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L’objectif "Smokefree 2025" néo-zélandais en danger sous l'actuel gouvernement

L’objectif ambitieux de la Nouvelle-Zélande visant à réduire la consommation de tabac à moins de 5 % de la population d’ici 2025 semble compromis, selon les experts de la santé. Sous le gouvernement actuel, la ministre associée de la Santé, Casey Costello, est au centre des critiques pour avoir révoqué la législation anti-tabac mise en place par le précédent gouvernement, ce qui a suscité de vives réactions de la part des défenseurs de la santé publique.

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Écrit par Sarah Oueslati
Publié le 3 octobre 2024

La législation précédente, introduite par le gouvernement travailliste, avait pour but d’interdire la vente de produits du tabac aux personnes nées après 2009 et de réduire drastiquement les points de vente.

Ces mesures, saluées à l’échelle mondiale par les spécialistes de la santé, visaient à créer une génération sans tabac et à atteindre l’objectif de 2025. Cependant, la ministre Casey Costello a annulé ces dispositions, affirmant que leur entrée en vigueur serait trop tardive pour avoir un impact significatif sur la réalisation de cet objectif.

Costello a également nié tout lien avec l’industrie du tabac, malgré des allégations persistantes concernant l’influence de cette dernière sur la politique de son gouvernement. Des documents internes de Philip Morris, divulgués en août 2024, montrent que l’entreprise de tabac avait activement fait pression sur des partis politiques néo-zélandais en faveur de la régulation de ses produits de tabac chauffé, une pratique désormais autorisée par la ministre.

La question des produits de tabac chauffé

Alors que la ministre souligne l’efficacité du vapotage pour aider les fumeurs à arrêter, elle a récemment introduit une baisse des taxes sur les produits de tabac chauffé et légalisé les produits de nicotine oraux, suscitant des inquiétudes parmi les experts en santé publique. Ces derniers estiment que ces mesures favorisent davantage l’industrie du tabac que la protection de la santé des Néo-Zélandais.

La révision de ces taxes a par ailleurs entraîné une perte de revenus pour l'État, qui a dû constituer un fonds de prévoyance de 216 millions de dollars pour compenser le manque à gagner. Pour Costello, les produits de tabac chauffé présentent un profil de risque similaire à celui du vapotage, mais les experts soulignent qu'ils restent dangereux et ne doivent pas être encouragés.

Objectif en péril

Malgré une baisse des taux de tabagisme depuis 2018, passant de 13,3 % à 6,8 % en partie grâce à l'essor du vapotage, les experts comme le professeur Chris Bullen estiment que :

L’objectif de 5 % pour 2025 est irréaliste sans des efforts beaucoup plus importants. Le retrait des mesures anti-tabac pourrait nuire à la réputation de la Nouvelle-Zélande, longtemps perçue comme un leader mondial dans la régulation du tabac.

Alors que la date butoir approche, l'avenir de l’objectif "Smokefree 2025" semble incertain, laissant la Nouvelle-Zélande à la croisée des chemins dans sa lutte contre le tabagisme.

 

Sarah Oueslati, journaliste pour lepetitjournal.com Nouvelle-Zélande
Publié le 3 octobre 2024, mis à jour le 3 octobre 2024

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