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ZEALANDIA, le continent englouti

Conférence de l'IRD sur ZealandiaConférence de l'IRD sur Zealandia
Écrit par Lepetitjournal Nouvelle-Calédonie
Publié le 29 novembre 2017, mis à jour le 29 novembre 2017

ZEALANDIA, le continent englouti dont fait partie la Nouvelle-Calédonie...
Par Elisabeth Auplat

 

Lors d’une conférence organisée par l’IRD, le géologue Julien Collot, du service géologique de Nouvelle-Calédonie, a répondu à toutes les questions que suscite la découverte du continent Zealandia et a raconté l’histoire de sa découverte.

Le dernier des continents découverts il y a quelques années, et dont font partie la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande, répond bien aux critères qui caractérisent un continent : sa nature géologique (des roches continentales), l’épaisseur de sa croûte ( 25 km) qui en fait une croûte continentale, et sa superficie ( 4,9 millions de km2, soit deux fois le Groenland). Zealandia est certes un petit continent, qui repose à 94% sous l’eau, mais un continent tout de même.

Détaché du super continent Gondwana à l’ère du Crétacé (il y a environ 70 millions d’années), Zealandia a commencé sa dérive vers l’Est en s’amincissant, comme si on étirait une bande de pâte à modeler. Elle est devenue si fine (à l’échelle géologique bien sûr) que sa croûte a fini par passer sous le niveau de la mer et par s’enfoncer, laissant quelques bandes de terre en surface : la Nouvelle-Calédonie (qui a aussi fait un voyage sous l’eau avant de ressurgir en surface) et la Nouvelle-Zélande.

De nombreuses questions restent toutefois sans réponse, dont celle du voyage sous-marin de la Nouvelle-Calédonie, recouverte des roches du manteau terrestre, les péridotites dont on tire le précieux nickel. La Grande Terre a-t-elle été totalement engloutie durant son voyage géologique ou seulement partiellement ? La science est aujourd’hui septique. Une partie du continent Zealandia serait donc restée en surface, porteur des espèces végétales endémiques, de véritables reliques du Crétacé qui composent une grande partie du patrimoine végétal calédonien et dont on trouve seulement des fossiles en Australie. Comment ces végétaux auraient-ils pu survivre en passant des milliers d’années sous l’eau ?

Autre mystère : durant ces chamboulements géologiques une immense fosse de 3,7 km de profondeur s’est formée face à Bourail, pourquoi à cet endroit ? Les géologues tentent d’en comprendre les raisons. Et enfin, les îles Loyauté font-elles partie du continent Zealandia ? Le doute subsiste au vue de leur position… Toutefois une chose est sûre : la plaque australienne sur laquelle se trouvent le continent australien et Zealandia continue sa migration vers le Nord où la rencontre avec la Papouasie Nouvelle-Guinée pourrait donner lieu un jour à la naissance d’un autre Himalaya…


Pour rappel (source IRD)

L’existence d’un ancien continent a été confirmée dans une publication scientifique internationale. Nommé Zealandia, ce contient s’est affaissé après s’être détaché de l’Australie et de l’Antarctique il y plusieurs centaines de millions d’années. Son originalité ? Il est immergé sous l’océan Pacifique. Explications  avec Julien Collot du Service de géologie de la Nouvelle-Calédonie, géologue co-auteur de la publication.

On soupçonnait son existence, mais les preuves manquaient. Près de 50 ans après l’établissement de la théorie de la tectonique des plaques, l’existence d’un continent submergé est confirmée.  C’est sur la base des récentes campagnes à la mer menées depuis le début des années 2000, notamment dans le cadre du programme Zonéco ainsi qu’à de solides collaborations développées entre la Nouvelle-Calédonie, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, qu’il est aujourd’hui possible de caractériser la morphologie et de déterminer la nature de cette immense zone de plus de 4,9 millions de km2 (5000 km de long sur environ 1000 km de large) entre la Nouvelle-Calédonie et la Nouvelle-Zélande.

Zealandia est resté jusqu’alors inconnu en tant que continent car sa grande singularité est d’être immergé sous l’océan Pacifique. Cette découverte apporte  de très importantes perspectives de recherche pour comprendre les mécanismes de dislocation des continents à des échelles de temps géologiques.

 


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Publié le 29 novembre 2017, mis à jour le 29 novembre 2017

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