La Nouvelle-Calédonie n’a pas connu une telle sécheresse depuis 56 ans. Aux pénuries d’eau qui touchent de plus en plus de communes du Pays, s’ajoutent des feux de plus en plus nombreux et importants.
Ce jeudi, la commune de Tontouta, accueillant l’aéroport international de Nouvelle-Calédonie et située à 50km de la capitale Nouméa, a été aux prises avec un incendie ayant eu pour conséquence le déclenchement du Plan Orsec, nécessitant la mobilisation de 17 véhicules d’intervention, armés par 50 sapeurs-pompiers communaux (Païta, Mont-Dore et Dumbéa), de l’unité d’intervention de la sécurité civile, des pompiers du service de sauvetage et de lutte contre l’incendie d’aéronefs (SSLIA) et des militaires de la base aérienne 186. Une vingtaine de gendarmes étaient également présents afin d’assurer la sécurité de la circulation sur la RT1 ; ce dispositif a été complété par deux hélicoptères bombardiers d’eau.
L’incendie a provoqué une coupure générale de courant dans tout le pays de Tontouta jusqu'à l'extrême Nord. A 18h00, le feu n’était pas encore éteint. Plus de 1.200 hectares sont partis en fumée, des centaines de têtes de bétail ont péri dans l’incendie. Des centres d’hébergement ont été mis en oeuvre par la commune de Païta afin de prendre en charge les usagers de la route bloqués au nord et au sud de la commune.
En cette seule journée de jeudi, plus de 17 feux ont été recensés en Nouvelle-Calédonie. Les communes de Païta, Ouégoa, Voh, Bourail, Moindou, Boulouparis, Koné et les tribus de Gadji Comagna à l’île des Pins ont également été touchées par des incendies.
Dans une interview accordée aux Nouvelles Calédoniennes en août dernier, Alexandre Peltier, météorologue expliquait que cet épisode de sécheresse « sévère » s’expliquait par « des conditions atmosphériques défavorables aux précipitations ». Il avait fait remarquer qu’ « au niveau du Pacifique sud-ouest, il y a un niveau de pression atmosphérique élevé, ce qui a pour effet d’empêcher les perturbations pluvieuses qui viennent d’Australie ». « Rien ne se dessine pour une atténuation de la sécheresse. Sur certaines communes, le niveau de pluviométrie est du jamais vu depuis 1961. L’ensoleillement va être plus important, les températures et les alizés vont augmenter. Ce sont des conditions qui ne sont pas favorables pour atténuer le stress hydrique du sol et des végétaux », avait-il conclu lors de l’interview.
Le mois dernier, dans un communiqué de presse, le Directeur Adjoint de la Sécurité Civile en Nouvelle-Calédonie en appelait au civisme des Calédoniens et rappelait que la Nouvelle-Calédonie était entrée « dans une période de sécheresse extrêmement importante, doublée d’un renforcement des alizées. Une situation qui favorise la propagation rapide des incendies de forêt, mettant ainsi en danger un patrimoine naturel inestimable : l’exceptionnelle biodiversité » de la Nouvelle-Calédonie. Il soulignait que « derrière chaque incendie, se trouve la main de l’homme. Qu’il s’agisse de maladresse, d’imprudence, d’inconscience ou de même de malveillance, c’est bien notre comportement qui est la première cause de l’éclosion des incendies de forêt ». Et appelait la population calédonienne à cesser de mettre le feu, mais également à dénoncer les incendiaires. « Il s'agit d'un acte de civisme indispensable tant il est vrai que le feu le plus facile à combattre, c’est celui qu’on n’allume pas… » a-t-il déclaré.
La situation ne va pas aller en s’améliorant. Nouméa, la capitale, risque de ne pas être épargnée… Encore combien de communiqués de presse, d'appels à la vigilance faudra-t-il ? C'est un Pays qui part en flammes ! Les Calédoniens vont devoir être de plus en plus vigilants et ne surtout pas prendre à la légère cet épisode de sécheresse sévère.
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http://www.ladepeche.pf/nouvelle-caledonie-secheresse-jamais-56-ans-nord/
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