Le musée des arts islamiques (MIA) invite à découvrir un univers fascinant de l’art islamique à travers des œuvres uniques. Parmi ses pièces maîtresses, la chambre de Damas du XIXème siècle captive par la richesse de ses détails et le charme de son ambiance hors du temps.
La chambre de Damas, nichée au cœur du musée des arts islamiques de Doha, fascine dès le premier regard. En y pénétrant, le visiteur est comme happé par une atmosphère du passé, une invitation à franchir le seuil d’une époque révolue.
Damas est pour les Arabes ce qu’Athènes fut pour les Grecs, une cité vénérable, pleine de sagesse et de beauté, l’âme du Levant. » Voltaire.
Les murs, merveilleusement sculptés et incrustés de nacre, semblent murmurer des histoires. On imagine l’artisan damascène, penché sur son ouvrage, chaque geste précis, presque sacré, déposant avec soin motifs floraux et arabesques. Ici, rien n’a été laissé au hasard. Chaque courbe, chaque trait porte l’empreinte d’un savoir-faire ancien, chargé de sens et de poésie. Ces panneaux, bien plus que de simples décorations, apparaissent comme des fragments d’âme, gardiens silencieux de récits
oubliés.
Les artisans de Damas montrent une habileté particulière dans le travail du bois ; leurs meubles et leurs coffres, incrustés de nacre et de bois précieux, sont d’une élégance rare. Chaque pièce est travaillée avec une patience et une précision qui transforment le simple bois en véritables œuvres d’art. » Constantin-François de Volney, Voyage en Syrie et en Égypte, 1787.
Cette chambre de Damas nous parle aussi de rencontres, de dialogues entre cultures. En elle, les influences persanes et ottomanes se révèlent dans une harmonie subtile, un échange feutré où chaque détail fait écho à l’autre. À Doha, loin de ses racines, cette pièce continue de vivre, porteuse de la mémoire d’une Syrie riche de ses traditions et fière de son héritage.
Une invitation au voyage…
Face à tant de beauté, une émotion douce, presque mélancolique, nous gagne. Chaque visiteur peut s’imaginer y prendre le thé, discuter avec ses amis, vivre dans le Damas d’il y a plus de 100 ans. La chambre de Damas ne se contente pas de raconter un passé ; elle nous rappelle la beauté profonde de ce que l’Homme sait créer ! Préserver cette pièce, est non seulement sauvegarder un trésor ancien, mais aussi offrir aux générations futures un fragment de mémoire, un lien vibrant avec ceux qui ont su, avant nous, transformer la matière.
Olivier Godet
Site du musée
Qatar museums, Treasures of Islamic Art : Damascus Room :