Kamala Harris et Donald Trump mettent jeudi le cap sur l'ouest des Etats-Unis, où le candidat républicain devrait marteler son message agressif sur l'immigration tandis que sa rivale démocrate compte sur Jennifer Lopez, entre autres stars, pour mobiliser l'électorat hispanique.
A cinq jours de l'élection, l'ancien président et la vice-présidente sont engagés dans une course-poursuite à travers les sept Etats pivots, ou "swing states".
La démocrate, qui essaie de se distinguer de Joe Biden sans le renier tout à fait, se retrouve empêtrée dans une polémique initiée par le président octogénaire, qui a qualifié mardi les partisans de son prédécesseur républicain d'"ordures", avant de se reprendre.
Kamala Harris a assuré être "en désaccord profond avec toute critique contre des gens fondée sur la personne pour laquelle ils votent", tandis que Donald Trump a asséné auprès de ses partisans: "Kamala et Joe vous traitent d'ordures, moi je vous vois comme l'âme de l'Amérique".
L'ancien présentateur de téléréalité, avec son sens très particulier du spectacle, est allé jusqu'à faire campagne à bord d'un camion-poubelle mercredi.
Donald Trump a prévu jeudi un entretien avec le commentateur de droite radicale Tucker Carlson en Arizona et un rassemblement dans le Nevada voisin.
Il se rendra aussi au Nouveau-Mexique, un choix plus surprenant puisque cet Etat semble acquis à Kamala Harris.
- Amérique schizophrène -
Cette dernière va, comme elle l'a déjà fait à plusieurs reprises, mobiliser des célébrités: en l'occurrence "J. Lo", pour un meeting à Las Vegas (Nevada), et les "Tigres del Norte", un groupe très populaire auprès de la diaspora mexicaine, pour un rassemblement à Phoenix (Arizona).
A l'Ouest, et en particulier en Arizona, Etat frontalier du Mexique, Donald Trump devrait promettre à nouveau de mettre fin à ce qu'il appelle une "invasion" de migrants, ayant selon lui transformé les Etats-Unis en "poubelle".
Le candidat républicain avait été défait d'une très courte tête par Joe Biden dans l'Etat du Grand Canyon.
Kamala Harris n'a pas fait appel par hasard à Jennifer Lopez, née à New York de parents portoricains.
Lors d'un récent meeting de Donald Trump à New York, un humoriste avait assimilé le territoire américain de Porto Rico à une "île flottante d'ordures".
Les propos ont provoqué une vive indignation au sein de l'importante diaspora portoricaine.
A moins d'une semaine du scrutin, les deux candidats continuent à s'accuser mutuellement de diviser le pays, politiquement schizophrène à en croire les sondages qui ne parviennent pas à les départager.
Plus l'élection du 5 novembre approche, plus l'inquiétude monte autour d'une possible contestation, voire d'une flambée de violence, si la victoire devait échapper à Donald Trump.
Les illustrations de cette tension sont omniprésentes: les centres électoraux des comtés les plus disputés, cibles il y a quatre ans de vives tensions, se sont mués en forteresses, protégées par des clôtures en fer forgé et des détecteurs de métaux.
L'ancien président républicain, qui n'a jamais reconnu sa défaite en 2020, a déjà commencé à parler de "tricherie" en Pennsylvanie, l'un des Etats les plus convoités, dans le nord-est du pays.