Les Pays-Bas, historique pays des moulins, et jouissant d’une image de pays dit responsable avec ses canaux et villes jonchées de vélo, est pourtant parmi les derniers au classement européen en termes de part d’énergie renouvelable produite et importée pour sa consommation nationale. D’autres sources d’énergie comme le gaz naturel, le pétrole et même le charbon restent les plus utilisés aux Pays-Bas, même si la tendance pourrait s’inverser dans les prochaines années.


Pourquoi s’intéresser aux énergies renouvelables?
En 2023, selon l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), la part des énergies renouvelables par rapport au charbon, pétrole et gaz naturel dans le monde est encore largement minimale.
Pourtant, les énergies renouvelables représentent une des solution cruciale dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et donc dans la lutte contre le réchauffement climatique.

Ce graphique et ces statistiques peuvent être retrouvés compilés sur le site du Ministère de la Transition Énergétique.
Aussi, l’Union européenne s’est fixée comme objectif de devenir le premier continent à atteindre la neutralité climatique en 2050. Dès 2030, la directive européenne 2023/2413 relative à la promotion de l'utilisation de l'énergie provenant de sources renouvelables révise à la hausse l'objectif de l'UE en matière d'énergies renouvelables pour atteindre 42,5%.
Toutefois, les émissions de GES des pays membres et leur contribution à cet objectif de neutralité carbone divergent largement et dépendent de leur production et mode de consommation d’énergie. Pour le moment, les Pays-Bas sont endessous de la moyenne européenne de consommation d’énergies renouvelables.
D’où vient l’énergie aux Pays-Bas?
Selon l’AIE, le pétrole (41%) et le gaz naturel (36%) représentent les deux sources d’approvisionnement principales d’énergie pour les activités néerlandaises, loin devant les bio combustibles (7%) et le charbon (6%). A titre de comparaison, l’énergie consommée en France provient à 70% du nucléaire, 29% du pétrole et 12% du gaz naturel. Vous pouvez retrouver toutes les données du mix énergétique français ici.

Les Pays-Bas dépendent aussi largement de l’importation, notamment de pétrole, qui est ensuite raffiné dans le pays. Alors que le pays exporte une grande partie du gaz naturel produit, la contrepartie se ressent sur les importations d’énergie pour pallier aux besoins nationaux. De plus, la production du plus grand champ gazier Néerlandais de Groningen, situé au nord-est des Pays-Bas a pris fin après de violents tremblements de terre dans la région dûs aux extractions gazières. Cette fermeture augmente la pression sur les importations de gaz naturel.

En Europe, les Pays-Bas sont le deuxième plus gros importateur d’énergie derrière l’Allemagne et le sixième à l’échelle mondiale (classement issu de l’IAE sur la base de chiffres de 2023).

Une faible part d’énergie renouvelable dans le mix énergétique néerlandais
Selon Eurostat, la part des énergies renouvelables dans la consommation nationale néerlandaise ne serait que de 17% en 2023, contre 22% pour la France et 66% pour la Suède en haut du classement. En moyenne, les 27 pays de l’Union européenne sont passés à 24,5% d’énergies renouvelables dans leur consommation en 2023, au-dessus des efforts des Pays-Bas.

Graphique et données à retrouver sur Eurostat ici.
Malgré cela, et toujours selon Eurostat, la part des énergies renouvelables dans la consommation brute d'électricité est meilleure aux Pays-Bas (46% en 2023) qu’en France (29% en 2023).
Enfin la part des énergies renouvelables dans les systèmes de climatisation, chauffage et utilisée dans les transports ne se situe qu’aux alentours de 10% pour les Pays-Bas, alors que la France atteint 30% de part d’énergies renouvelables utilisées pour les systèmes de chauffage et climatisation.
Le paradoxe néerlandais est frappant : malgré leur perception d’un pays en point sur le domaine environnemental, les Pays-Bas accusent un retard significatif en matière d'énergies renouvelables avec seulement 17% contre 24,5% en moyenne européenne. Encore largement dépendants du pétrole et du gaz naturel, ils devront accélérer massivement leur transition énergétique pour respecter les objectifs climatiques européens de 2030 et atteindre la neutralité carbone en 2050.
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