Quand pâtisserie rime avec solidarité :un boulanger s’engage contre le cancer du sein

« J’ai plusieurs amies qui sont touchées par le cancer du sein, et j’ai remarqué qu’à Auckland, personne ne faisait vraiment quoi que ce soit pour sensibiliser à cette cause », explique JB. « Notamment au marché de Parnell, il y avait un manque flagrant de communication, alors je me suis dit que ce serait bien de pousser ça un peu plus. »

L’initiative de JB a débuté avec une connexion personnelle, puis s’est élargie après qu’il ait contacté la Fondation du cancer du sein. À sa grande surprise, les responsables de la fondation ont souligné qu'il était rare qu'un homme s’implique autant dans cette cause. « J’ai trouvé génial qu’ils soient étonnés », confie JB. « Ça m’a encore plus motivé à agir pour cette campagne en octobre. »

D’un chef étoilé Michelin à boulanger français

Le parcours de JB vers la boulangerie est unique. Originaire d'Islande, il s’est formé à la pâtisserie française en Bretagne, après avoir passé des années dans des cuisines étoilées Michelin. « J'ai été chef étoilé pendant dix ans, mais j'avais envie de changement », explique-t-il.

« J'ai trouvé cette boulangerie en Nouvelle-Zélande, j'ai amélioré les recettes françaises et y ai ajouté ma propre touche. C’est plus relaxant que la restauration, et j’aime vraiment travailler avec mes mains. »

Fort de sa réputation dans la région pour ses pâtisseries de style français, la boulangerie de JB est devenue un incontournable au marché d’Auckland. Sa relation étroite avec la communauté locale, où beaucoup de ses clients sont des habitués, a rendu la décision de lancer cette campagne de sensibilisation évidente.

Collecter des fonds et sensibiliser

Alors que le mois d’octobre marque la campagne mondiale de sensibilisation au cancer du sein, JB a été surpris de voir à quel point ce sujet était peu abordé localement en Nouvelle-Zélande. Sa campagne a commencé modestement, mais a rapidement gagné en popularité.

« J’ai commencé ce matin et nous avons déjà collecté 200 dollars. Franchement, je ne m’attendais pas à autant », partage JB.

En tant que novice dans l’organisation de campagnes de collecte de fonds, JB admet qu’il en apprend encore sur la gestion des dons. « C’est ma première année à organiser ça, donc je découvre tout ce qui est fiscalité et logistique, mais c’est une super expérience. »

Plus qu’une simple sensibilisation au cancer du sein

Bien que le cancer du sein soit au cœur de l'initiative actuelle de JB, ses intérêts vont bien au-delà. Il est également un fervent défenseur des questions environnementales, ayant grandi en Islande, un pays reconnu pour ses politiques écologiques progressistes. JB voit la Nouvelle-Zélande en retard dans certains domaines, comme l’interdiction des sacs plastiques ou le développement des énergies renouvelables. « En Islande, cela fait des années que les sacs plastiques sont interdits, mais ici, ça ne fait qu’un an », déplore-t-il, soulignant qu'il reste encore beaucoup à faire.

Pour JB, le rôle des petites entreprises dans la sensibilisation à la santé et à l’écologie est essentiel. « Les petites entreprises ont un impact plus fort parce qu’on connaît nos clients personnellement. C’est plus authentique que les grandes entreprises qui le font uniquement pour du greenwashing ou des raisons de relations publiques. »

Alors que JB continue ses efforts pour sensibiliser et collecter des fonds, il espère que d'autres petites entreprises suivront son exemple.

« Ce serait bien que davantage de petits commerces s'impliquent. C’est comme ça que nous créons un vrai changement — en sensibilisant nos communautés. »

Avec son initiative, JB montre que même un petit commerce peut avoir un grand impact. Grâce à ses pâtisseries, il nourrit non seulement les habitants d'Auckland, mais leur donne aussi l'opportunité de soutenir une cause qui peut sauver des vies.