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CONSEIL D’EXPERT - Le Canada attire les investisseurs étrangers

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 10 février 2015, mis à jour le 13 février 2015

 

Rebelote! Le Canada se retrouve en 2ème position parmi les pays les plus accueillants au monde pour les investisseurs, selon le classement 2014 de l'IESE Business School et Ernst & Young. ?Le Canada offre un excellent climat d'affaires et représente l'une des économies les plus performantes au sein du G20?, indique Robert Collette.

Interview de Robert Collette, expert-conseil en investissement et développement d'affaires



Expert en investissement et développement d'affaires, Robert Collette a occupé divers postes à haute responsabilité auprès du ministère canadien des Affaires étrangères et du Commerce extérieur. M. Collette a commencé sa carrière diplomatique en tant que Délégué commercial senior puis Directeur général pour la terminer en tant qu'Ambassadeur du Canada. Depuis, Robert Collette est le PDG de RCBI Inc., entreprise de conseil et d'accompagnement des entreprises dans leurs projets d'investissement et de développement international.



Le Canada est régulièrement classé parmi les pays les plus attractifs pour les investisseurs. Comment expliquez-vous ce positionnement?

Robert Collette: Plusieurs facteurs d'attractivité confortent le Canada dans son classement parmi les meilleurs pays d'investissement dans le monde. Tout d'abord, sa performance économique remarquable depuis les années 90 qui lui a permis de tenir le coup pendant la difficile et complexe période de récession mondiale, déclenchée en 2008. Malgré cette crise internationale, le Canada a maintenu sa vitalité économique par rapport aux pays du G7 en matière de création d'emplois, de croissance économique, de hausse des revenus et du ratio dette/produit intérieur brut.

La stabilité financière du Canada est un autre atout que les investisseurs apprécient. Le Forum économique mondial a de nouveau déclaré que le système bancaire canadien demeure l'un des plus solides au monde. Le Canada offre par ailleurs un accès exceptionnel au marché nord-américain via l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Dès que l'Accord de libre-échange avec l'Union européenne (AECG) sera également entériné, les compagnies implantées au Canada auront un accès préférentiel auprès de plus de 700 millions de consommateurs.

À cela s'ajoutent, une main d'oeuvre parmi les plus instruites des pays membres de l'OCDE, le plus bas taux marginal d'imposition du G7 pour les nouveaux investissements et un environnement de Recherche et Développement concurrentiel avec des coûts très réduits comparés aux autres pays du G7.

Autre aspect non négligeable, la qualité de vie au Canada dans un pays multiculturel, accueillant, sécuritaire, où il fait bon travailler et vivre.



Que représente concrètement cette attractivité en matière d'investissements directs étrangers (IDE) et plus particulièrement en nombre de compagnies étrangères qui s'implantent dans le pays?

En 2013, les investissements étrangers au Canada s'élevaient à plus de $680 milliards soit le double des investissements étrangers au Canada effectués en 2000. La majorité de ces investissements étrangers provient des États-Unis et de l'Union Européenne. Cependant, l'Asie contribue de plus en plus à cet afflux d'investissements, en particulier en provenance du Japon, de la Corée du Sud et de la Chine. Un grand nombre de sociétés américaines, européennes et asiatiques ont déjà investi au Canada, notamment: Nestlé, Danone, Arcelor Mittal, Rolls-Royce Group, Pratt and Witney, Merck, Pfizer, Bell Helicopter, Ubisoft, HSBC, Glencore, Novartis, ABB, Xstrata, Mitshubisi, Panasonic, Sony, Esso, Shell et Fiat.

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Comment voyez-vous la baisse substantielle du dollar canadien? Aura-t-elle l'impact attendu sur la stimulation de l'économie ou est-ce plus complexe que cela?

Je suis d'avis que la baisse substantielle du dollar canadien aura un impact positif sur l'économie du Canada en général et sur les sociétés exportatrices de produits manufacturés en particulier. En ce sens que les produits exportés vers les États-Unis et l'Europe coûteront moins chers. Au jour d'aujourd'hui, le dollar canadien vaut 15% de moins que le dollar américain. La valeur du dollar canadien est un facteur important que tout investisseur doit prendre en considération, mais pas le seul bien entendu.



Comme vous l'avez souligné en début d'entretien, le Canada était l'un des rares pays du G7 à avoir résisté aux turbulences économiques mondiales. Mais certains observateurs prévoient une fragilisation de l'économie nationale sur le court terme, à cause de la chute brutale du prix du pétrole. Si cela s'avérait exact, le climat d'investissement s'en ressentirait-il selon vous?

Bien entendu, la baisse du prix du pétrole aura d'importantes répercussions au Canada. L'impact sera très négatif en Alberta, en Saskatchewan et à Terre-Neuve, provinces pétrolières. Toutefois les répercussions seront très positives pour le reste du Canada, dont le secteur manufacturier de l'Ontario et du Québec qui devrait bénéficier de cette baisse importante du prix du pétrole. En conséquence, la baisse devrait permettre aux consommateurs de faire des économies importantes, les incitant à dépenser davantage en produits de consommation, ce qui finira par avoir un impact positif sur l'économie canadienne en général.



Le Canada se caractérise par un grand nombre d'accords de libre-échange à l'international. Voyez-vous d'un bon ?il la conclusion de tels accords commerciaux?

Je vois d'un très bon ?il ces accords de libre-échange car ils stimulent l'économie des pays concernés et encouragent les exportateurs et les investisseurs à se concentrer en priorité sur les pays partenaires. Par exemple, l'accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis, a transformé le Canada en une économie moderne et dynamique, stimulant et propulsant plusieurs secteurs d'activité vers l'avant. L'ALENA aura ainsi permis le développement d'une importante industrie vinicole au Canada, reconnue désormais dans le monde entier. Ce qui était impensable avant la conclusion de l'accord de libre-échange avec notre voisin du Sud.



Quels sont les secteurs d'activité les plus prometteurs pour l'investissement dans les prochaines années?

À mon avis, les secteurs de pointe sont l'aérospatiale, l'agriculture, les communications sans fil, les énergies renouvelables, les services financiers, les produits pharmaceutiques, les produits de santé, l'automobile, les bioproduits, les logiciels, les instruments médicaux, les machinerie et équipements, les technologies de l'information et les nanotechnologies.



Quels sont les principaux conseils que vous donneriez à une entreprise étrangère qui envisage de s'implanter au Canada?

Chaque cas est particulier selon qu'il s'agisse d'un nouvel investissement ou d'une expansion d'un investissement existant. Prenons le cas d'un nouvel investisseur. Il doit d'abord identifier le marché qui l'intéresse en effectuant une étude de marché poussée. Cela permettra de repérer les meilleurs endroits où investir et la main d'?uvre requise. Puis, l'investisseur devrait rencontrer les autorités fédérales, provinciales et municipales afin de bien connaitre quelles sont les approches de ces divers paliers gouvernementaux en matière d'investissement étranger et de son secteur d'activité en particulier.



Dans quelle mesure pourriez-vous accompagner les entreprises dans leurs démarches de prospection et d'investissement au Canada?

L'accompagnement varie selon chaque projet, mais en principe je peux les conseiller et les assister jusqu'à la mise en place de l'investissement et l'implantation de l'entreprise.

 


 

 

 

 

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Publié le 10 février 2015, mis à jour le 13 février 2015

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