Le guide d’identification des macros-invertébrés des cours d’eau de Nouvelle-Calédonie a été révisée par la DAVAR (Direction des Affaires vétérinaires, alimentaires et rurales de Nouvelle-Calédonie), en partenariat avec l’ŒIL (l’Observatoire de l’Environnement en Nouvelle-Calédonie).
Il a été présenté le 24 octobre dernier par Nathalie Mary, docteur en hydrobiologie du bureau d’études ETHYCO. Elle est revenue, au cours de cette présentation, sur les principales évolutions du guide, initialement publié en 2000, et les dernières avancées en matière d’identification taxonomique.
Vingt ans d’études
Depuis près de vingt ans, les macro-invertébrés benthiques des rivières de Nouvelle-Calédonie sont étudiés. Ces larves d’insectes vivent sur le lit du cours d’eau et sont réputés à travers le monde pour être de bons indicateurs de la qualité de l’eau. En effet, ces études ont permis d’observer « que les espèces sensibles disparaissent quand la qualité du milieu se dégrade (pollutions organiques, matières en suspension, substances chimiques), ou bien elles se multiplient, quand la qualité de l’eau est bonne ». On sait aujourd’hui que « leur durée de vie est suffisamment longue pour intégrer les perturbations de leur milieu (quelques semaines à quelques mois). Leur sédentarité, leur diversification et leur abondance ont permis que leur étude soit significative ».
En Nouvelle-Calédonie, l’examen de ces macro-invertébrés repose sur l’utilisation de deux guides locaux :
- le guide méthodologique et technique de mise en œuvre des indices biotiques,
- le guide d’identification des macros-invertébrés des cours d’eau de Nouvelle-Calédonie, dont la mise à jour vient d’être financée par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.
Deux méthodes pour un guide
C’est à partir de deux méthodes, fondées sur l’étude des macro-invertébrés benthiques, définissant la qualité biologique des rivières, que l’étude a été réalisée. Elles sont décrites dans le guide méthodologique et technique de mise en œuvre des indices biotiques (IBS et IBNC) :
L’Indice biotique de la Nouvelle-Calédonie (IBNC) : mis au point en 1999, il varie en fonction des pollutions de type organique (rejets domestiques à dominante organique, contaminations d’origine agricole, etc.).
L’Indice bio-sédimentaire (IBS) : mis au point en 2007, il est sensible aux perturbations sédimentaires des rivières situées sur terrain minier (exploitations minières anciennes ou actuelles, travaux de décapage et de terrassement).
C’est en 2015, dans le cadre d’une étude financée par la DAVAR, l’OEIL et le CNRT nickel et son environnement, que ces méthodes ont été mises à jour en 2015. Elles ont fait l’objet d’une publication à travers un guide présenté en février 2016 à l’IRD.
La nouvelle version
Le premier guide a été réalisé en 2000. Il s’est appuyé sur les études réalisées dès 1996, qui ont permis l’identification de la faune des cours.
La version du guide 2017 intègre 80 pages de plus :
• 25 taxons supplémentaires(1) , dont l’ajout de taxons rares ou nouveaux,
• la précision des critères pour certains taxons et pour certains groupes,
• la création de nouvelles clefs d’identification (nymphes de Diptères),
• des illustrations par photos enrichies de termes anatomiques précis (seuls des dessins étaient auparavant fournis),
• une base des données des insectes d’eau douce qui quadruple l’inventaire initial (de 300 à 1200 espèces)
• 100 références bibliographiques supplémentaires.
(1) Un taxon correspond à un groupe d'êtres vivants qui possèdent des caractères en commun du fait de leur parenté.
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