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Musique française à NY : Michèle Amar raconte France Rocks Summer Fest

France Rocks Summer FestFrance Rocks Summer Fest
Michèle Amar
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 13 juin 2019, mis à jour le 13 juin 2019

Depuis 2016, France Rocks Summer Fest fait vibrer les États-Unis au son de la musique française et francophone. Afin de découvrir l’édition 2019, l’origine du festival mais aussi l’engouement de la musique française aux USA, nous sommes partis à la rencontre de Michèle Amar, fondatrice du festival.

 

Lepetitjournal.com New York : Pouvez-vous me parler de l’origine du festival France Rocks ?

Michèle Amar : Le France Rocks Summer Fest est né d’un événement de jumelage entre Paris et NY en 2016 et d’une de l’envie promouvoir la musique française aux Etats-Unis au sein de publics variés, en premier lieu américain mais aussi francophone. Nous avons commencé en 2016 par plusieurs concerts programmés au mois de juin avec des artistes parisiens et new-yorkais, dès la première édition. L’organisation d’un grand concert gratuit en partenariat avec Central Park SummerStage pour célébrer la fête de la musique avait déjà lieu depuis 10 ans. D’années en années, le festival a pris de l’ampleur jusqu’à devenir un rendez-vous attendu de l’été new-yorkais. Beaucoup de grands noms de la musique française y ont participé : IAM, Catherine Ringer, Salif Keita, M, Yael Naim, Wax Tailor, Chassol, Vianney, Polo & Pan, Air, et bien d’autres encore. L’idée pour nous est d’offrir à des artistes français, ou produits en France, l’occasion de jouer sur des scènes new-yorkaises tout en les accompagnant dans la promotion et la diffusion de leur musique. Outre les concerts, le festival s’appuie sur un encadrement professionnel et une mise en relation des artistes avec des acteurs phares de l’industrie musicale américaine.

 

Comment a été porté ce festival, comment avez-vous réussi à la mettre en place et le faire perdurer ?

Chaque année, le festival attire environ 50 000 spectateurs, la soirée pour la Fête de la Musique étant la plus populaire avec en général 5 000 personnes dans le public. Notre initiative s’appuie sur un partenariat durable avec des salles de concert (Barbès, Le Poisson Rouge, Nublu, Smalls, Elsewhere, Drom, Rockwood Music Hall, Arlene’s Grocery…) et de véritables institutions new-yorkaises comme le Lincoln Center et Central Park SummerStage. Nous nous assurons de proposer tous les ans une série de concerts variés, de qualité, gratuits et ouverts à tous dans plusieurs lieux, dont Central Park et l’Atrium du Lincoln Center. Ceci permet de sensibiliser un public très varié à l’actualité de la musique française.

 

Est-ce que la musique française et francophone est de plus en plus appréciée par le public américain ? Voyez-vous chaque année, de plus en plus d’engouement pour le festival ?

Le festival est de plus en plus couvert par la presse et relayé sur les réseaux sociaux. A chaque édition, de nouvelles salles de concert nous rejoignent et sont en demande d’artistes français pour leur programmation. Nous avons eu pour chaque édition des concerts affichant complets bien avant la date où ils ont lieu. Ce succès est surtout dû à la popularité croissante de certains groupes, notamment pour la musique électronique, et à la grande qualité des concerts que nous proposons. Notre programmation est éclectique, au-delà de genres spécifiques. Seule la qualité des groupes compte. Nous espérons ainsi toucher un large public et permettre aux artistes de jouer pour des audiences diverses, parfois plus diversifiées que leur public habituel.

 

Comment évolue la musique française aux USA ? Est-ce que les radios et chaînes télé ont tendance aussi à mettre en avant des artistes français ou francophones ?

Plusieurs artistes français connaissent de beaux succès aux Etats-Unis. David Guetta et DJ Snake, Phoenix par exemple, tous français, sont devenus des figures incontournables de la musique mondiale. Par ailleurs, tous les ans, des groupes émergents sont introduits aux Etats-Unis et remportent un succès public et critique. 2017-2018 auront été à ce titre les années de L’Impératrice, Jupiter & Okwess, Polo & Pan, Charlotte Gainsboug, Gesaffelstein, Clozee, Jain et Christine & the Queens qui ont chacun donné plusieurs concerts et ont été programmés dans des festival prestigieux comme Coachella pour certains d’entre eux. La presse est toujours au rendez-vous avec des articles et des diffusions radio.

 

Comment sélectionnez-vous les artistes qui sont à l’affiche ?

Le choix des artistes se fait toujours en collaboration avec les salles de concert et les institutions partenaires. Nous essayons de faire venir à New York les meilleurs musiciens français et d’utiliser notre expertise pour déterminer ceux qui attireront le plus la presse et le public américain.

 

Pouvez-vous nous parler de la programmation de cette édition ? Est-ce qu’il y a un groupe phare ? Est-ce qu’il y a des nouveautés ?

Cette année, la programmation repose sur plusieurs séries et concerts événements. En partenariat avec Rockwood Music Hall, Elsewhere, House of Yes et Brooklyn Mirage, nous avons décidé d’inviter plusieurs artistes de musique électronique, émergents ou déjà bien implantés en France et aux Etats-Unis. Nous retrouverons ainsi Yuksek, Tchami, Malaa, Zimmer, Uffie ou Sarasara. Des musiciens qui sont emblématiques de cette vague électro qui depuis des années maintenant redéfinit le paysage musical français.

En collaboration avec le Lincoln Center Atrium, nous proposerons également une série de concerts gratuits folk et musiques du monde lors desquels on pourra entendre Malik Djoudi, Halo Maud, Barton Hartshorn, Que Vola et Koki Nakano. La France est historiquement une terre attractive pour les musiciens du monde entier et c’est cette diversité de la musique produite en France que nous célèbrerons ici.

Enfin, notre concert pour la fête de la musique rassemblera deux groupes pionniers, les Négresses vertes, un groupe historique, emblématique du rock Indé à la française et Zdar de Cassius, producteur incontournable du Hip Hop français (Bouge de là de MC Solaar !) et de la scène électro.

Tout au long du mois de juin, le festival offre également une programmation jazz (Jean-Michel Pilc, Camille Bertault, Itamar Borochov, Stéphane Wrembel, Vincent Peraini), classique (Fanny Azzuro, Naama Liany) et chanson (Lou Doillon).  

 

Pour découvrir la programmation de l’édition 2019 de France Rocks Summer Fest :

http://www.francerocks.com/summerfest2019/calendar.html

 

 

 

Rachel Brunet
Publié le 13 juin 2019, mis à jour le 13 juin 2019