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Natacha Alban : rassembler à travers l’art

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Écrit par Loanne Jeunet
Publié le 27 septembre 2018, mis à jour le 8 octobre 2018

Le Lotus Rouge, un espace multi-fonctions dans lequel s’immerger totalement dans le monde des arts à Playa Del Carmen. C’est le pari que s’est lancé Natacha Alban, par le biais de ce projet pilote original et innovant. Rencontre.  

Tentures multicolores et tissus acrobatiques, fauteuils et poufs dépareillés, peintures et multiples symboles sur les murs, le tout dans une ambiance tamisée… Ici au Lotus Rouge, entièrement décoré par Natacha Alban, artiste franco-allemande passionnée par la multi-culturalité, tout a été optimisé pour que le client puisse vivre une expérience hors du commun. Son objectif  ? Rassembler les populations internationales par l’art en général, fédérateur et universel.

Ainsi, 5 salons respectivement dédiés aux 5 continents voient défiler diverses formes d’art : danse, musique, cirque, littérature et écriture, peinture et sculpture, magie, cinéma et théâtre, architecture, ou encore cours de langues étrangères, où chacun peut laisser libre court à ses envies artistiques.

Peindre, c’est ce que Natacha Alban a toujours voulu faire. « Au début, mes parents ne voulaient pas que j’étudie les arts, se souvient-elle. Mais cette envie ne m’a jamais quittée. » A l’époque en Allemagne, où elle est née, elle suit une formation classique de professeur de littérature, mais sans jamais oublier son premier amour.

C’est en 2009 que cette quinquagénaire blonde s’empare enfin de ses pinceaux et connaît un premier succès un an après lors d’une exposition. « C’est à ce moment-là que m’est venue l’idée de créer un lieu d’art différent des autres. Je l’appelle mon oasis des arts. » A cette période, elle entreprend une formation continue de professeur à Cuernavaca, au Mexique. Instantanément, la magie de ce pays opère et réveille d’autant plus la créativité de Natasha : elle décide de poser ses valises définitivement à Playa del Carmen, station balnéaire cosmopolite et multiculturelle, lieu d’art idéal. 

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Le Lotus Rouge, un concept dédié aux jeunes

« Avant moi, personne n’y avait pensé », affirme Natacha avec fierté. Un espace-restaurant qui permette de s’exprimer complètement à travers toutes les formes d’art possibles, c’était un défi osé, surtout dans une ville comme Playa Del Carmen. « Ici, il y a de plus en plus de cartels, se désole-t-elle. Heureusement, les arts véhiculent l’entente des peuples. » Ainsi, pas de violence au Lotus Rouge, mais des expositions libres, parfois de très jeunes artistes qui n’arrivent pas forcément à être exposés, et des cours donnés gratuitement pour les inciter à se déplacer. « Je travaille beaucoup avec le corps enseignant, notamment avec l’université techno-gastronomique de Playa del Carmen, indique Natacha. Je donne aussi des cours gratuits aux enfants d’écoles publiques. » Toujours à l’aise avec la pédagogie, elle vient d’ouvrir son « école de citoyens du monde », encore pour partager l’art et le diffuser dès le plus jeune âge. 

Manque de fonds pour traiter la forme 

Malheureusement, tout grand projet a un coût, et Natacha ne dira pas le contraire : « Je finance tout moi-même grâce au restaurant et mes économies. Le problème c’est que je ne veux pas m’enrichir grâce à l’art, donc j’ai du mal à exister. » Ainsi, malgré un Prix d'Excellence décerné par Trip Advisor, le restaurant du Lotus Rouge ne permet que de maigres rentrées d’argent, insuffisantes pour ce que prévoit Natacha, sans oublier qu’il faut compter son chef cuisinier et ses quelques employés du soir. « J’aurais besoin d’investisseurs, qui croient en mon projet pour me soutenir financièrement. »

L’expatriée cherche un collaborateur mexicain et aimerait développer des partenariats avec la CCI de Mexico City. A terme, elle aimerait bien étendre le concept du Lotus Rouge dans d’autres villes du monde, particulièrement à Montpellier, où elle a vécu, et Dubaï, dont le modernisme extrême la fascine. « La vie y est tellement effrénée que l’être humain n’a plus le temps de sauvegarder ses 5 sens et son intelligence émotionnelle. A mon sens, cette dernière est menacée par les sociétés de plus en plus digitalisées. »  

Natacha ne cache pas sa détresse quant au fait d’évoluer au Mexique, en tant que femme entrepreneure expatriée. « Je dois travailler sans relâche pour faire tenir mon projet. La violence dans la ville n’aide pas non plus à faire venir la clientèle : beaucoup de gens ne veulent plus sortir le soir », regrette-t-elle. 

Des difficultés qui n’excluent pas un départ vers un autre pays. 

 

Le Lotus Rouge 

Avenida 35 con Calle Norte 2

Playa del Carmen

loanne jeunet
Publié le 27 septembre 2018, mis à jour le 8 octobre 2018

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