123 artistes représentent la Nouvelle-Calédonie au 6e Festival des arts de la Mélanésie organisé du 1er au 10 juillet à Honiara, aux îles Salomon, sur le thème « Souvenirs passés ; connexions futures ».
Ce festival est une manifestation de la richesse et de la diversité culturelle des pays de la Mélanésie. Arts scéniques, arts traditionnels, arts visuels et arts littéraires se disputent la vedette. Chanteurs, danseurs, artisans, détenteurs de savoir-faire traditionnels viennent de tous les pays de l’arc mélanésien : Papouasie-Nouvelle-Guinée, îles Salomon, Fidji, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie.
Le Festival des arts du pays
Tous les 2 ans le Festival des arts du pays » est organisé sur le thème Culture et Citoyenneté. Depuis sa 1ère édition en 2013, ce projet a pour objectif global de sélectionner la délégation qui représente la Nouvelle-Calédonie à l’occasion du Festival des Arts Mélanésiens et du Festival des Arts du Pacifique. Il permet également de promouvoir à l’échelle du Pays les savoirs faires des artistes du Pays ; de créer à l’échelle du Pays des espaces d’échanges et de rencontres ; d’accompagner les artistes dans le développement de leurs compétences ; de participer à la construction de la citoyenneté de la Nouvelle-Calédonie et de transmettre des valeurs citoyennes et culturelles.
Pour sa troisième édition, le Festival des arts du Pays a sillonné la Nouvelle-Calédonie du 21 février au 24 septembre 2017, de Lifou à Poindimié, en passant par Nouméa, Pouébo, Moindou, La Foa et Maré. Les 123 artistes choisis par le jury durant ces journées de sélection culturelles représentent la Nouvelle-Calédonie à l’occasion du sixième Festival des arts de la Mélanésie du 1er au 10 juillet 2018 à Honiara, aux îles Salomon.
Créer de la diversité à partir du lien
« Le lien, c’est la diversité, même si ça peut paraître paradoxal, expliquait Emmanuel Kasarhérou dans la revue Hommes et Migrations de 2011. Il y a un tronc commun. Même quand les gens ont du mal à communiquer, ce qui est le cas dans un Pacifique essentiellement anglophone, les Calédoniens étant les seuls à parler français avec les Tahitiens et les Wallisiens. Le lien se fait essentiellement par les attitudes du corps, par tout ce qui est non verbal. La manière dont un individu se situe par rapport à un groupe révèle une grande proximité de vocabulaire de communication. Il y a une sorte d’imprégnation culturelle qui est propre à la Mélanésie. On constate que lorsqu’on fait venir des troupes constituées d’Aborigènes, le rapport au lieu et au groupe est très différent. Il existe également des proximités linguistiques, du fait que la plupart des langues sont soit papoues, soit austronésiennes. Elles ont un fonds lexical commun et des façons similaires d’organiser les idées, bien qu’il existe une diversité linguistique extraordinaire en Mélanésie. Dans certaines petites îles d’à peine 100 km de long sur 20 km de large au Vanuatu, 13 langues sont parlées par moins de 10 000 personnes. En Nouvelle-Calédonie, on parle 28 langues alors que la population est inférieure à 100 000 habitants. Ce qui est intéressant, c’est que ces langues continuent à se parler en même temps que d’autres. Le goût de la différenciation linguistique côtoie la volonté de se rassembler autour de langues plus universelles. Et le Festival des Arts mélanésiens est un moment où chaque groupe, fier de sa différence, marque son appartenance à une grande famille et jouit du cousinage qui l’unit aux autres peuples de la Mélanésie »
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