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Et le moine ouvrit sa bouquinerie

Bouquinerie Nouméa Nouvelle-CalédonieBouquinerie Nouméa Nouvelle-Calédonie
Écrit par Claudia Rizet-Blancher
Publié le 21 mars 2017, mis à jour le 4 avril 2018

A l'ère du numérique, du plaisir immédiat, choisir de vivre du 5ème art en ouvrant une bouquinerie est aujourd'hui un geste de citoyen du nouveau paradigme. Il faut être fou, habité ou jeune et plein de ressources pour oser ouvrir ce type de commerce aujourd'hui.

 

Du plus loin que je me souvienne, j'ai toujours lu. Lire c'est mon silence à moi. A 22 ans j'avais une telle bibliothèque que lorsque je pris mes fonctions en tant qu'institutrice à la tribu de Gohapin, je pus ouvrir une bibliothèque pour l'école avec une partie de mes livres. Peut-être y est-elle encore ? En tout cas, j'ai eu la joie de lire dans un article une interview d'un habitant de la tribu qui disait : « Nous, à Gohapin, on sait lire ». Mes livres et moi y serions-nous pour quelque chose?

Ouvrir une bouquinerie aurait été une autre alternative. J'étais jeune et pas très commerçante ou combative à l'époque...

 

De la Sorbonne au Quartier Latin

Ce qui n'est pas le cas de Jonathan Casoni, gérant de la Bouquinerie Le Liseron, unique bouquinerie de Nouméa, située au Quartier Latin, homonyme du célèbre quartier de Paris où s'élevait, au Moyen Âge, l'université dont l'enseignement était dispensé en latin et qui abrite aujourd'hui le coeur de La Sorbonne. Joli clin d'?il pour Le Liseron mais l'emplacement n'a peut-être pas été choisi de façon anodine.

Jonathan fait partie de cette nouvelle génération d'humains venus avec des savoirs et savoir-faire souvent peu reconnus à cause de leur jeune âge. Et pourtant, ils sont fiables, lucides et si on leur en laisse la capacité très tôt de connaître le verbe qui les guidera, ce sont de beau parcours de vie qui les attendent.

Celui de Jonathan semble être « partager » et il le fait aussi bien avec son commerce que son premier métier, coach sportif. A l'instar du héros du célèbre roman de Robin Sharma, c'est une quête spirituelle de Compostelle au Népal en passant par la Bolivie qui l'a amené aux livres et à nous offrir le plaisir de pouvoir nourrir notre bibliothèque à petits prix.

 

Un choix multiple

Le choix des ouvrages est riche. On y trouve aussi bien les grands classiques que la littérature contemporaine. Une belle part est faite aux auteurs océaniens et aux ouvrages sur la Nouvelle-Calédonie. De la littérature anglophone aux mangas, en passant par la BD, vous y trouverez forcément votre bonheur à des prix attractifs (De 1.800 F.CFP à 400 F.CFP) et l'assurance d'y dénicher des ouvrages qui ne sont plus édités à l'instar d'un des livres de Bernard Bénébig « Un étudiant calédonien à Paris » (Pour lire l'article à ce sujet : LITTERATURE - Un étudiant calédonien à Paris).

Quant à l'endroit, il est plaisant. Café, discussions, jeu d'échecs et jeudis lundis pouëtes vous y attendent.

 


 

Les jeudis pouëtes

Jonathan propose tous les lundis, de 17h13 à 18h12 des rencontres autour de l'écriture afin de partager « un moment d'exaltation en syllabant "un cadavre exquis" ! ».

Une rencontre pour écrire, dans la bonne humeur, une ?uvre composite à plusieurs plumes. Sérieux s'abstenir.

La bouquinerie n'étant pas encore un Coliseum, places limitées à 6 liserons ! Écrivez au bouquiniste pour réserver dès maintenant votre place un lundi de jeudi pouëte.



Pour avoir les coordonnées de la Bouquinerie Le Liseron : https://www.facebook.com/BouquinerieDuLiseron/?fref=ts

A savoir : les bouquinistes de Paris sont classés au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2011.

Claudia Rizet-Blancher
Publié le 21 mars 2017, mis à jour le 4 avril 2018

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