, champs de geysers, dunes de sable, lacs asséchés, canyons mystérieux et oasis verdoyants.
Qualifié de plus sec au monde (il pleut 1 à 2 mm par an) le désert d'Atacama s'étire sur 900 km, coincé entre la Cordillère des Andes dont les volcans culminent à 6.000 mètres et l'Océan Pacifique. Il partage ses frontières avec la Bolivie et l'Argentine. Traversé en son milieu par le Tropique du Capricorne, les temperatures, clémentes, varient entre 17 et 30 °C en été (4 à 25 °C en hiver).
Pour parcourir les 1.610 km qui séparent Santiago du Chili de San Pedro de Atacama on peut emprunter la Route 5-Panamericana Norte qui traverse le Chili du sud au nord et se poursuit vers la Bolivie et le Pérou. Un voyage qui se fait en 20 heures en bus ou 2 jours en voiture. Pour les plus pressés, les compagnies chiliennes, Sky Airline et Lan Chile Airlines proposent plusieurs vols quotidiens pour l'aéroport de Calama, à une centaine de kilomètres de San Pedro de Atacama.
Des paysages à couper le souffler
Les déserts d'altitude sont peu propices à la randonnée et il est préférable de les parcourir en 4x4 ou voiture. Dans le désert d'Atacama la route est en soi un voyage qui hypnotise par ses étendues aux couleurs ocre, mauve, jaune. Sa ligne de volcans aux sommets majestueux déchire à l'infini un horizon éternellement pur et bleu. Le Licancabur, aux formes coniques parfaite qui s'élève à 5.900 mètres trône au milieu de la chaîne, telle une divinité respectée de tout temps par les Indiens atacamiens.
Proches de San Pedro de Atacama, les Vallées de la Lune et de la Mort offrent un paysage de dunes de sable géantes, plaines parsemées de roches volcaniques. Dans les canyons aux parois de sel et de terre dentelées par l'érosion
En montant sur l'Altiplano le paysage se transforme en une plaine d'altitude au sol parsemé de petits cailloux et bombes volcaniques sur laquelle poussent buissons et petites herbes adaptées au rude climat. Les populations locales utilisent une grande partie de la flore à des fins médicinales.
Un désert pas totalement dépourvu d'eau...
Lacs salés, ruisseaux et torrents, geysers, l'eau est bien présente dans le désert d'Atacama mais elle se manifeste tantôt sous des formes douces, tantôt avec violence. Au pied du village de Toconao, coincée entre les montagnes arides, on tombe sur la “coulée verte” appelée “Quebrada de Jerez” : un canyon de verdure traversé en son milieu par une petit ruisseau d'eau douce qui serpente le long des falaises ocres. De part et d'autre, des palisades de bois clôturent des petits vergers et des jardins potagers. Des figuiers de Barbarie centenaires aux branches torturées offrent au passant des petites figues noires au goût délicieusement sucré.
Plus haut, sur l'Altiplano, à 3.000 mètres d'altitude, au milieu d'un canyon rocailleux coule le rio Puritama. Les thermes de Puritama ont été aménagés et offrent des bassins naturels d'eau chaude volcanique à 30°C au milieu des roseaux dans lesquels on peut se rafraîchir et se prélasser.
Pour observer la beauté des geysers El Tatio, situés à 4.300 mètres d'altitude, il faut le mériter en se levant avant l'aube et en affrontant des températures qui peuvent descendre jusqu'à -15°C en hiver. L'activité géothermique des 80 geysers est maximale lorsque la différence de température est encore importante entre l'eau et l'air ambiant. On assiste alors à un spectacle où la nature volcanique reprend toute sa puissance et exhume, pendant quelques heures, tout le feu et l'eau qui vivent en elle.
A proximité du “geyser assassin" (trois touristes aveuglés par les vapeurs de fumée sont morts brûlés vifs en tombant dans une eau à plus de 80°C) locaux et touristes téméraires peuvent profiter des bienfaits d'une eau géothermale à plus de 35°C dans une piscine aménagée. Ce lieu gardera-t-il encore longtemps toute sa beauté? Une étude est actuellement menée par une entreprise minière, associée à l'Entreprise Nationale du Pétrole, pour exploiter le potentiel géothermique de cette région.
... et d'animaux qui vivent dans la Cordillère des Andes
C'est à cette altitude que l'on rencontre les animaux de l'Altiplano. Lorsque le soleil apparaît, les viscaches, petits rongeurs proches du chinchilla, sortent de leurs galeries souterraines pour se dorer au soleil. Non loin des troupeaux de vigognes se nourrissent tranquillement aux premières lueurs du jour. Plus fins que les lamas, leur toison fournit une très petite quantité de laine. Après avoir été quasiment exterminées, les vigognes sont aujourd'hui une espèce protégée.
Dans le Salar d'Atacama, une étendue désertique hérissée de conglomérats de terre et de sel qui s'étend sur 100 km de long et 40 km de large, le désert prend toute sa dimension. Soleil et châleur assoment le passant de sa chape de plomb. Un endroit très minéral au milieu duquel se trouve la lagune de Chaxa qui sert de lieu de nidification aux les flamands roses.
Solange BAILLIART (www.lepetitjournal.com/Brésil pour Santiago) - Reprise du Vendredi 18 juillet 2014