Les entreprises de Nouvelle-Calédonie sont de plus en plus nombreuses à soutenir L’ADIE et pour cause, le régime du mécénat s’y prête (crédit d’impôts de 60%). La Calédonienne des Eaux est un des mécènes de l’ADIE.
Prochainement, la CDE et l’ADIE se rencontreront pour signer le renouvellement de la convention de partenariat destinée à l’accompagnement de personnes n’ayant pas accès au crédit bancaire classique et désireuses de créer leur entreprise et ainsi, leur emploi. Didier Gaujous, Directeur de la CDE, a accepté de répondre à nos questions.
Propos recueillis par Claudia Rizet-Blancher.
Lepetitjournal.com Nouvelle-Calédonie : La Calédonienne des Eaux (CDE) est une société calédonienne filiale de SUEZ. SUEZ fait depuis plusieurs années la promotion en France du mécénat. Depuis quand la CDE accompagne-t-elle l’ADIE Nouvelle-Calédonie dans cette démarche ?
Didier Gaujous, Directeur de la CDE : C'est effectivement sous l'impulsion de Didier Vallon, Directeur de SUEZ Outremer et Président de la CDE, qu'a été signée début 2016 la première convention de partenariat de CDE avec l'ADIE. La CDE a été créé, comme l'ADIE, en 1989 et nous avons évolué dans nos actions de mécénat et de partenariat. La population souhaite aujourd'hui avoir à faire à des entreprises citoyennes, qui au-delà de leur mission première, s'investissent dans la vie Calédonienne. C'est pour cela que nous avons au fil du temps développé des partenariats avec des associations sportives, environnementales et maintenant sociétales, avec l'ADIE.
LPJNC : Pourquoi avoir choisi l’ADIE pour soutenir les entrepreneurs ?
DG : La Nouvelle-Calédonie recèle beaucoup de talents et d'énergie. Il semble que beaucoup de Calédoniens ont conservé de leurs ancêtres, qu'ils soient de la civilisation Lapita ou du temps des Caravelles, un esprit pionnier.
C'est cet esprit pionnier, ce goût pour l'entreprise, que l'ADIE permet d'entretenir auprès des jeunes (et des moins jeunes) prêts à se lancer dans l'aventure.
LPJNC : Quels sont d’après vous les secteurs d’activités les plus prometteurs pour la Nouvelle-Calédonie ?
DG : L'artisanat, les services et les produits naturels.
- L'artisanat d'abord: des savoir-faire séculaires, des matériaux de qualité, des palettes de couleurs et de formes très variées donnent à l'artisanat Calédonien un cachet unique: que ce soit une statuette en bois, un tissu coloré, un bijou, la créativité des artistes Calédoniens s'exprime avec beaucoup de talent.
- Comme l'artisanat, les services peuvent se développer avec le tourisme, mais pas seulement: dans un monde de plus en plus rapide, c'est de plus en plus de gens qui ont besoin de tout et tout de suite. L'eau, l'électricité, les télécommunications, la santé, les transports, les services à la personne, la protection de l'environnement, la restauration: autant de domaines ou les entreprises grandes et petites, les employés de multinationales comme les patentés, ont pris une avance certaine par rapport à nos voisins du Pacifique: le métier des services a donc de l'avenir en Nouvelle Calédonie, mais aussi à l'export.
- Les produits naturels représentent sans doute un domaine à développer: si le bois de santal, les bêches-de-mer ou le coprah ont marqué l'histoire du pays, la biodiversité est telle en Nouvelle Calédonie que le futur est sans doute riche de découvertes dans ce domaine: les plantes, les organismes marins, les terres, les eaux, contiennent certainement des trésors que savoirs traditionnels et nouvelles technologies permettront d'explorer et de mettre en valeur. Dans un usage respectueux de la nature, bien entendu.
LPJNC : Pensez-vous que le mécénat devrait avoir une part plus importante en Nouvelle-Calédonie ?
DG : Oui car il faut toujours un coup de pouce pour démarrer une activité, une aventure. Mais le mécénat ne doit selon moi se substituer ni aux institutions, qui ont un rôle essentiel dans l'organisation de l'activité économique, ni à l'initiative individuelle: les petits entrepreneurs, les sportifs, les artistes, les environnementalistes savent que c'est essentiellement par leur énergie, leur talent, leur esprit d'équipe, qu'ils vont réussir les challenges qu'ils se sont donnés. Je sais que c'est dans cet esprit, qui favorise l'initiative et la prise de risque, que travaille l'ADIE, pionnière du microcrédit. Et je suis fier que la CDE puisse aider cette association, qui elle-même aide à la réussite de centaines de projet calédoniens.
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