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New York sous la plume de grands écrivains

New York écrivainsNew York écrivains
Par Rachel Scharly - Vue de l’Upper West Side depuis le Jacqueline Kennedy Onassis Reservoir
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 6 décembre 2018, mis à jour le 5 janvier 2024

New York est une ville qui a inspiré et continue d’inspirer de nombreux artistes et écrivains. Ces derniers l’ont racontée, décrite ou parfois inventée. En littérature, elle a été le théâtre de nombreux récits, poèmes ou fictions. La rédaction vous invite à une balade littéraire au détour de quelques grands moments de littérature Française, Américaine ou Sénégalaise, dont nous avons extrait quelques passages. 

Ils l’ont détestée ou ils l’ont aimée, mais en tous cas, New York a inspiré ces grands écrivains.

 

 

« Figurez-vous qu’elle était debout leur ville, absolument droite. New York c'est une ville debout. On en avait déjà vu nous des villes bien sûr, et des belles encore, et des ports et des fameux mêmes. Mais chez nous, n'est-ce pas, elles sont couchées les villes, au bord de la mer ou sur les fleuves, elles s’allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur, tandis que celle-là l’Américaine, elle ne se pâmait pas, non, elle se tenait bien raide, là, pas baisante du tout, raide à faire peur. »

 

François-Ferdinand Céline – Voyage au bout de la nuit

 

 

« Les gratte-ciel sont les tabernacles de la réussite ; réussite financière, aussi agréable au dieu des Puritains qu’une prière. Comme une flèche de cathédrale, ils tendent vers le ciel d’un élan à la fois mystique et économique. »

 

Paul Morand – New York

 

 

« Parfois, au-delà des gratte-ciel, le cri d’un remorqueur vous surprend dans votre insomnie, et vous vous souvenez que ce désert de fer et de ciment est une île. »

 

Albert Camus

 

 

« Quelque part, là-bas, très loin, New York la démente, la ténébreuse, vomissait son nuage de fumées et sa vapeur brune. L’Est, c’est le pôle du brun et du sacré, me disais-je, tandis que la Californie est blanche et sans âme, tel le linge sur la corde. »

 

Jack Kerouac – Sur la route

 

 

« Le port.

Le port de New york.

1834

C’est là que débarquent tous les naufragés du vieux monde. Les naufragés, les malheureux, les mécontents. Les hommes libres, les insoumis. Ceux qui ont eu des revers de fortune ; ceux qui ont tout risqué pour une seule carte ; ceux qu’une passion romantique a boulversé. »

 

Blaise Cendrars – L’Or

 

 « Il y a quelque chose dans l’air de New York qui rend le sommeil inutile »

Simone de Beauvoir

 

 

« Mais l’espace traverse New York, l’anime, le dilate. L’espace, le grand espace vide des steppes et des pampas, coule dans ses artères comme un courant d’air froid, séparant les riverains de droite des riverains de gauche. »

 

Jean-Paul Sarte - Situation III

 

 

New York ! D’abord j’ai été confondu par ta beauté, ces grandes filles d’or aux jambes longues.

Si timide d’abord devant tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre

Si timide. Et l’angoisse au fond des rues à gratte-ciel

Levant des yeux de chouette parmi l’éclipse du soleil.

Sulfureuse ta lumière et les fûts livides, dont les têtes foudroient le ciel

Les gratte-ciel qui défient les cyclones sur leurs muscles d’acier et leur peau patinée de pierres.

Mais quinze jours sur les trottoirs chauves de Manhattan

- C’est au bout de la troisième semaine que vous saisit la fièvre en un bond de jaguar

Quinze jours sans un puits ni pâturage, tous les oiseaux de l’air

Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses.

Pas un rire d’enfant en fleur, sa main dans ma main fraîche

Pas un sein maternel, des jambes de nylon. Des jambes et des seins sans sueur ni odeur.

Pas un mot tendre en l’absence de lèvres, rien que des cœurs artificiels payés en monnaie forte

Et pas un livre où lire la sagesse. La palette du peintre fleurit des cristaux de corail.

Nuits d’insomnie ô nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent des heures vides

Et que les eaux obscures charrient des amours hygiéniques, tels des fleuves en crue des cadavres d’enfants.

 

Léopold Sédar Senghor – À New York ( partie 1)

 

 

 

Rachel Brunet
Publié le 6 décembre 2018, mis à jour le 5 janvier 2024