Plus de 5000 expatriés français vivent en République du Congo. Les expatriés français qui travaillent en République du Congo sont soit employés par une entreprise française qui y envoie du personnel pour des durées variables, soit ont trouvé un poste sur place, soit ont créé leur propre entreprise. Les entreprises offrent-elles des opportunités pour y trouver un emploi ?
Le marché de l’emploi en République du Congo
L’offre d’emploi en République du Congo n’est pas pléthorique. Le taux de chômage était de 20,05 % en 2023. Le nombre d’entreprises cherchant à embaucher est très réduit.
Pourtant le pays bénéficie de quantités de ressources qui devraient soutenir le développement économique : la République du Congo est un important producteur de pétrole en Afrique, les ressources naturelles -forêts, minerais-, et la main d’œuvre disponible sont abondantes. Tout est rassemblé pour permettre un développement accéléré, qui se fait un peu attendre.
C’est le secteur du pétrole, et des services qui sont les plus porteurs, notamment dans l’informatique et les nouvelles technologies. La construction, un secteur qui semble s’être réveillé avec le début de reprise économique embauche peu de cadres, mais surtout des travailleurs intérimaires ou journaliers. Plusieurs entreprises de travaux publics françaises interviennent en République du Congo. L'agriculture et l'exploitation forestière sont aussi des secteurs potentiels.
Un passage sur les sites d'emplois est révélateur:
- 75 offres d’emploi sont disponibles à ce jour sur le site emploi.cg, dont 56 pour Brazzaville.
- 32 offres sont proposées sur le site de l’Agence Congolaise pour l’Emploi, ACPE, essentiellement pour des postes dans l’industrie pétrolière et gazière.
La recherche d’un emploi peut passer par la consultation patiente de quelques sites internet ( ACPE, INDEED, emploi.cg…); mais surtout par le bouche à oreilles ou les relations.
Les conditions administratives pour travailler en République du Congo
Une société exerçant son activité au Congo ne peut, légalement, faire appel à une main d’œuvre étrangère que si la compétence recherchée est indisponible sur le marché local du travail.
Attention, certains secteurs économiques ne sont pas, selon la loi et en théorie, ouverts aux étrangers. Voir l’article ci-dessous : "En République du Congo, certaines activités sont strictement réservées aux nationaux"
Pour travailler au Congo en tant qu’expatrié, il faut :
- Un visa de travail qui peut s’obtenir, avant de se présenter sur le territoire Congolais, après avoir fourni, en plus des documents habituels pour les visas de tourisme (voir l’article "Venir au Congo" ci-dessous) :
- Une lettre d’hébergement au Congo
- Une autorisation d’emploi, correspondant à un contrat de travail, dont la durée est précisée, ou à une lettre d’invitation notariée émise par l’employeur, indiquant la nature du travail. Cette autorisation d’emploi peut être soit temporaire, pour des missions de moins de six mois, soit provisoire, valable 3 mois renouvelable une fois et validée par le directeur de l’ACPE. Ces autorisations doivent être obtenues avant de pénétrer sur le territoire Congolais. L’autorisation provisoire permet d’entrer au Congo et d’y travailler, en attente de l’autorisation définitive.
- L’inscription aux organismes sociaux selon les conditions et avec les documents demandés
L’expatrié bénéficiant d’un visa de travail, doit également demander un permis de travail.
Les entreprises françaises qui emploient des expatriés
Le site de l’ambassade de France en République du Congo fournit une liste détaillant la présence des entreprises françaises :
" Notre présence est particulièrement visible dans le secteur pétrolier et parapétrolier (Bourbon, Diestmann, Fouré-Lagadec, Friedlander, Genoyer Ponticelli, Spie Oil & Gas, Technip et surtout Total), mais aussi dans le BTP et génie civil (Bouygues, Colas, Razel, Vinci, Eiffage, Tractebel), les transports et la logistique (Air France, Bolloré, CMA-CGM, CRIT), l’agroalimentaire (Somdiaa dans le sucre), la santé (Sanofi, La Croix rouge), l’ingénierie/services (Cete/Apave, Bureau Veritas, Deloitte, IGN, Louis Berger, Egis, Socotec, SGI), l‘eau et l’énergie (Veolia/Seureca, EDF), les banques et assurances (Natixis/Banques Populaires, Société Générale, Allianz, Ascoma, Gras Savoye), la distribution (CFAO, Géant Casino, Eurapharm, Total Distribution), les mines (BRGM), le bois (Rougier, TEREA) et plus récemment les prestations intellectuelles (ENA, HEC Paris, CCI Nantes-Saint Nazaire)."
Mais cette liste date de 2018, et certaines entreprises ou organisations ont quitté le pays ou diminué leur présence ( Bolloré, Total, Société Générale, Banques Populaires, par exemple)
La législation du travail en République du Congo
Quelques règles sont différentes de ce qui est appliqué en France. Parme elles :
- Durée du travail : 40 heures et un jour de repos hebdomadaire dans le secteur privé, 35 heures et deux jours de repos dans le secteur public
- Nombre de jours fériés payés : 9
- Durée moyenne des congés payés annuels : 26 jours
- Durée des congés maternité : 15 semaines
- Période d’essai maximale : 6 mois
- Impôts sur le revenu prélevés à la source par l’employeu
Créer une entreprise en République du Congo
L’ACPCE (Agence Congolaise pour la Création des Entreprises) coordonne les démarches pour la création des entreprises.
Il convient de fournir les pièces suivantes, pour la création d’une entreprise individuelle par un étranger :
a) Identité :
- Une photo format identité
- Un extrait de casier judiciaire ou déclaration sur l’honneur
- Une copie de la carte de résident
- Le Passeport et Visa long séjour en cours de validité pour les étrangers
- Une copie du NIU (Numéro d’identification unique) personne physique
- Une copie d’acte de mariage (le cas échéant)
b) Siège social :
- Une copie du titre de propriété, de l’attestation de vente à légaliser à la mairie, ou contrat de bail à enregistrer aux impôts, facture d’eau, d’électricité, d’internet ou tout autre document justifiant le siège de l’entreprise
Pour créer une société, il faut rajouter à ces documents, et pour le dirigeant :
- Une copie du RCCM (inscription au registre du commerce) de l’associé ou de l’actionnaire personne morale
- Une copie du document justifiant le siège de l’entreprise
- L’ensemble des documents constitutifs de la société, dont : statuts, déclaration de régularité, et de conformité, copie de la déclaration de versement du capital , procès verbal de l’Assemblée générale constitutive pour les SA,
Ces démarches sont tarifées, de 100 000 Fcfa pour la création d’une entreprise individuelle à 500 000 Fcfa pour une Société Anonyme.
L’autorisation temporaire d’exercice est facturée, pour une création, de 3 Millions de Francs CFA à 10 Millions de Fcfa . Il est donc possible, pour un expatrié, de travailler au Congo. Avec de la détermination et de la patience, le challenge peut s'avérer intéressant.